D’un pas rapide, Tabitha marchait vers la bibliothèque de l’Institut, avec la ferme intention de travailler pour être la meilleure dans toutes les matières ! Après tout, elle se faisait passer pour la fille du grand Armand Trueman, il fallait donc qu’elle excelle dans tout ce qui était vilaineries ! Et le meilleur moyen d’exceller, pour une ancienne héroïne se faisant passer pour la pire des vilaines, c’était de travailler autant qu’elle le pouvait… Et puis, de toute façon, cela ne surprendrait probablement personne que la jeune femme se rende à la bibliothèque. Après tout, elle était peut-être censée avoir un certain potentiel familial, mais elle avait aussi dit vouloir rendre fier son pôtit papa chéri. Et, à 20 ans, quand on voulait rendre son père fier, on était une élève impliquée qui faisaient tout ce que les professeurs voulaient… Alors personne ne lui poserait la moindre question sur sa présence dans la bibliothèque ! Et personne ne viendrait l’embêter non plus, probablement, et ça c’était plutôt appréciable…

C’est donc avec une confiance plus ou moins importante que Tabitha entra dans la bibliothèque, se dirigea vers la partie consacrée à l’histoire des super-vilains, et s’empara de deux ou trois livres sur les plus grands d’entre eux. Puis, une fois ceci fait, elle se dirigea vers une table et sortit une feuille et un stylo avant d’ouvrir le premier pour prendre des notes. Sauf que, petit à petit, la Trueman eut la désagréable sensation d’être observée. Ce n’était peut-être pas le cas, mais, dans le doute, elle leva les yeux de ses notes pour s’en assurer. Et, en effet, un jeune homme avait les yeux fixés sur elle. Pourquoi il la regardait comme ça, Tabitha n’en avait aucune idée ! Ce dont elle était sûre, par contre, c’est que ce regard lui donnait l’impression qu’il l’avait percée à jour… Il était tellement insistant que, plus elle y pensait, plus elle était certaine que ce garçon venait de trouver un moyen de la faire chanter en découvrant son secret… Mais comment avait-il fait ? Etait-il télépathe ? Est ce que… Non, Tabitha, stop ! Si ce garçon te fixait ainsi, c’était peut-être simplement parce qu’il te trouvait à son goût ou voulait te parler, tout simplement ! En plus, il venait de se lever, donc l’hypothèse d’une envie de discuter se confirmait…

« Keskiya toi ? Pourquoi tu me regardes ? Tu veux ma photo ?! »

Allez hop ! Un faux air dédaigneux sur le visage, une réplique cinglante et méchante, et sa couverture serait conservée… Oh, bien sûr, si le jeune homme était effectivement un télépathe et savait donc qu’elle n’était pas une Trueman, tout ceci ne servirait à rien, mais… Au moins, elle donnait le change pour les autres personnes présentes dans cette pièce !

Les sourcils froncés, le regard rivé sur le jeune homme qui venait de la déranger, Tabitha donnait vraiment l’impression d’être en colère, ou, tout du moins, soûlée par quelque chose. Quelque chose, ou plutôt quelqu’un, qui la fixait intensément depuis probablement plusieurs minutes. Pourtant, intérieurement, c’était tout le contraire… Au fond d’elle-même, elle avait envie de connaître ce bibliothécaire, qui l’intriguait légèrement il faut bien l’avouer, et ne voulait pas passer pour l’élève co**asse qu’il valait mieux ne pas approcher… Mais, bien entendu, l’Oméga savait que, compte tenu du nom qu’elle avait et de la réputation qu’elle tentait de se créer au sein de l’Institut Trueman, cela lui était impossible. Alors, forcément, elle prenait sur elle et agressait verbalement le jeune homme en lui faisant clairement comprendre qu’il l’embêtait et qu’il ferait mieux d’aller voir ailleurs si elle était. Une impression d’agacement qu’elle accentua lorsque ce dernier lui demanda pourquoi elle voulait sa photo, preuve évidente qu’il n’avait pas compris où elle avait voulu en venir. Et c’est justement pour le lui faire comprendre que, subitement, elle se leva de sa chaise et souffla du nez tout en s’approchant d’un pas extrêmement lent de lui, jusqu’à se retrouver à seulement quelques centimètres de son visage.

« Non mais en plus d’être chiant, t’es idiot ma parole ! C’est une façon de parler, je te demandais pas vraiment si tu voulais que je te donne ma photo ! Non mais sérieux quoi… Je veux juste que tu me foutes la paix ! »

Une fois ce point mis au clair, Tabitha fit demi-tour et retourna s’asseoir, se penchant de nouveau sur les ouvrages qu’elle étudiait jusqu’à maintenant comme si rien ne s’était passé. Sauf que, bien évidemment, ça ne pouvait pas être aussi simple et, alors qu’elle écrivait inlassablement les informations qui lui seraient le plus utiles, la voix du bibliothécaire se fit de nouveau entendre. Soupirant, elle se retourna de nouveau et plongea son regard dans celui du jeune homme. Un regard qui en disait long sur ses probables pensées, à savoir qu’il avait intérêt à arrêter d’empiéter sur son territoire… Oh, bien entendu, vous devez vous en douter, les véritables pensées de la "Trueman" n’étaient pas aussi radicales, et elle voulait simplement éviter de faire subir d’autres insultes à ce pauvre garçon, mais elle n’en montra évidemment rien. Non, elle se contenta simplement de reprendre la parole, répondant à la question qu’il lui avait posé d’une manière pour le moins… agressive…

« Comment je m’appelle ? Tabitha Trueman… Ouais, Trueman, comme l’Institut ouais ! Tu percutes ? Tu comprends maintenant pourquoi il vaudrait mieux pour toi que tu arrêtes de m’emmerder ? Alors, s’il te plaît, si tu veux éviter les problèmes, laisses moi travailler en paix BORDEL »

Sur ces mots, Tabitha, faisant semblant d’être agacée, s’empara des livres et de ses notes puis se leva d’un geste rageur pour se diriger vers une autre table, un peu plus loin, et éviter que le bibliothécaire ne la dérange une nouvelle fois. Cependant, bien malgré elle, elle jeta plusieurs fois un regard vers lui, espérant qu’elle ne l’avait pas trop traumatisée et qu’il n’aille pas se plaindre ou sangloter un peu plus loin…

De nouveau assise, un peu plus loin du bibliothécaire cette fois-ci, Tabitha s’était remise à travailler et à étudier la biographie des différents vilains qu’elle devait réviser. Cependant, elle ne pouvait s’empêcher de jeter quelques coups d’œils au jeune homme pour être certaine qu’elle ne l’avait pas traumatisé. Après tout, certaines personnes étaient plutôt fragiles et il fallait éviter d’être trop agressif avec elles… Heureusement, ça n’avait pas été le cas et la fausse Trueman put de nouveau se concentrer sur les livres sans se soucier du sort du bibliothécaire. Ou, tout du moins, c’est ce qu’elle crut… En effet, la voix dérangeante se fit finalement de nouveau entendre quelques secondes plus tard, pour lui dire qu’il allait la laisser tranquille et qu’elle pouvait lui demander si elle avait besoin. Lui faisant un signe de la main pour lui faire comprendre qu’elle avait compris, Tabitha s’apprêtait à reprendre ses lectures quand il ouvrit de nouveau la bouche. Sérieux ? Il avait encore mal interpréter ses paroles ? L’Oméga ne voulait pas continuer à l’insulter et à le martyriser, d’autant plus qu’il semblait… particulier… Mais, pour maintenir sa couverture, il fallait bien qu’elle se fasse respecter ! Surtout qu’elle avait un public… Pas beaucoup, mais un public quand même…

« Putain mais… Tu sais ce que c’est, une expression ? Quand je te demande de me foutre la paix, ça a aucun rapport avec la guerre, ça veut juste dire que je veux que tu me laisses tranquille, capisce ? »

N’ayant pas regardé son interlocuteur une seule fois pendant qu’elle parlait, Tabitha poussa un soupir en serrant les poings et les dents. De l’extérieur, cela pouvait ressembler à un agacement tourné vers le bibliothécaire, mais, en réalité, la jeune fille était surtout énervée contre elle-même. La seule chose qu’elle avait envie de faire, là, tout de suite, c’était de se lever, d’aller le voir et de lui faire un gros câlin en s’excusant. Mais, bien évidemment, ce n’était pas possible. Encore une fois, elle devait jouer à la co**asse et insulter une pauvre personne qui n’avait rien demandé. Et, dans une situation comme celle-là, ça devenait extrêmement difficile pour elle, ce qui expliquait son soupir… Mais il le fallait ! Si elle se faisait repérer trop tôt, l’Oméga ne pourrait pas apporter d’informations utiles à sa mère et aux héros qui l’avait engagée… Alors elle prit sur elle et joua les méchantes, se retournant vers le bibliothécaire lorsqu’il prit de nouveau la parole.

« Je suis vulgaire si je veux ! Et puis, peut-être que si t’étais pas venu me fixer comme si j’étais une sucrerie te faisant envie, j’aurais été plus gentille… Mais bon… L’incident est clos, et si tu me laisses travailler, peut-être que j’accepterais des excuses plus tard… »

Dieu que Tabitha se détestait… Dieu qu’elle s’en voulait de s’en prendre à ce pauvre bibliothécaire sans défense… Dieu que le narrateur se répète dans ce RP… Mais c’est pas grave ! Nous disions donc… Tabitha sen voulait, mais elle n’avait pas vraiment le choix. Comme il a déjà été dit plusieurs fois, en tant que "Trueman", elle avait un certain caractère à faire ressortir pour que les autres la prennent au sérieux. Et, dans un contexte comme celui-là, où certaines personnes l’observaient, il fallait absolument qu’elle se montre dominatrice. Ceci expliquait donc pourquoi ses mots étaient si violents envers Alec. Ceci expliquait pourquoi ses poings étaient serrés à en voir les jointures. Et ceci expliquait pourquoi elle préféra ignorer le jeune homme lorsqu’il sembla se demander pourquoi il devait s’excuser. Elle se fichait de savoir si cela était mérité ou non – ou du moins le faisait elle croire –, mais il fallait qu’il s’excuse, point. Parce que, même s’il ne s’en était pas encore rendu compte, fixer la fille du grand Armand Trueman n’était pas une chose à faire si l’on voulait rester en vie, à moins bien sûr de lui présenter ses excuses le plus rapidement possible… Et c’est ce que Tabitha avait voulu laisser sous-entendre par son commentaire.

Mais, comme je vous le disais, l’Oméga ne prêta absolument aucune attention à ce commentaire de la part d’Alec et se contenta plutôt de se concentrer sur ce qu’elle était en train d’étudier avant qu’il ne vienne la perturber avec son regard et ses questions incessantes. Elle replongea donc dans la biographie du Pingouin et nota sur sa feuille tout les détails intéressants qu’elle pouvait trouver ici et là, espérant ainsi comprendre la psychologie et les motivations de ce vilain de Gotham. Malheureusement, ce répit fut de courte durée puisque, à peine quelques secondes après qu’elle se soit penchée sur tout ceci, la voix du bibliothécaire se fit entendre. Et la réflexion qu’il lâcha fut pour le moins étrange. Se considérait-il comme un adulte ? Ou alors était-ce un petit avertissement gentil pour lui faire comprendre que son comportement ne serait pas apprécié partout ? Tabitha n’en savait rien. Ce qu’elle savait, par contre, c’est que, si elle voulait se faire passer pour la vilaine, elle devait lui faire comprendre qu’elle n’en avait rien à foutre de ce qu’elle risquait.

« Oh, t’en fait pas va ! Je suis assez intelligente pour savoir me tenir en classe ou avec des adultes… Mais, toi et moi, on a le même âge il me semble, ou pas loin, alors je peux faire ce que je veux, tu crois pas ? Et puis, même si c’était pas le cas, rien que le fait que je m’appelle Trueman devrait t’empêcher de me punir ! »

Une fois ce point mis au clair, la Truelle (parce que oui, c’est ça le véritable nom de Tabitha, c’est officiel 8D) retourna une nouvelle fois à son travail et espéra ne plus être dérangée pour au moins une heure ! Non pas parce que le jeune homme l’énervait, puisque vous aurez à présent compris que ce n’était qu’un air qu’elle se donnait, mais simplement parce que, si ça continuait ainsi, elle se sentirait obligée de s’excuser auprès de lui lorsqu’ils seraient seuls… Et, si elle s’excusait, elle prenait le risque de révéler son mensonge… Non pas que Tabitha ne fasse pas confiance à Alec pour garder un secret, mais il valait mieux éviter d’en arriver là…

Tabitha espérait sincèrement que, cette fois, le bibliothécaire la laisserait tranquille et lui permettrait de travailler sans la déranger… Elle ne se sentait pas, mais alors vraiment pas, capable d’être plus agressive qu’elle ne l’avait déjà été avec lui… Ce garçon était si gentil, si mignon – psychologiquement parlons, disons – qu’il ne méritait pas autant de violence ! Et, lorsqu’elle se retrouvait dans une situation similaire, la jeune fille détestait vraiment le rôle qu’elle devait jouer au sein de l’Institut Trueman…
Heureusement, Alec sembla comprendre le message et se dirigea vers l’un des rayons de la bibliothèque pour, semble-t-il, faire quelques recherches. Tabitha retourna donc tranquillement à son exposé sur les vilains de Gotham et continua à noter toutes les informations utiles qu’elle pouvait trouver sur le Pingouin. Elle referma ensuite la biographie de ce super-vilain et s’empara de celle concernant Clayface, pour se pencher dessus de la même manière qu’elle l’avait fait pour le Pingouin. Pendant plusieurs minutes, la fille Truelle put ainsi avancer dans son travail et, même, oublier le petit "incident" qui avait eu lieu entre elle et le bibliothécaire lisant actuellement un livre d’une taille pour le moins impressionnante. Complètement calmée, donc, ce fut seulement lorsque le dit-bibliothécaire ouvrit de nouveau la bouche que tout ceci lui revint en mémoire… Ce qui n’empêcha pas Tabitha de tout de même être beaucoup plus gentille que précédemment…

« Faire du mal aux livres ? Tu rigoles ?! Jamais je ferais ça moi ! »

Et ce furent les premières paroles reflétant vraiment sa pensée qui sortaient de la bouche de l’Oméga depuis longtemps… Sa nature d’héroïne ayant repris le dessus, elle n’avait pu empêcher ces mots de sortir de sa bouche. Heureusement pour elle, peu de gens semblaient l’avoir entendu et ceux qui avaient effectivement entendu tout cela devait se dire que même la pire des rouges, même la pire des vilaines, pouvait respecter les livres et ce qu’ils contenaient. D’autant plus quand la dite rouge tentait d’être la meilleure des élèves, au niveau des notes en tout cas… Et un bon élève ça ne s’en prenait pas aux ouvrages avec lesquels il ou elle pouvait étudier !

« Enfin… je veux dire… Je pourrais pas m’en prendre aux livres d’ici, en tout cas ! Pourquoi j’abîmerais ce qui me sert à étudier, hein ? »

Cependant, pour donner le change, Tabitha avait préféré ajouter quelques mots pour préciser sa pensée. Ce n’était peut-être pas nécessaire, et elle n’était même pas sûre d’avoir été assez convaincante, mais la jeune fille avait estimé qu’il valait peut-être mieux se justifier, au cas où certains des élèves présents interprètent mal ses paroles… Parce que, encore une fois, elle avait une couverture à garder, et il valait mieux éviter tout risque de se faire repérer !

D’abord quelque peu inquiète, craignant que son offuscation à propos du mal fait aux livres ne nuisent à sa couverture, Tabitha fut soulagée de voir que personne n’y prêtait vraiment attention… Contrairement à ce qu’elle avait craint, la plupart des gens qui l’avaient entendue se fichaient bien de ce qu’elle pouvait penser à ce propos, de toute façon trop concentrés sur les livres qu’ils étudiaient. C’est donc après un léger soupir de soulagement que la jeune Oméga se reconcentra sur la conversation en cours et plongea son regard dans celui du jeune bibliothécaire. Et c’est avec un sourire qu’elle l’écouta la mettre en garde sur ce qu’elle risquait si elle abîmait un livre. Mais, contrairement à ceux qu’elle pouvait arborer habituellement, c’était cette fois-ci un sourire parfaitement sincère qui s’était dessiné sur ses lèvres. Aucun signe de psychopathie, aucun sadisme… C’était un sourire digne de Tabitha Truelle, et non de Tabitha Trueman… Et c’est avec ce sourire que la concernée répondit à Alec, lui faisant savoir qu’elle avait compris où il voulait en venir.

« T’en fait pas, va ! C’est justement parce que je suis la fille d’une personne importante que payer ne me dérangera pas ! Enfin… Si, ça m’embêtera, parce que l’argent c’est cool, mais j’en ai bien assez pour rembourser un éventuel livre abîmé ! Ce qui n’arrivera pas, comme je te l’ai déjà dit… »

Sur ces mots, toujours beaucoup plus proche de sa véritable personnalité que de celle qu’elle se construisait en tant que fille Trueman, Tabitha adressa un clin d’oeil au bibliothécaire avant de retourner à son travail et de continuer son exposé sur les vilains de Gotham. C’est ainsi que, pendant encore une heure, elle enchaîna les biographies, notant chacune des informations qui lui étaient nécessaires et ignorant les détails inutiles. Cependant, le temps avançant à une vitesse folle et l’heure de son prochain cours se rapprochant petit à petit, la jeune femme craignit de ne pas avoir le temps de finir ce devoir. C’est donc tout naturellement qu’elle s’empara de la biographie qu’elle était en train d’étudier puis s’approcha du bureau d’Alec pour lui faire savoir qu’elle voulait l’emprunter. Reprenant une attitude un peu plus "Truemanesque", elle déposa violemment le livre en question sur le bureau, afin d’attirer l’attention du bibliothécaire, puis prit la parole dès qu’il daigna enfin lever les yeux vers elle.

« Bon… Puisque tu as arrêté de m’emmerder, je vais être gentille et je vais pas partir en "volant" ce livre ! Du coup, est-ce que je peux emprunter cette biographie de Killer Moth, s’il te plaît, cher bibliothécaire ? »

Comme elle s’y attendait, le bibliothécaire accepta que Tabitha emprunte la biographie dont elle avait besoin pour son devoir, tout en n’oubliant pas de lui préciser qu’elle pouvait encore emprunter dix livres. De son côté, la jeune femme accueillit cette information d’un mouvement dédaigneux de la main, comme si elle s’en fichait, puis l’observa faire tout ce qu’il fallait pour lui permettre de partir avec le livre. Et si, pendant tout ce temps, un air d’impatience était affiché sur son visage, l’Oméga essayait en fait de comprendre pourquoi elle trouvait Alec si… bizarre… Etait-ce la façon qu’il avait eu de la fixer quelques heures auparavant ? Etait-ce son incompréhension de certaines expressions de la langue française ? Tabitha n’en était pas certaine… Ce dont elle était sûre, par contre, c’était que le jeune homme lui laissait une impression étrange… Oh, pas dans le mauvais sens du terme, non, mais simplement… elle avait presque envie de le protéger de tout les dangers dont il pouvait être victime ! Et elle profita du peu de temps qu’il mit à enregistrer son emprunt pour tenter de comprendre pourquoi…

Cependant, toute chose a une fin, et après deux ou trois minutes de réflexion, Tabitha fut ramenée à la réalité par la voix du bibliothèque, qui lui rappelait le nombre de livres qu’elle pouvait encore emprunter et l’informait qu’il viendrait le chercher si elle le ramenait en retard. Reprenant immédiatement son rôle de super-vilaine parfaite, la fille Truelle éclata de rire d’un seul coup, sans prévenir, faisant ainsi sursauter certains des étudiants encore présents dans la pièce. De l’extérieur, on aurait presque pu la confondre avec une enfant du Joker, tellement elle ressemblait à une folle qui riait sans raison apparente. Mais, en réalité, ce n’était rien de tout ça… En réalité, Tabitha "Trueman" tentait juste de faire comprendre à son interlocuteur qu’il ne serait pas aussi aisé que ce qu’il pensait de l’attraper, quoi qu’il tente…

« Tu viendras le chercher, vraiment ? Et comment tu vas faire, hein, face à la meilleure des super-vilaines de cet Institut ? Tu vas lui courir après avec un livre dans les mains pour la frapper ? » Puis, après avoir laissé planer un silence de quelques secondes, elle poursuivit : « T’en fais pas va, petit bibliothécaire, ton cher livre adoré te sera rendu à temps ! »

Sur ces mots, adressant un clin d’oeil au jeune homme, l’Oméga se mit à penser à son dortoir et s’y téléporta instantanément, entraînée par son pouvoir… Puis, une fois arrivée là-bas, elle s’écroula sur son lit et soupira un bon coup. Son rôle avait été beaucoup plus difficile à tenir que prévu, cette fois-ci, et cela l’avait bien plus épuisée que ce qu’elle aurait cru… Peut-être était-il temps de faire un petit somme, à présent ?