Et un, et deux, et trois Tsumi [Ezy, Baz]

Le jour était à marquer d'une pierre blanche : aujourd'hui s'installait à l'Institut Trueman le plus doux des Tsumis... Ezekiel Isley! Altea avait hâte de retrouver son cousin, qui avait décidé de s'inscrire chez les héros... Cela faisait si longtemps qu'elle ne l'avait pas vu. Bientôt deux ans, puisqu'elle n'était pas rentrée à Jacksonville l'été précédent. Ezekiel était, jusqu'à son départ, le Tsumi dont elle était le plus proche côté caractère (et ils avaient le même âge en plus), mais son séjour à l'institut avait un peu plus fait dériver Altea vers les sanguins de la famille... Et Ez avait dû bien changer aussi. Est-ce que, quand ils allaient se retrouver, ce serait... comme avant?

Les jeunes Tsumi avaient vite organisé une petite réunion, et Altea avait suggéré de se retrouver dans le parc, près du lac, n'ayant pas accès au dortoir des bleus (et d'ailleurs, elle n'avait pas tellement envie d'y croiser les personnes qui le peuplaient). Basilio devait venir aussi.
Dès que son cousin adoptif arriva, Altea, tout sourire, lui offrit un hug de bienvenue.

"Ez! Tu m'as grave manquée, je suis trop contente de te voir!"

Elle libéra Ez... laissant ainsi à Basilio tout le loisir de retrouver son frère... et réciproquement.

Je ne comprenais pas pourquoi l'Institut Trueman acceptait de prendre des nouveaux étudiants à des dates aléatoires dans l'année, mais cela m'allait très bien alors j'évitai de trop y réfléchir. Me faire virer de mon association avait été un coup dur et il fallait que j'occupe mon temps à un nouveau projet si je ne voulais pas me laisser abattre.
La France était était un tout nouveau monde pour moi, à commencer par la langue qui me demandait beaucoup de concentration pour ne pas me perdre.

Heureusement à l'autre bout du monde je pouvais compter sur ma famille. Et même si ma tante et mes oncles avaient des emplois du temps chargés, mes adelphes et ma cousine étaient là pour moi !

Après avoir déposé ma valise je m'empressai donc de les rejoindre dans le parc.

"Moi aussi je suis heureux Altea, ça va faite phrase de vieux mais tu as grave grandi depuis la dernière fois* !" (*en anglais)

La dernière fois que j'avais vu ma cousine semblait remonter à une éternité ! Après l'avoir prise dans mes bras je me baissai vers mon petit frère, qui était allongé par terre, et lui fis un des nombreux checks dont on avait le secret, le sourire jusqu'au oreilles. J'avais voulu faire genre que j'étais trop cool pour être émotif mais après quelques secondes je craquai et lui fis un énorme câlin !

"T'as pas honte d'être resté en Europe tout ce temps, frère indigne !*" M'offusquais-je faussement, avant de reprendre un peu plus normalement "Ça n'a pas l'air si terrible ici, vous êtes sûrs qu'il y a bien des horribles serviteurs du Mal qui grouillent partout* ?" (* en anglais, toujours)

J'étais... Dans un parc. Sans mon uniforme. Allongé par terre dans l'herbe et... Avec ma cousine Altéa. Et je crois que je me sentais... Bien. Heureux même. Je profitais de ne plus avoir à être assis dans mon fauteuil roulant et appréciais me sentir comme avant, comme un ado normal allongé dans un parc avec l'un de ses genoux relevés (et bloqué pour tenir la position). Je ne me disputais pas avec Altéa. C'était même... plus que cordial en ce moment. Et ça aussi, c'était appréciable. Woah. Depuis combien de temps je n'avais pas eu un tel moment ? Ca remontait à... Trop longtemps je crois. Mais la cerise sur le gateau n'était pas encore là. Je l'attendais, impatiemment mais loin de sa nouvelle "maison", du batiment des héros que j'esquivais plutôt pas mal depuis ma petite trahison, étrangement.

Puis il arriva. Eze. mon grand frère. Mon ainé. Le seul de notre génération à qui je n'avais rien à reprocher, qui était une bouille 100% amour et 100% innocence. Il était l'Isley dans les Tsumi. Il était le Teddy de ma génération. Et croyez-moi, on a tous besoin d'un Teddy Isley. Et ceux qui n'en avaient pas dans leur vie, avaient toute ma peine pour eux.

Laissant mon grand frère saluer notre cousine, j'eus finalement droit... à un de nos check (dont j'aurais honte ici, qu'il en profite) alors que j'avais relevé mon torse pour l'accueillir. Bon, me redresser autant que je pouvais, avec ma situation. Un check. Donc. J'observais Eze avec un regard attendant quelque chose, avec un sourire en coin... Trois... Deux... Un... Bam. Je sentis ses bras se resserrer sur moi et je fis pareil, fermant les yeux et profitant de notre calin. Et je m'y perdis quelques secondes. Il avait l'odeur de la maison. De la lessive familiale. J'adorais. C'était mon Amortensia à moi.

"Trop de boulets en Amérique... Même si la plupart semblent me suivre à la trace... Mais toi aussi tu m'as manqué grand-frère." Tout ceci, dans notre langue et avec un rire avant de le relâcher. Entre lui, Lucina et Altéa... Bon, bien sûr, Eze savait que je plaisantais mais quant à Altéa... Par un automatisme fulgurant, je lui lançais un regard accompagné d'un sourire évocateur d'un drapeau blanc. Ca n'était plus un reproche... Pour l'instant. Reposant mes bras derrière mon torse pour resté relevé, j'haussais mes épaules avec un air innocent.

"Oui, il y en a 2 rien que devant toi. Ca déteint vite sur nous... Mais le meilleur exemple est avec Altéa je pense." Elle avait gagné en caractère ici. Et aïe. Je m'y étais piqué.

 « Grandi? Oh non je crois pas, c’est plutôt toi qui avais oublié ma taille » s’amusa Altea, qui, honnêtement, se savait plutôt petite. En deux ans, elle était tout au plus passée de 1m63 à 1m65...

 « Ou alors tu te fais duper par mes chaussures », réalisa Altea, juchée sur des bottes aux épaisses semelles et aux airs punks.

L’embrassade des deux frères était un tendre spectacle... et la présence d’Ezekiel semblait immédiatement apaiser les relations entre les deux autres Tsumis présents. Leurs relations étaient désormais de nouveau bonnes, mais les glissements sur des disputes risquaient toujours d’arriver... en présence du blond, elles n’avaient aucune chance d’exister.

L’échange sur la vilenie déclencha de nouveau un sourire chez la jeune femme.

 « Le meilleur exemple, tu déconnes? Rappelle-moi qui a fait tout un stratagème machiavélique exprès pour retourner chez les Omégas il y a à peine quelques semaines ? » répondit-elle à Baz sur le ton d’une gentille taquinerie. Elle se retourna ensuite vers Ezekiel. J’avoue que ça déteint un peu sur nous, mais j’ai foi en toi, tu vas y échapper. T’es le meilleur des pacifistes. Les élèves supervilains ne sont vraiment pas si horribles que ça, beaucoup sont même très sympas, en fait. À son avis, ils étaient même plus inoffensifs que les élèves héros, qui avaient... leur caractère, pour le dire poliment. En revanche, les membres de la direction sont des vraies plaies. Surtout s’ils portent le nom de Harker.

"J'espère quand même que vous résisterez à la corruption parce que je n'ai pas du tout envie de me battre contre vous.", dis-je un peu penaud.

Altea et Baz avaient un peu changé en 2 ans, c'était vrai. Comme tout le monde avec le temps en réalité. Heureusement tant qu'on resterait soudés et sincère tout irait bien.

Je pris note de l'avertissement d'Altea, puis posai une question de la plus haute importance à propos de mon intégration en France :

"Tout à l'heure j'ai été dans une boulangerie mais je ne savais pas quelle était la spécialité la plus représentative du pays. C'est quoi selon vous entre le croissant, l'éclair au chocolat et le baba au rhum ?... En fait répondez pas : j'ai pris les 3."

Je sortis les pâtisseries de mon sac à dos comme si j'avais fait la trouvaille la plus importante du monde et offris de partager.

Face aux propos outrageux d'Altéa, je roulais des yeux en marmonnant un "J'en pouvais plus d'être dans l'internat du bonheur..." Clairement, c'était fatiguant car... Bien moins amusant que chez les vilains. "T'en fait pas Eze, je ne veux pas devenir un vilain après ça." Et puis quoi encore ? Surtout pour me battre contre ma famille... Et contre Ezekiel... Il serait le dernier à qui je porterais un coup. Mais non, en fait, jamais je n'abimerais son visage. Que je ne pus m'empêcher de détailler. Il devenait adulte. Ses traits devenaient plus matures même s'il continuerait à avoir une gueule de petit ange. Pas la meilleure gueule à avoir ici mais s'il fallait que je veille au grain...

Roulant sur le ventre puis pivotant de sens en rampant pour ensuite resté relevé sur mes coudes, j'observais les découvertes de mon ainé avec amusement. J'avais été assez sage lors de son arrivée comparé à lui...

"T'es pire que Taddy." rigolais-je avant de se récupérer un morceau de croissant et de plussoyer Altéa. "Retiens bien le nom Harker, c'est un gouffre à emmerdes... et à merde ceux-là..." Petite aparté avant de croquer ma viennoiserie et de partir sur plus intéressant : "Le mieux, je pense..." commençais-je en mâchonnant "C'est le pain au chocolat. Je crois que dans certaines boulangeries on appelle ça des choco...latin...latine me semble. J'te ferai gouter. Comment s'est passé ton voyage sinon? Raconte-nous. Ça va les parents ? Ils ont pas trop pleuré ?" Je me moquais mais ils me manquaient terriblement. Je me rappelais de l'état de Taddy (surtout Taddy) pour mon départ, le premier départ de la maison, alors maintenant qu'on était tous là, pauvre Daddy. Taddy avait beau être un boulet à l'humour... spécial, il était le plus émotif des deux...

"Aucun risque, Eze. Moi non plus je ne suis pas vraiment du côté des forces du mal... on se retrouvera plutôt côte à côte. Et dans tous les cas, ça reste, et ça restera, les Tsumis contre le reste du monde" répondit Altea à l'inquiétude de son cousin, reprenant leur ancien slogan.

Altea arbora un sourire ravi quand le blond leur apporta des desserts... puis ce sourire changea. Ce n'était pas son sourire doux et habituel, non... c'était autre chose. Un sourire mutin! Dans son petit sac à dos, elle attrapa un sachet, où se trouvait... des chouquettes et des mochis, elle aussi avait pensé au goûter!

"Moi aussi j'ai ramené des trucs... servez-vous! Et Eze, t'es adorable... Hmm le plus français dans tout ce que tu as ramené c'est définitivement le croissant, le baba au rhum c'est russe. Du coup je te laisse l'éclair, comme ça tu peux t'accoutumer avec les traditions...

Elle acquiesça lorsque Baz parla des pains au chocolat. Visiblement, elle aussi les appréciait beaucoup. Elle dégustait son gâteau pendant que le plus peste des frères interrogeait l'autre sur son voyage...

Mon cœur fut soulagé que mon frère et ma cousine restent dans le droit chemin. Et la joie s'accentua encore quand Altéa dévoila ses friandises !

"Altéa t'es la meilleure !" m'exclamais-je avant de gober une chouquette. C'était si bon ! Puis je mordis dans l'éclair au chocolat.

"Quand j'ai annoncé que j'allais quitter Jacksonville Taddy était inconsolable, il a enchaîné crises de larmes sur crises de larmes. Il a même dit : ma famille est comme une dynamite qui ne peut s'empêcher d'éclater !"
Je tendis la moitié d'éclair à mon frère pour avoir les mains libres et piocher un mochi. Tout avait l'air si bon il fallait que je goûte tout ! J'adorais déjà la France ! J'étais très zen après ma triste annonce, mais après tout on étais tous habitués au tempérament extrêmement drama-queen de Taddy.

"D'habitude le Daron résiste aux spectacles de Taddy mais pas cette fois. Je vous rassure il ne s'est pas mis à pleurer en se roulant par terre. Mais il a lancé l'idée de déménager. Il est plus sentimental qu'il ne veut le montrer en vrai. Il a besoin lui aussi d'être près de sa famille, en même temps ça se comprend vu tout ce qu'il a fait pour nous et tonton et tatas. Bref, nos pères regardent les annonces immobilières en Espagne."

J'allais enchaîner sur mes premiers jours à Paris mais je fus arrêté en plein élan...

Les Tsumis contre le reste du monde. Le crédo d'Antonella. A une époque, j'aurait levé le poing en l'air, du haut de mes 12-13ans et aurait répété en criant ce slogan, notre slogan. Mais là, mon regard se releva avec un bref intérêt et je sentis une une commissure tremblante, envieuse de délivrer un sourire mais... ça n'était pas encore ça. Même si ça m'avait offert une vague de.. Nostalgie ? Me perdant dans ma viennoiseris, j'en sortis quand des mochis arrivèrent ainsi que des chouquettes. J'eus ce mouvement d'envie d'un bras se dépliant pour aller en piocher un mais une vague d'amertume me prit après un remerciement soufflé à Altéa et je finissais par laisser tomber cette envie, me rabattant sur ce que me tendait mon frère, l'écoutant.

Pauvre Taddy et Daddy. Bon, je rigolais face à la phrase si dramaqueen de notre papa sirène avant de soupirer. Ils me manquaient beaucoup. Je croquais dans l'éclair croqué par Eze précédemment et continuais de l'écouter silencieusement. "Je vous rassure il ne s'est pas mis à pleurer en se roulant par terre. Mais il..." Tiens ? Daddy avait craqué ? C'était pas son genre. J'en oubliais d'écouter Eze, surpris "nos pères regardent les annonces immobilières en Espagne-¿¡¿¡¿¡¿¡ QUÉ ?!?!?!?!"

Et merde.

C'était sorti tout seul. Je me mis à tousser, ayant avalé de travers ce fichu bout d'éclair de merde au chocolat! Ah la vache. J'étais en train de crever. Si je m'étais relevé le torse, prenant appui sur mes bras avec de grands yeux ronds, mes bras faiblirent sous ma toux que j'essayais de faire passer alors que je commençais à pleurer tant la douleur était violente. En même temps vu l'énorme bout que je n'avais qu'à peine mâché...! Et s'il n'y avait que ça... Bientôt, j'ouvris de grands yeux face à ce qui sortait de mes quintes de toux... DES SPORES ?!

Nombre aléatoire (1,10) :

8

1 = Les spores sont inoffensifs et les fait juste tousser
De 2 à 3, il y a un bon nuage de spores allergisants qui les font tousser et se gratter et éternuer pendant de longues minutes.
De 4 à 7, nuage assez moyens de spores, les 3 sont à terre et paralysés pendant 5 minutes mais peuvent parler!
De 8 à 10, le nuage de spores est ENORME, les 3 sont à terre et paralysés pendant 15 minutes et peuvent parler au bout de 5 minutes.

... Un déménagement en Espagne, sérieusement? Les envolées tragiques de Theodore amusaient Altea autant qu'elles ne l'apitoyaient (oui, elle était encore empathique aux souffrances de cet oncle), mais elles étaient attendues. Le souhait des deux hommes de s'installer en Espagne... l'était moins. Tout comme le choix de sa mère de venir à Paris, un an plus tôt. Mais après tout, c'était plutôt logique, Adrian, et Theodore, étaient proche de leurs familles, aimaient beaucoup l'Espagne et...

"Baz?! Kuso..." s'exclama Altea qui essaya de l'aider à se débarrasser de son morceau d'éclair, d'abord avec de classiques tapes dans le dos puis, s'apprêta à faire une manoeuvre plus médicale... mais Baz parvint à recracher.

Juste avant que des spores sortent de lui.

Et qu'ils tombent tous paralysés et... Altea était incapable de parler. Elle essaya d'activer son pouvoir...

Nombre aléatoire (1,4) :

4

Si 1: Dans sa position de chute, Altea n'a aucun des deux cousins dans son champ de vision, or, dans son état, avec les spores, elle a besoin du contact visuel et pas seulement de la proximité. Son regard est furieux et elle maudit Baz, mais personne ne peut le constater.
Si 2: Elle peut contacter Baz par télépathie. Elle le traite de "Crétin..." (mais plutôt gentiment. Mais elle lui demande aussi s'il s'est remis de son étouffement.
Si 3: Elle peut contacter Eze. Elle lui dit: "Ton frère est un idiot... T'as une idée de quelles spores c'est et de ce qui nous attend?".
Si 4: Elle a le contact avec les deux. Elle traite Baz de "Crétin...". Elle demande au Crétin s'il est remis de son étouffement, et à Eze s'il sait ce qui les attend.

Je savais que la nouvelle déclencherait des réactions mais pas celle là ! J'avais d'abord cru que Baz allait carrément me bondir dessus, d'où un premier mouvement de recul instinctif de ma part (il ne fallait pas m'en vouloir j'avais quasiment toujours connu mon frère valide, c'était les réflexes de mon enfance qui étaient présents). Ce mouvement me permis cependant d'éviter le crachat d'éclair au chocolat, et quand je voulus m'approcher de mon petit frère... Je tombai à la renverse, un peu comme tout le monde.

J'étais en train de mastiquer un mochi quand les para-spores de mon frère firent effet sur moi. La bouche pleine et sans aucun moyen de déglutir pendant au moins quelques minutes, j'allais baver énormément... Heureusement je n'étais pas tombé sur le dos, je n'allais donc pas m'étouffer.

Quand même, j'avais oublié cette sensation. Je ne m'étais pas auto-paralysé depuis au moins 10 ans. Ce n'était pas agréable, mais c'était vivable. Altéa semblait plus inquiète. Normal, elle n'avait pas l'habitude. Je lui répondis donc grâce à son pouvoir télépathique.

"T'inquiète Altéa c'est juste des para-spores. Ils se dispersent avec le vent ça va passer tout seul. Enfin si personne d'autre ne tousse. C'est dommage j'avais d'autres trucs à annoncer mais on va peut-être éviter."

Ou alors je l'annonçais qu'à ma cousine ? Je mourrais d'envie de parler de mon crush français et... Attends une minute... Tu entends toutes mes pensées Altéa ? Oh non je voulais tellement faire un bel effet et tout !

... Non. Sérieusement ? ... ca venait de moi tout ç... Oh merde. L'éclair au chocolat. Eze avait croqué dedans... Mais quel GRAND CON que j'étais! Ma tête était tombée sur ma joue gauche, inerte. Je... Ne pouvais plus bouger... Seuls mes yeux restaient ouverts tandis que ma bouche, entrouverte, ne pouvaient plus bouger... Seul un beuglement pitoyable et incompréhensible en sortit. Oh. Et de la bave.. Merde... ÉYIÉ ! (Traduction : fait chier) E'EEEEEEEEEEEE...! (Ezeeeeeeeeeee!) Je me permis ça, parce que j'en avais BESOIN... Yerk ma bave... Si quelqu'un nous voyait ainsi... On était dans la merde. Quoi que. Quelques quintes de toux continuaient de me secouer et d'expulser des petits nuages de spores, ce qui devrait éloigner tous les CONNARDS DE L'INSTITUT. Bon, aller du calme Baz... ... FAITES QUE BARBARA NE ME VOIT PAS COMME CA PAR PITIÉ !!

POURQUOI J'ENTENDAIS LA VOIX D'ALTEA ?! Mes pupilles bougèrent, passant d'une vision lointaine pour vérifier qu'il n'y avait personne, jusqu'à Altéa.

"Je t'emmerde, Altéa."

C'était dit sur un ton... blasé. "Ouais, ça va... j'pense toujours donc c'est que je dois respirer... Mais... SORS DE MA TÊTE!" Entendre sa voix était TRES DESAGREABLE surtout alors que je pensais a Bar... CASSE TOI DE MA TÊTE J'AI DIT! Arrête ça DE SUITE!!

Mais quel boulet, quel, boulet, quel boulet...

Est-ce que c'était une bonne chose d'avoir contact télépathique avec les deux frères à la fois? Non, Altea aurait été mieux à n'avoir que Ezekiel plutôt que cet idiot de Baz.

"Tu te souviendras au prochain repas que ton pouvoir fonctionne à la salive hein..." râla-t-elle après son "je t'emmerde".

Et ensuite ARGH les voix des DEUX FRERES DANS SA TÊTE AU MÊME MOMENT, c'était pas suffisant qu'elle allait se taper non seulement des mégas courbatures, mais aussi la migraine?

Tiens Baz voulait qu'elle se casse de sa tête? Bon... eh bien A ton service, à plus Baz!

Altea tourna le plus possible ses yeux de manières à pousser Baz à la lisière de son champ de vision et se concentrer sur les pensées de Eze.

Eh oui, j'entends tout! Vas-y, dis-moi tout, ce crush français?

Pauvre de nous. On devait être ridicules. Et pauvre d'Altea, surtout, à nous entendre jacasser de manière ininterrompue.

Pour éviter de penser à 1000 à l'heure et soulager un peu ma cousine des paroles certainement très tendres de mon frère (oui c'était de l'ironie) j'essayai d'innover et tentai de penser à une chanson. Au moins Altea serait reposée de mes pensées ?

Le karaoke mental fut de courte durée, puis qu'Altéa me parla de mon crush. Merde, je me déconcentrais ! You, you're my starlight I need... Oh et puis zut.

"En fait je ne l'ai jamais rencontré, on s'est juste parlés en ligne. Je m'étais dis que j'allais être un boulet si je ne connaissais que vous et que je vous collais aux basques alors j'ai délocalisé mon tinder et... Un beau gosse est venu me parler sans avoir l'attitude d'un gros chien. Ca lui a tout de suite donné un côté exceptionnel, vu la population de l'appli. Et ensuite nos discussions n'ont fait que renforcer mon affection."

La paralysie ne m'empêcha pas se sentir mon cœur battre plus fort. J'eus même l'impression de faire un sourire, mais c'était improbable vu la quantité de spores que je m'étais pris dans le visage. J'avais vraiment eu un coup de cœur basé sur pas grand chose c'était terrible.
Puis une question me vint tout à coup : et si les spores de Baz étaient impures ? Et si des pissenlits se mettaient à pousser sur mon visage ? Oh non non non non il ne fallait surtout pas que je sois ridicule pour notre première rencontre !!!!!

J'ai OUBLIÉ, ça peut arriver à tout le monde de flancher! Pardon de ne pas être un parfait petit super! ... Non mais elle abusait... OUI TU ABU...QUOI ? NON, HEY! ALTEA ?!

Elle était sérieuse ?! Elle avait tout coupé ?! Mais... BORDEL! Et elle parlait avec Ezekiel par contre ? Avec MON frère ?! Je grognais de frustration face aux regards et à l'attention qu'elle lui envoyait... De quoi ils parlaient ?! C'était horrible comme situation, je me sentais MEGA mis de côté, même si j'avais de temps en temps le regard d'Ezekiel... C'était pas juste... Je devais toujours faire attention à tout et pour UNE FOIS que je me laissais aller parce que la présence d'Eze me tranquilisait et m'éloignait de ma vie à l'Institut... C'était injuste... Et désagréable à vivre. J'avais l'impression de faire une de mes paralysies nocturnes... La dernière m'ayant pris ... Lorsqu'Altéa était venue à l'Institut, dans notre première chambre que l'on avait partagé. Je baissais finalement le regard vers la brindille d'herbe devant mon nez. Je n'en avais pas fait depuis son arrivée, donc... C'était étrange à relever. ... Tout comme étrange à relever que... mes doigts avaient pris racines dans le sol. Bordel. Je roulais des yeux dans un grand soupir, seul avec moi-même... Ca avait si bien commencé... Je crois que je commençais à ressentir des remords. J'aimais pas être seul avec moi-même...