Malaise at the first sight

On est d'accord pour dire que de manière général, le réfectoire, on y mange et on se casse. Personne n'y traînerait parce qu'il s'y passe un truc de fou après le dessert. Personne. Sauf moi. Entre choisir de s'ennuyer ou sortir se confronter à l'aura négative des autres, le choix est plutôt cornélien, faut avouer.
En plus, c'est pas comme si Lars avait une imagination débordante pour s'occuper. Quand il avait fini de manger et qu'il avait débarrassé, il retournait s'asseoir et checkait son téléphone, l'Internet infini... si infini qu'on finissait par s'emmerder dessus (quand on a plus de notifications, en fait). Aujourd'hui, il n'avait vraiment pas envie de sortir trop tôt, donc, le réfectoire, il y reste.

Il y avait quoi, deux tables occupées encore ? La sienne, où il était seul, et une autre plus à l'écart, avec trois nanas qui gloussent et causent sans doute faux ongles et capotes goût mentholé (pas que ça l'intéresse ou qu'il va essayer d'imaginer le sujet de conversation le plus fidèle possible). À force d'ennui et d'attente pour rien, le Néerlandais croisa les bras négligemment sur la table et y posa la joue, loin d'être sur le point de s'endormir, mais trouvant la position plus confortable.
Au moins, l'ennui, c'était reposant. Il se passait rien, mais c'est ça qu'est génial (à moitié).

Pas de pleurnicheur à qui lécher la tristesse, pas de frustration à avoir manqué sa portion de frites... le calme. Il y avait un petit brouhaha ici et là, mais ça n'avait rien à voir avec l'éventuelle gêne que c'était de ressentir la colère de Patoche, 58 ans, qui n'avait plus d'essence dans son briquet à fleurs hawaïennes.
Lars, en se redressant un peu mieux mais le dos toujours courbé, ressemblait à un type qui attendait son tour chez le médecin. Alors oui, les nanas plus loin ont déjà dû se dire que le creep là-bas faisait vraiment flipper à rester tout seul à rien faire, mais qu'est ce qu'on s'en branle ?

C'était bien sa réputation, un peu : un gars un peu louche, emo sur les bords et juste creepy.

Et zut. Et zut, et zut, et flûte, et merde, voilà !
Il fallait que ça m'arrive à moi, que je zape de manger, que je me dise qu'il faille manger, et que je me dise que si j'arrivais en retard... Aaargh. Tout ça parce que j'étais dans ma chambre, entre deux cours, à bricoler un truc. Je m'étais fais une nouvelle trousse à crayons, avec quelques bouts de feutrines, et tout. Je trouvais ça plutôt chouette et mignon, surtout que j'avais cousu un petit lapin.
Mais c'était le fameux petit lapin que j'avais acheté en magasin, qui m'avait valu mon retard pour manger.

J'arrivais, je pris mon plateau, je le remplis, et là mon coeur s'arrête de battre. C'était bizarre, je vous jure, d'avoir des coups de foudre comme ça. Je savais pas si c'était un total coup de foudre, mais ce type ressemblait tellement à Jellyfishman, ce superbe héros, qui dans la vraie vie s'appelait Kevin Kurtson, et tout.
Et il était trop beau quoi.
Mais lui, ce garçon, j'étais pas sûr de son nom, sinon que je le trouvais mignon, mais ça serait hyper bizarre de l'appeler "Monsieur Mignon" et ça faisait série cucul romantico stupide à la noix qui me faisait rouler des yeux.
J'étais parfois du genre à aimer le mièvre, mais il ne fallait pas abuser allons.

Inconsciemment - mais suffisamment pour que j'y pense là maintenant -, je remis mes cheveux longs en place, et fut contente de porter un de mes pulls préférés, tout pilou tout doux tout blanc tout chou !
...Même si je savais que j'étais loin d'être le genre de personne qui charmait les autres, à mon ultime regret.

Monsieur Mignon - zut je commençais déjà à l'appeler comme ça, Eglantine reprend toi ! -, semblait dans la lune.
Et si je le dérangeais ?
Bon. Allez Eglantine. Fais le premier pas.
Je finis par aller m'asseoir devant lui, un peu rougissante et hésitante, mais trop contente.

- Euh...Salut ? ...Je te dérange sûrement.

Je préférais retourner à mon assiette, tiens. J'aurais su, je lui aurais fait un joli dessin... Il aurait peut-être été charmé.
Calme toi Eglantine. Souffle. Ce n'est qu'un type parmi tant d'autres. Je pris sur moi, soufflais. J'étais douée pour ne pas me laisser submerger par mes émotions, quoiqu'en dise ma mère ou mon frère !

Je n'osais pas dire plus.
Zut. J'allais paraître pour une idiote, non ?

[Si jamais ça manque de relance, hésite pas à me le dire du coup :3]

« Euh...Salut ? ...Je te dérange sûrement. »

Lars leva les yeux, puis une seconde de silence passa avant qu'il ne sursaute bêtement.
Oh putain de bordel de merde. Églantine Goyache. Églantine fucking Goyache. Voyons voir : il est largement midi passé, le réfectoire est quasiment vide et la nana sur laquelle Lars a quelques vues vient de choisir de s'installer en face de lui alors qu'elle aurait pu aller s'asseoir n'importe où ailleurs. Panique ? Panique.

OH. PU. TAIN. Ok, relax, Max. Lâche du lest, Forest. Rien ne rime avec Lars, là, tout de suite, donc on se contentera d'autres blazes. Mais quelle vie, et quel destin ! Pourquoi a-t-il fallu qu'elle vienne juste en face avec son plateau ? Et puis, qui vient manger seulement à cette heure-là, en plus ?!

- Oui.

… « Oui » ?

- Euh, non. Non non. C'est bon.

C'est la catastrophe. Il y aurait un public invisible, celui-ci rirait, comme les boîtes à rires des vieilles séries AB. Même Lars rirait. Même Églantine. L'école. Le monde. Même le SOL il rirait. Quelle bourde : elle vient volontairement manger en face de lui alors que le lieu est vide, et lui, comme un con, il répond basiquement « oui, tu me déranges, vire ton gros cul de là, je vois plus la lumière ». Mais quel teubé ?!

Mais il n'allait pas rajouter un p'tit quelque chose. « Vas-y, installe-toi » et encore moins un « désolé, viens, tu ne me déranges pas ». S'il y avait bien une chose qu'il maîtrisait encore moins que l'amitié dans sa forme la plus ordinaire, c'était l'amour. Enfin, « l'amour » avec des gros guillemets. Églantine, il la connaissait plutôt de loin. D'elle, il ne savait que ce que les gens racontaient, ce que l'on pouvait constater sans forcément à avoir à lui parler. Elle était là depuis bien moins longtemps que lui, mais il avait trouvé le moyen d'apprendre plus ou moins à la connaître, et de loin. C'était tombé comme ça, et c'est tout.

Il n'osait plus la regarder. Limite il se demandait s'il ne devait pas déguerpir. Mais non, voyons : trop grillé, trop évident. Elle penserait qu'il la fuit comme la peste.

- Oui.

Oui. Zut. Merde. Aaaargh. Non, pourquoi ?! Voilà, je dérangeais. Bon, en même temps j'étais pas discrète. La cafet était limite vide, et moi je me mettais pile en face de lui. Ca faisait tellement genre je voulais de la compagnie.
Eglantine, calme toi, c'est pas grave, tu t'es pris à moitié un rat....

- Euh, non. Non non. C'est bon.

Non ? Je pouvais finalement ?
Je clignais des yeux, assez rapidement. Que faire Eglantine ? Je pouvais ? Je pouvais pas ? Je réfléchis longuement. C'est à dire trois secondes au moins. Histoire de bien avoir l'air d'une cruche stupide.
Argh.
Pourquoi fallait-il que je fasse toujours n'importe quoi ?

Je finis par m'asseoir. Allez. C'est pas grave, il a dit oui.
Mais peut-être que je le dérangeais. Mais qu'il était trop gentil, et qu'il m'avait dit oui ? C'était sûrement ça même. J'allais manger vite, j'allais mat...Non pas mater, regarder, observer, détailler, analyser, mais pas mater. Et ensuite, je partirais.

Mais un bref refrain d'une certaine chanson qui avait au moins fait le tour de la France me revint en tête. Si je parlais pas j'allais sûrement le regretter.

- ....Euh, ça va ? Aujourd'hui ? ....Enfin euh...Sinon moi c'est Eglantine.

Oh bon sang de bon soir de bordel à ..... Trop malpolie là, non, Eglantine. Que dirais papa ? Qu'il me laverait la bouche avec du savon s'il le pouvait.
Donc on va se contenter de bon sang de bon soir, le reste on verra plus tard si ça empire.
Vaut mieux garder les pires vulgarités au moment où ça se passera pas bien du tout. Non parce que chanceuse comme j'étais, il pouvait avoir une belle gueule, et un affreux caractère.

Du coup, je préférai me mettre à manger, plus qu'à réfléchir plus. Je fis bien attention de pas manger trop... Vulgairement. Argh. C'était une situation si cheloue.

Elle a hésité. Lars est sûr et certain qu'elle a hésité. Évidemment qu'elle a hésité, tocard, tu lui as dis « oui tu m'déranges barre-toi ouh la la tu pues » et juste assez fort pour qu'elle l'entende, suivit d'un silence presque assez long pour qu'elle le comprenne. Merde. Merde merde. Fuck. Fuck you.

Mais elle finit par s'asseoir, le soulagement. Quelque part, il n'était pas non plus très soulagé à l'idée de devoir partager une table avec elle : il ne savait absolument pas quoi lui dire. Il pourrait débiter un million de conneries au premier idiot qui serait venu s'asseoir là même s'il n'avait rien à dire, mais en face d'Églantine, c'était fichu. Sa tête était vide. Il n'y avait que ses neurones qui se nouaient de stress et d'embarras.

Voilà, elle prenait place, et elle mangeait. Quelle ambiance de merde, il y était assurément pour quelque chose – Woah, tu crois ? se souffla-t-il comme pour s'engueuler. Il avait l'impression d'être son propre « squip » et, s'il en avait un, il se ferait sûrement engueulé plus que ça.

« ....Euh, ça va ? Aujourd'hui ? ....Enfin euh...Sinon moi c'est Eglantine. »

Elle lui parle ! Bordel, elle lui parle ! Maintenant, il s'agirait vraiment de se bouger et de ne rien gâcher, Lars.
Il tourna légèrement les épaules en arrière afin de se détendre (et donner une gestuelle qui comblerait son silence, probablement), puis leva les yeux vers l'interlocutrice pour lui répondre (et prendre suite à l'engagement de cette conversation sans bider comme il y a quelques instants).

- Ça va.

Et quoi d'autre ?

- Je le sais, en fait.

Il y avait plusieurs réactions à cette réponse : ou bien Églantine allait s'étonner d'être déjà connue d'un type auquel elle venait pourtant de se présenter, ou bien elle allait flipper à l'idée que le dit type l'avait déjà stalké jusque-là. Et qu'on soit clair sur une chose : Lars ne stalke pas. Il observe, il écoute les vents et rumeurs, mais il ne stalke pas. Aménager un tiroir à culottes féminines, c'est pas son truc. Et en plus d'être creepy, ce serait juste dégueu'. Que font les stalkeurs lorsque leurs cibles ont leurs règles ? Ha HA.

- Et, euh, Lars. Moi c'est Lars.

Je me disais que j'étais une idiote. Franchement, il avait accepté que je vienne à sa table, pas que je lui cause comme de rien n'était ! Idiote d'Eglantine que tu es. Du coup, je ne savais plus trop quoi faire moi.
Si ça se trouve il allait pas vouloir me répondre, et en plus j'avais dit n'importe quoi.
Mais voilà que sa bouche s'ouvre, alors que j'essaie de faire semblant d'être plus intéressée par mon assiette.
Il me dit que ça va.
Ca va. Bon c'est déjà un début ! Allez Eglantine. ALLEZ !

Je regardais mon assiette, hésitant à ce qu'il fallait en faire, si je devais du coup manger en même temps et potentiellement avoir l'air ridicule, ou pour le moment juste discuter.
Mais soudain, le garçon me sortit qu'il savait.
Qu'il savait quoi ?
Je cligne des yeux, je suis surprise, je ne savais pas quoi faire. Il savait quoi...Qu'il allait bien ? Et soudain le morceau de ma phrase me revient.
Oh. Il savait mon nom.
...Je ne savais pas si c'était positif, j'avais même des doutes quant à la positivité de ce fait. Est ce que ça veux dire que j'avais déjà une réputation ?
Je me mis à rougir.

Eh ben voilà. Je me mettais à rougir.
Raaah, il fallait pas que je rougisse. C'est pas parce qu'il était beau garçon que je devais rougir ! Si ça se trouve c'était un âne batté et insupportable petit sale gosse comme la plupart des gens ici.
Je soufflais. Voilà. Reprends ton souffle Eglantine.

Lars. C'était donc le nom du fameux beau gosse de la cantine que j'avais déjà repéré avant. J'avais un sourire soudain, alors que je répétais son nom comme une niaiseuse - v'la t-y pas que je parlais québécois - :

- Lars. Enchantée, Lars.

Lars.
Bon maintenant je devais... Je devais prendre sur moi, et poursuivre la conversation. J'osa tout de même manger un peu, mais avec plus de délicatesse que jamais. Remerciant les leçons de bonnes manières forcée de ma grand mère qui voulait que, puisque mes parents avaient "un peu d'argent", je me tienne bien à table.
Terminant ma bouchée, je fis :

- Euh...Tu es là depuis longtemps ? ...Ca te plais ici ?

Autant prendre la température. S'il s'avérait qu'il aimait cet endroit, ça craindrait probablement pour moi, en vrai.
Même si je commençais à m'habituer à ces lieux...

- Tu, euh...Le repas était bon ?

Oh mon dieu que j'étais cruche.
Eglantine. Tu étais plus loquace naturellement normalement. Argh.

- ....Désolé je dois avoir l'air super idiote, et en prime, tu veux peut-être que je me taises

AAAAAAH.
Pourquoi ne faisais-je qu'empirer les choses ?

Quel silence de merde. Si elle était venue plus tôt, y'aurait un brouhaha de fond qui rendrait ça moins gênant.

« Euh...Tu es là depuis longtemps ? ...Ca te plais ici ? Tu, euh...Le repas était bon ? »

On est d'accord, le malaise est palpable, là, hein ? On peut même dire qu'il est tellement épais qu'on pourrait le couper (à la scie) et s'en faire un manteau pour l'hiver prochain. Mais quelle merde. Au final, c'était peut-être mieux de se contenter de l'observer de loin sans jamais lui parler. Mais là, c'est elle qui est venu, mais tu parles d'une chance inouïe ! Lars se sait parfaitement suffisamment con pour pouvoir non seulement la laisser passer, mais en plus la gâcher complètement. Et comme un sale.

- J'sais pas, répondit-il sans réfléchir. C'est la bouffe de la cantine, hein. Pas le McDo.

Ces mots, il aurait pu les sortir à n'importe qui. Quelque part, c'est plutôt cool : il a pu être lui-même. Mais est ce que c'était vraiment la bonne démarche pour causer à son crush ? Ça sonnait quand même condescendant, non ?

« ....Désolé je dois avoir l'air super idiote, et en prime, tu veux peut-être que je me taises. »

… Aïe. Bah voilà.
Bête ? Non, elle était pas bête. Juste stressée. Il le savait aussi bien qu'elle, vu qu'il le sentait. Pourquoi elle stressait, là était la question. Mais au moins, elle a avoué, non ? Sauf qu'elle avait beau faire des aveux, il ne pouvait pas rebondir dessus et faire le gars assuré qui gère la situation pour deux. Genre non, en partageant l'émotion au même niveau, ça marche pas.
Car oui, on pourrait croire qu'il le ressent juste façon « ah ouais t'es comme ça, toi », mais non. C'est pas qu'un écho, c'est un partage. Si elle stresse, il stresse, et ils sont deux débiles à stresser.

- Non non non... marmonne-t-il comme si c'était lui, le gars vraiment sous pression. T'inquiète.

C'est fou combien il avait même pas sûr de lui. Après, à la base, il avait lui aussi une raison de paniquer, non ? Pour l'instant, ça se limitait au regard fuyant. Il fallait qu'il dise un truc. Même stupide, fallait juste qu'ils évitent de se regarder les coudes et d'attendre que le temps passe. En plus, Églantine mange, donc y'a le bruit gênant des couverts.

- Euh, j'suis là depuis... neuf mois ? ajoute-t-il en se rappelant de la question. C'est... bah, c'est sympa.

Il n'en pensait pas tant. Autant dire même qu'il s'en foutait.

- Et toi du coup ?

Il toussa brièvement pour faire fuir la désagréable émotion, mais puisqu'il n'en était pas l'hôte, ça servait à rien. En plus, il savait déjà à peu près quand Églantine était arrivé, alors hein...

Je devrais me taire. Je devrais me taire. C'est ce que je ne cessais de me répéter, alors que j'étais persuadé de l'ennuyer. J'avais trop lu de mangas. Et de romances. Même gays. C'était... J'étais... Stupide. Oui, voilà, stupide.
En plus ce garçon m'attirait surtout en apparence, le reste je savais pas comment il était, alors comment je pouvais juger que je lui plairais, qu'on se plairais, et qu'on irait courir dans les prés avec notre quatre vingt dix chiens et demi - la dernière étant enceinte - ? Je n'avais jamais vu La Petite maison dans la prairie mais j'étais persuadée que ça ressemblait à ça.
Erf.

Mais là, la situation était plus proche de Malaise TV que d'autre chose.
Sa réponse me laissa.... Figée.
Je voyais pas d'autres mots. Okay. Hm. Oui. De la bouffe de cantine mais pas le Mcdo. Qu'est ce que je devais en conclure ? Il préférait la cantine au McDo ? L'inverse ? Moi... Moi j'aimais bien le McDo mais je préférais Burger King et la bouffe de cantine alors...
Argh Eglantine, en vrai, tu réfléchissais trop probablement. Pense simplement, ne va pas trop loin, ne t'égares pas.
Et surtout, surtout, ne te fais pas de films.

Trop tard.

De toute façon, je m'excusait, me sentant encore plus idiote que précedemment. S'il y avait un couronnement de la connerie en amour, je serais probablement première.
Même Olivier était meilleur à ça. Un jour, il m'avait aidé, quand j'avais eut un autre crush.

Je crois que Lars voulu me rassurer. Il me dit un "t'inquiète" qui sonna en moi comme "c'est bon tu es pas trop conne pour qu'il te jette".
Je me rassérénais au moins un minimum, soufflant légèrement, ayant un petit sourire, mangeant un peu ma nourriture aussi discrètement que possible pour pas avoir l'air sale.
Bon sang que c'était difficile d'être... Je n'étais pas sûre que ce fut de l'amour. D'être quoi ? Attirée ?
Attirée c'était bien.
N'empêche, que mon petit frère me manquait pour au moins m'aider sur quoi dire. Un jour, il avait même crée une illusion pour me permettre de ne pas conclure trop vite.
Et la fille avait même acceptée de m'embrasser. Elle avait les lèvres aussi douces que SuperNuage.
Bien que je n'ai jamais goûtée aux lèvres de SuperNuage.

Mais revenons à moi, à Lars, à mon plateau, à comme le sol était beau et sale.
A Lars qui répondit à ma question, et que j'appris qu'il était là depuis un certain temps en fait. Surtout qu'il trouvait l'endroit sympa....
Mais s'il l'avait tellement adoré il aurait montré plus d'orgueil j'imagine. D'enthousiasme.
Alors que là non.
J'avais peut être des chances qu'il n'apprécia pas assez l'endroit pour qu'il ne soit pas juste un con voulant devenir super vilain. J'esquissais un sourire.

- Oh euh moi ? ...Je suis là depuis... Quasiment un mois je crois. Je suis pas sûre...

Mes parents m'avaient largué là un peu par dépit, je crois alors... Au début je comptais les moindres jours, mais maintenant... J'avais un peu oublié.

- T'es là depuis longtemps, tu dois bien connaître les lieux !

Je continuais de sourire comme je pouvais, légèrement moins stressée. Après tout Lars me parlait sans me rejeter. Bon, ok, la conversation était courte mais... Il me renvoyait mes questions donc c'était bien non ?

- .... Hm... Et du coup.... Tu aimes bien aller au McDonald's ? ...Moi je préfère Burger King.

Merde.
Je me remis à rougir.
J'avais l'air ridicule avec cette conversation trop nulle.

- Enfin, j'aime bien McDo aussi.... Mais bref voilà, ahem... Après j'suis plus du genre galettes et tout mais...

Tais toi Eglantine. TAIS TOI.

- ....Tu aimes bien manger quoi ?

Facepalm mental.
J'avais le gif du facepalm ultime de pleins de types dans ma tête.
Argh. Je me cachais derrière ma fourchette, tiens. Vite Eglantine mange. Au lieu de bavasser.