Khalee et Lady s'en vont poutrer Orian !

Trigger Warning émétophobie et passages gores : certains passages de ce RP sont en spoiler. Si vous êtes émétophobe ou sensible ne cliquez pas dessus.


J'avais reçu un SMS inquiétant. Paraissait-il qu'une catastrophe était arrivée au dortoir. Le texte était resté évasif sur ce qu'il s'était passé. Une chose était cependant claire : il fallait que je vienne. J'avais voulu plus d'informations mais personne ne me répondait. Ni à mes messages ni à mes appels. Bordel ! Je ne rechignais pas d'habitude, mais j'étais déjà dans le métro pour me rendre au travail. Faire demi-tour me mettrait en retard.

Je mis 2 stations à me décider, et finalement je changeai de direction.
Après presque une demi-heure de transports j'entrai dans le bâtiment gris. Je voyais déjà un petit attroupement dans le couloir qui menait à ma chambre. À chaque pas que je faisais je sentais une odeur désagréable de plus en plus fortement. On aurait dit... Un vieux frigo en panne pas vidé depuis plusieurs semaines. Arrivée au niveau du petit groupe, je vis Jayden bondir hors de la foule et je fus bousculée. Je me retournai et le vis entrer dans les toilettes communes de l'étage. Merde... C'était vraiment si ignoble à l'intérieur ?

Muette, je traversai péniblement la foule. Je m'imaginais le pire. Quelqu'un était mort ? Jayden était sain et sauf, est-ce que c'était aussi le cas d'Owen, d'Altéa, de Lars ? Je sentais mon coeur battre de plus en plus fort, la nausée s'intensifier à cause de la peur et l'odeur, mais je devais m'approcher. Je devais savoir. Et lorsque j'atteint l'encadrure de la porte, je vis.
Dans mon lit, un... Truc. Une sorte de bouillie infâme.

Spoiler:

Quelqu'un m'en voulait suffisamment pour se salir les mains à ce point là. Je m'agenouillai, juste à côté de mon lit. À quelques dizaines de centimètres à peine de cette horreur. Et c'est alors que je remarquai un petit papier qui dépassait de cette masse. Il semblait plastifié. Un soin tout particulier dans une scène qui ne pouvait décidément pas évoquer le raffinement. Ce n'était pas un hasard, je devais le lire. Je regardai rapidement autour de moi mais rien ne semblait pouvoir faire office d'outil alors je me levai, je tendis la main, assez lentement, et je me penchai suffisamment pour pouvoir attraper le message, accompagné d'un "Aaaaaaaah" de dégoût des gens qui restaient à la porte.

https://soundcloud.com/user-286223966/la-foule-en-degout/s-1GVqt4nmJMX

Spoiler:

VOUS VOUS ATTENDIEZ À QUOI BANDE DE CONS ! CA PEU PAS ÊTRE PLUS SALE ! ALLEZ CASSEZ VOUS SINON J'EN ATTRAPE UN ET JE LUI COLLE LA TÊTE LÀ DEDANS !

Le groupe de boulets s'éloigna et laissa apparaître une Altéa livide. Je lui demandai une boite de mouchoirs et essuyai... Ce qu'il y avait à essuyer. Cette besogne faite, je me reconcentrai directement sur le message et le dépliai, sans prendre le temps de remercier Altéa.

"Avec les compliments du Parrain."

Je repliai le mot précipitamment pour que ma coloc ne voit pas le message. Evidemment que c'était lui. Qui d'autre.
Je compris que tout cela était lié à ce fameux putain de 14 février. Mon instant vérité avait déclenché sa vendetta, et depuis il s'amusait à me pourrir la vie à intervalles réguliers. Aujourd'hui c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Dans ce lit, c'était mon propre corps.

Spoiler:

De là où j'étais je voyais le placard où j'avais rangé la boîte à bijoux que j'avais volé à un•e super. Il était ouvert. Dedans, tous les objets de valeur avaient disparu. Il ne restait plus que 2 petits bracelets à la con sans valeur. Je les pris et le mis dans une poche (et ouais j'ai des jeans à poches, soyez jalouses les filles !). Il était encore un peu tôt pour que j'explique à mes coloc' la raison de saccage.

"Faut que j'y aille."

Altéa n'eut pas vraiment le temps de me demander ce qui se passait au juste, j'étais déjà partie (en bousculant une meuf qui ressemblait à Chyler Leigh et traînait une valise derrière elle). Il fallait que je défoule mes nerfs sur lui. Il fallait que je me venge.

Je marchai d'un pas déterminé vers le bureau de ce pourri, et ça n'allait pas être beau à voir.

Un fumet pas du tout délicat était certainement en train de me suivre. J'étais une habituée de la crasse, et je savais qu'elle se montrait souvent tenace. Alors autant dire qu'en ayant été proche de ma "mue" qui datait de NOËL BORDEL DE MERDE j'étais bonne pour une quinzaine de douches.
Pourtant, quelqu'un avait été assez téméraire pour m'approcher et même m'aggriper le bras ! Wow ! Je n'aurais sû dire si j'avais été plus surprise par le fait qu'elle m'ait tiré de mes pensées ou si j'avais été étonnée que le jeune femme ait certainement un rhume en plein mois de juillet. Elle m'avait plaquée contre le mur, et j'aurais pu croire que c'était une sbire d'Orian Harker qui venait m'intimider après le saccage de ma chambre mais… Non.

Non dès qu'elle avait ouvert la bouche le concept d'intimidation avait disparu de toute l'école. L'étudiante avait une voix plutôt calme et douce. Pas le genre colère sourde. Le genre… Héroïne en manque de charisme (c'était con elle était super jolie ça aurait pu jouer en sa faveur maaaais c'était pas le sujet).

"Alors m'en veux pas, mais je te trouve un peu trop proche de ma bulle et j'ai failli te mettre un coup de boule réflexe. Alors tu vas reculer d'un pas et ensuite on va pouvoir discuter." répondis-je sans sourciller.
La colère que j'éprouvais pour le parrain-bécile s'exprimait un peu malgré elle, mais tant mieux : ça me donnait de la contenance.

J'avais toujours les poings serrés, et même si je ne me montrais pas convainquante l'odeur de la bouillie finirait bien par se frayer un chemin à travers les narines de la brune et je serais un peu plus tranquille.

Mon petit numéro me permit de réfléchir à toute vitesse sur ce qu'elle me voulait. Enfin… J'essayais. Ces bracelets n'avaient rien de spécial, je les avais juste mis dans ma poche pour protéger les derniers objets de Super à vendre. Elle ne… Oh! Ok ! C'était les siens ! Je comprenais mieux son geste brusque. Enfin… Pour des babioles de ce type ce n'était pas la peine de s'agacer. Mais c'était ma chance. Je devais essayer de l'embobiner pour en faire une aliée dans ma vengeance contre Harker.

"Tu as entendu parler du commerce souterrain du grrrrrand parrain de l'institut, Orian Harker ? Entre rançons, drogues et chantage il y a parfois des objets sympas. Il paraît qu'il a eu un gros arrivage de l'EIFFEB. À en voir ta réaction ce ne sont pas des rumeurs." bon, le commerce souterrain c'était la pure vérité, mais la revente des effectifs personnels des héros c'était moi. J'avais réussi à refourguer une tablette et un portefeuille, ça avait servi à payer un verre aux copains du dortoir.

"J'étais justement en train d'aller à son bureau pour régler un petit truc entre nous mais, maintenant que je ne suis plus seule à avoir quelque chose contre lui, je me demande si ça ne vaut pas plutôt le coup d'aller se venger sur son logement. T'es calée en cambriolage et en saccage ?"

J'avais grandement parié sur la naïveté de l'héroïne et sur sa colère. Mais je savais que sur ce 2ème point c'était bien engagé : O-rien Harker gonflait tout le monde avec ses grands airs et son immortalité. Il était temps de dégonfler ses chevilles à coups de battes de baseball !

Wow, wow, wow. Le toupet de la meuf ! Je n'étais pas vraiment d'accord qu'elle se serve comme ça dans ma poche. Cela relevait d'un manque total de civisme. On ne leur apprenait pas à dire "bonjour" et "s'il te plaît" aux héros ? Et le fait que j'avais volé les bracelets n'équilibrait pas la balance ! Après tout je les avais volés des flammes. L'étudiante en héroïsme aurait dû me remercier pour ça !
Enfin non, vu que j'avais menti et qu'elle m'avait crue. Pfiou, finalement j'avais de la chance. Et elle me suivrait dans ma vengeance (plus ou moins).

Mais comme tout à Trueman, chaque petite bonne nouvelle s'accompagnait d'un retour d'ascenseur. Ici, c'était une remarque sur mon odeur. Merci Machine je le sais que je pue la mort j'ai rencontré des bouts de moi décomposés y'a même pas 5 minutes...
Ne voulant pas me faire une nouvelle ennemie, je me figeai devant sa grimace enfantine puis je lui fis un grand sourire crispé en levant lentement mon pouce en l'air.
Je tiendrai bon et je la balancerai en pâture entre les mains d'Harker si ça devait tourner mal. Elle aurait son retour de karma elle aussi.

"Je sais où habite notre cible." C'était l'avantage d'être amie avec la cousine de son pire ennemi. "Je te propose qu'on se donne rendez vous au métro à 23h et je nous guiderai. Pense à prendre du matos."
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Je passai une partie de l'après-midi à nettoyer mon lit, à tenter de convaincre quelques amis de nous suivre dans notre méfait nocturne (personne n'a voulu, ils n'étaient pas suicidaires), et je pris enfin ma fameuse douche (ah ouais... C'était peut-être ça qui les avait fait refuser). Je bourrai mon sac à dos d'objets utiles pour un casse d'appartement. Et enfin, j'enfilai une tenue sombre et sans fioritures

Spoiler:

Nous arrivâmes aux pieds du superbe immeuble où habitait Orian Harker. Ca changeait de l'ambiance du dortoir gris !

"Bon, je me suis pas tout à fait décidée sur la façon d'entrer. Est-ce qu'on crochette les portes ou est-ce qu'on essaye d'atteindre son balcon en passant par chez ses voisins ?"

Jouer aux apprenties serrurières nous assurait d'être plus discrètes sonorement, mais s'il y avait des détecteurs de présence dans l'immeubles on se ferait griller dès le rez de chaussée.
Passer par le balcon nous permettrait d'échapper à d'éventuels dispositifs anti-intrusion (du moins jusqu'à ce qu'on rentre), mais je n'avais pas de matériel pour découper un carreau. Et si on fracassait la vitre alors qu'Harker était chez lui...

Après la montée d’escaliers de la plus grande élégance, taillées en marbre et richement décorées (ou alors après avoir pris comme des sales flemmards parasites un ascenseur discrètement encastré dans le hall d’entrée), vous arrivez devant le pallier de l’appartement d’Orian Harker, au dernier étage. Des vibrations mauvaises émanent de ce lieu. Il est encore temps de faire demi-tour. Mais si vous persistez dans votre folle entreprise, voici ce que vous découvrez :

-Un paillasson parfaitement propre est posé le sol. A croire que personne n’ose marcher dessus. Il représente le visage d’un diable sur un fond noir. Ce n’est pas vraiment accueillant.

-La porte est tout aussi chic que le reste de l’immeuble. Un poster du Parrain est affiché dessus, il est tout aussi immaculé que le paillasson-diable. Lorsqu’on arrive là, on sait donc tout de suite qui on va voir. Le déchirer ne serait peut-être pas une bonne idée.

-Plus intéressant pour vous, trois grosses serrures décorées avec des têtes de mort gardent l’entrée de l’appartement. Les yeux des têtes de mort émettent des lumières rouges. Les crocheter ne serait pas une affaire évidente, mais rien n’empêche d’essayer.

-Un peu plus loin dans le couloir, il y a un extincteur bien solide.

-Il y a également une sonnette. A la place du nom de l’occupant, on y lit : « Si tu sonnes, tu as intérêt à avoir le mot de passe ».

Que faites-vous ?

Se pourrait-il que la SDF soit une sbire d'Harker ? Nan mais sérieusement, c'était une question qui se posait ! La meuf se pointait les mains dans les poches et sonnait à l'interphone de l'autre pseudo-tyran. Je n'avais que 2 conclusions possibles : soit elle était avec lui, soit elle était complètement conne. Dans les 2 cas j'étais dans la merde, dans les 2 cas je devais me débarrasser d'elle. Si c'était une sbire une chute dans les escaliers était la meilleure des solutions. Si elle était débile... Boarf elle pouvait servir de chair à canon.

Au moins on sait qu'il n'est pas là.

Avait-elle dit avant de m'entraîner à l'intérieur du bâtiment... Mais... Mais mais mais mais... Une candeur pareille on aurait dit Harry ! Merde ! Au moins elle ne faisait sûrement pas partie de la première catégorie.

Nous montâmes l'escalier, et essouflée j'arrivai devant un nouveau dilemne. La porte. Et ouais je dis "je" parce qu'il est hors de question que je redemande l'avis de la brune. J'avais prévu de quoi crocheter, et je n'étais pas trop mauvaise en cours mais les têtes de mort ne m'inspiraient pas confiance. C'était le but après tout. "Attention on envoie des gaz toxiques sur quiconque approche son visage assez près" me criaient-elles avec leurs yeux mauvais. Non, pas de crochetage. Je ne voyais donc plus qu'une seule solution : le bon gros défonçage en règles ! J'avais repéré un très joli extincteur dans un coin. Je m'en saisis et PAF !
La porte tint bon. Ah... Heu... Je fis un doigt d'honneur au poster ridicule qui "décorait" la porte et PAF ! PAF ! PAF ! PAFPAFPAFPAFPAFPAFPAFPAFPAFPAFPAF la serrure céda en même temps que le dispositif anti-incendie, et un tapis de mousse carbonique repeignit toute l'entrée de l'appartement avant même qu'on puisse y entrer.

Spoiler:

"Voilà. C'est quand même plus discret que de sonner." dis-je à moitié avec du second degré, et à moitié fière de moi. J'allais rentrer chez ma némésis. C'était extrèmement excitant. Et effrayant. Et excitant encore.
Je me tins aux murs pour ne pas glisser sur la mousse en pénétrant à l'intérieur du logement luxueux. Puis je cherchai la cuisine : l'argenterie était facile à transporter si vu le bonhomme ça devait se revendre cher !

A quelques dizaines de kilomètres de là se trouvait Orian. Qu’était-il en train de faire, le démon des bas-fonds ? Quel méfait pouvait-il bien être en train de commettre ? La réponse, c’est : aucun. Le jeune homme s’adonnait à une activité sociale tout à fait normale. Il honorait de sa présence un rallye, auquel son père Archibald Adolphus Harker l’avait encouragé à se rendre. Comme Orian aimait bien son cher papa -et surtout qu’il avait l’intention de lui soutirer un soutien pour son PROJET, un jour, pas tout de suite, puisqu’il voulait déjà initier les choses lui-même et atteindre un succès, il fallait de toute façon bien cela pour convaincre ce super-vilain légendaire- il avait toutes les raisons de continuer à être l’excellent fils et hériter qu’il était. De toute façon, il aimait bien ce genre de mondanités, il s’y sentait parfaitement à son aise. Lorsque l’alarme de son téléphone sonna, il était en train de s’entretenir avec une jeune fille de vingt ans, jolie, bien élevée, de bonne famille, qui répondait à toutes les attentes aristocratico-bourgeoises. Elle n’intéressait pas plus que cela au brun, mais elle était son style, et cela faisait passer le temps de manière agréable -ou plutôt, cela ferait passer le temps de manière agréable quelques heures plus tard, lorsqu’il l’aurait évidemment séduite. Avec son charisme, ça ne pouvait pas se passer autrement. Orian n’était pas du genre à se jeter sur son téléphone à la moindre notification, mais puisqu’il était parti les resservir en champagne et qu’il attendait pour accéder au buffet, l’alarme fut une distraction bienvenue. Et…

OH !

Alors ça….

Récapitulons. Les petites caméras de surveillance de l’entrée lui laissait découvrir quelqu’un en train de défoncer sa belle porte et le poster de Parrain qui se trouvait dessus à coup d’extincteur. Mais bien sûr, voyons, Orian allait laisser faire cela. Et qui se cachait derrière cette tenue ridicule ? Orian zooma sur les quelques traits de visage apparaissant derrière la cagoule. Tiens tiens… ces lignes de sourcils associés à l’allure et le (manque de) style de cette personne lui suggérait un nom : Khalee Desmarais. Elle avait un mobile, en plus (il n’avait pas oublié avoir donné l’ordre de laisser sur son lit sa peau décomposée de Noël dernier). C’était à vérifier, mais probable. Devait-il lever le petit doigt ? Vu tout le boucan qu’elle avait créé et les oreilles sensibles de ses voisins, ils ne mettraient pas trente secondes avant d’appeler la police. On ne rigolait pas avec les cambriolages, dans ce quartier chic. Avec tout cela, Khalee (si c’était bien elle) aurait gagné une petite nuit en prison, des heures de travail pour rembourser ses dégâts, et Orian gagnerait un moyen de pression supplémentaire contre elle si jamais le besoin s’en présentait, puisque s’il portait plainte, elle aurait une condamnation à son casier judiciaire et hop, voilà une (non)-carrière de supervilaine qui s’envolerait. Bref, c’était juste une tentative ridicule.

Orian était prêt à ranger son téléphone en ricanant. Néanmoins, lorsqu’il dézooma et quitta l’abrutie à l’extincteur, son regard tomba sur une autre personne, en discussion avec les voisins. Il zooma à son tour sur elle. Alors, qui c’était celle-ci ? Elle montrait une carte… Ah. Carte d’élève super-héros, Méladya de Laroseraie. Evidemment, le nom lui disait quelque chose, il s’était suffisamment renseigné sur les étudiants slip-collants.  Elle semblée avoir convaincu les voisins, qui n’avaient décidemment pas trois grammes de cervelle pour se faire avoir comme ça. Franchement, comment pourraient-ils un instant imaginer que leur supervilain local laisserait gracieusement à des héros le droit de défoncer la porte de sa demeure ? Bon, en même temps, c’était bien le problème d’habiter dans un immeuble ou 85% des habitants en juillet étaient des touristes AirBnB.

Son prochain piège aller régler leur compte. Une telle ouverture de porte de déclencher un système de sécurité, et un morceau bien solide du plafond allait leur tomber sur le crâne et les assommer. Mais… Oh. Il ne se déclencha pas, d’après les vidéos. Pourquoi ? C’était sûrement à cause de cet extincteur et de la mousse qui avait… salopé toute son entrée. Elles allaient le payer, c’était sûr.

Bon. C’était intéressant tout cela. Plus intéressant que sa soirée… Alors Orian se commanda un VTC de luxe et donna l’adresse de son appartement. Tant pis pour la demoiselle et son père, il avait quelque chose de plus urgent… et bien plus amusant. S’installant confortablement sur la banquette arrière, il ouvrit son application personnelle de maison connectée.  Il activa le mode « intrusion-défense ». Il y avait des embouteillages de prévu, mais il allait bien s’amuser à regarder ses pièges s’enclencher, à les télécommander, et à observer la réaction des intruses…

***

Félicitations, vous avez franchi la porte d’entrée ! Vu la fine équipe que vous formez, c’est peut-être un exploit. Bienvenue dans l’antre de la bête

-L’entrée est une pièce relativement petite (par rapport au reste de l’appartement, de manière absolu, elle doit bien représenter l’équivalent de deux chambres de bonne.
Des placards fermés abritent l’ensemble des vestes et manteaux d’Orian (il y en a beaucoup). De nombreux tiroirs sont dédiés au rangement de ses chaussures. A côté de la porte, il y a un petit portemanteau, actuellement vide. Un petit meuble avec un tiroir fermé à clé se trouve également dans la pièce. Au-dessus, il y a quelques petites photos de la famille Harker (mais seulement les meilleures : Mila, Archibald Adolphus, Orian lui-même, une petite de Dubois, les ancêtres). Au mur sont accroché des autographes et dédicaces faits spécialement pour Orian par l’ensemble de l’équipe du film de Parrain (tous ceux encore vivants). Heureusement, elles n’ont pas souffert à cause de l’extincteur. Orian y tient beaucoup trop, il les a fait encadrer avec du verre bullet et water proof.

Une porte est ouverte. Elle mène sur la cuisine.

-La cuisine. Au vu du décor, il est difficile de s’avoir s’il s’agit réellement d’une cuisine, ou plutôt d’une salle de torture. Au vu des objets qui s’y trouve, c’est également permis. Est-ce des épices, bien rangées dans cette étagère, ou bien un alignement de poisons mortels ? Ou les deux mélangés ? Et ces couteaux sont-ils là pour hacher menu des légumes ou pour déchirer les chairs des intrus ? Faut-il se méfier de tous les robots de cuisine ?
Il y a quelques tiroirs et placards. Si la plupart contiennent des choses sans intérêt, comme de la nourriture, trois contiennent de l’argenterie : un placard au-dessus de la gazinière, un tiroir près du frio, et un tiroir près du plan de travail.
La cuisine comporte également un réfrigérateur, un four, un micro-onde, un lave-vaisselle, une gazinière, des plaques de cuisson électrique, bref, tout est équipé et rutilant.

Dans l’entrée, il y a également deux autres portes fermées. L’une a un panneau « radioactif », l’autre une tête de mort. Faut-il s’y risquer ? Laquelle ouvrir ?

J'ouvris au hasard un placard sous le plan de travail et ooooooh putain je dus sauter en arrière en vitesse pour ne pas finir découpée en morceaux par des couteaux fous venus d'au dessus ! Ils se plantèrent tous sur le sol, à l'endroit même où je me trouvais. Ce fut à ce moment que Meladya arriva en râlant.

"Je cherche pas tes affaires je le cambriole. Nos objectifs convergent ici mais c'est pas les mêmes. Maintenant qu'on est entrées on prend chacune ce qu'on veut, on se couvre, et si possible on se casse avant qu'il nous arrive des bricoles."

J'essayai de prendre les ustensiles du tiroir mais tous étaient attirés par le sol… Je le vidai, le fermai, puis je pus constater que la vaisselle semblait moins collée. Alors je rangeais les couteaux, les fourchettes et compagnie efficacement dans mon sac à dos et repartis.

Retournant dans l'entrée, je pus voir la détestable famille en photo et ne pus m'empêcher d'envoyer valser le cadre du minable aspirant parrain. Bzzzzz Une sorte d'éclair me frappa et je m'écroulai au sol.

"AaaAAAaaaAAaaAAAAaaaaaah" je tentai de ramper à nouveau à couvert dans la cuisine. Je mis une bonne minute à me relever sans rien toucher.
Des pièges. Il y avait des pièges absolument partout ! Oh misère pourquoi m'étais-je fourée là !

Toute tremblante, je regardai les étagères et vis des flacons divers. J'en pris plusieurs au hasard et les mis dans les poches de ma veste. Si quelqu'un se pointait je pourrai toujours menacer de lancer ces projectiles et… Advienne que pourra.
Je cherchai aussi une bouteille d'huile d'olive (du bio ! Haha quel hipster!) et entrepris de la verser sur mon chemin. Au cas où par hasard une flamme vienne s'allumer. La traînée d'huile me suivit de l'autre côté de la porte à la tête de mort. Dans le salon.
Putain c'était beau. Ça me faisait presque mal de cramer cette déco ! Mais fallait pas ruiner mon dortoir Orian. J'étais en colère contre toi et il fallait au moins un petit incendie pour calmer ma rage. Je marchai en boitillant jusqu'à un joli rideau et fis continuer le filet jusqu'ici. La bouteille fut vidée, je la jetai contre un mur, et si je trouvais une bouteille d'alcool fort je continuerais avec joie mon petit parcours de flamme (enfin futur parcours de flamme).

Trop concentrée sur les pièges, ma démarche et ma future vengeance, j'oubliai un temps Meladya. Elle devait sûrement s'en sortir aussi bien que moi (c'était à dire pas top mais elle ne risquait pas (encore) sa vie)

Trop contente de foutre la merde, je n'avais pas remarqué que ma camarade de méfait était elle aussi présente dans le salon. Non, j'étais trop préoccupée à imaginer les douces flammes lécher les murs, consumer les meubles. Enfin bref, je n’étais pas là pour faire de la poésie malsaine.

”Je vais détruire l’appartement d’Harker tu sais. Sans vouloir te presser, si tu ne fouilles pas tu ne vas pas pouvoir retrouver ce que tu cherches.” J’étais peut-être trop froide ? Et puis il lui arrivait quoi à l’héroïne ? On ne leur apprenait pas à agir dans leur école de bouffons ? Ou alors… ”Y’a un truc qui va pas ?”
Merde elle me faisait peur. Dans un cambriolage il fallait aller vite. Les pièges que j’avais déclenchés étaient sûrement reliés à des alarmes. Alors ce n’était qu’une question de temps avant que des gorilles (au sens propre ou figuré, tout était possible) arrivent dans l’appartement de luxe et nous pètent la gueule. À moins que des douches d’acide viennent nous asperger. Après réflexion, les douches d’acide c’était peu probable. Après tout un si bel appartement arrangé avec autant de goût ne pouvait pas être abimé pour si peu. Héhé. Héhéhéhé. Héhéhéhéhéhéhéhéhéhé. Les gorilles allaient venir pour défendre une ruine. Mais mieux valait une ruine vide qu’une ruine avec nous dedans. Allez hop, je débouchai d’autres bouteilles d’alcool et le lançai dans plusieurs endroits de la pièce. Chaque bouteille éclata avec fracas, et dispersa de la précieuse substance inflammable autour du point d’impact.
Je tournai la tête vers Méladya pour voir sa réaction. Avais-je écouté sa réponse à ma question ? Peut-être que oui peut-être que non.

Franchement, j'en avais rien à faire des habitants de cet immeuble. On était dans un quartier riche les secours arriveraient vite. Et si l'ordure qui habitait dans l'appartement dans lequel nous étions avait blindé la porte, les murs ou autre, alors les protections seraient sûrement efficaces dans les 2 sens. Ce qui est dedans ne sortirait pas (aka le feu). Etais-je certaine de ce que j'affirmais ? Pas totalement. Est-ce que je tentais de m'autopersuader ? Totalement.

Ce qui comptait c'était ma vengeance. Je m'apprêtais donc à ne pas suivre les conseils de ma partenaire du jour quand...

"C'est pas vrai... Je sais pas ce que j'ai déclenché mais... tu ferais mieux de quitter cette pièce, et rapidement..."

Je me figeai dans mon geste, au moment même où j'allais lancer une énième bouteille. Elle ne semblait pas simuler son inquiétude. Qu'avait-elle repéré que je n'avais pas vu ? Son nez commença à saigner. C'était ça le début du piège ? Une sorte d'empoisonnement par contact de la peau ? C'était le genre du bonhomme : il avait bien balancé des gaz toxiques dans l'institut pour partir plus tôt en vacances de Noël en 2019.

"Effectivement ça commence à sentir mauvais." dis-je en faisant un signe du nez. Tu as touché quoi à part cette bouteille ? Y'a peut-être un truc qui t'a contaminé, un truc sur ta peau ou une mini fléchette je sais pas trop.

Je m'approchai précipitamment de Méladya et la poussai hors de la pièce. L'entrée et la cuisine semblaient à peu près sûres tant qu'on ne touchait à rien, je pourrai peut-être tenter un premier diagnostique. Ou alors aller directement à l'hôpital ?
L'immeuble pouvait bien cramer pour ma vengeance, mais que Méladya risque sa santé c'était tout autre chose.