[Mini-Event Annexe] Octogone sans règle, 20h, Nord du camp [Basilio]

C'était une soirée qui commençait au plus mal, et pour être parfaitement honnête, Barbara n'était certainement pas d'humeur à supporter les chamailleries puériles d'un Tsumi et d'un Harker. Cependant, sa recherche un peu hagarde de son partenaire de tente se solda exactement de la sorte : Orian et Basilio, se battant dans la boue comme deux chiffonniers. C'était plus que la jeune oméga n'en pouvait supporter dans son état inhabituellement bancal. Les nerfs à vif, elle sentit rapidement sa peine se transformer en colère froide, ramper sous sa peau, givrer son cœur meurtri.
Dans un premier temps, la jeune fille demeura de son côté, le regard dur, interdite, tandis que Altea et un homme blond qu'elle ne connaissait que de vue tentaient tant bien que mal de séparer les deux combattants. C'était sans compter sur la rage de Basilio. Se débattant comme un beau diable, il finit par envoyer les deux pacificateurs dans le décors, au risque de blesser sa cousine dans la manœuvre - le sort de l'homme blond lui importait peu, en définitive. C'était déraisonnable. C'était déraisonnable et Barbara avait mille fois dépassé les limites de sa patience.
Sans surprise, le Tsumi s'était de nouveau jeté à la gorge du Harker ; il était comme un animal fou et cela ne servit qu'à nourrir sa propre hargne. Elle ne voulait même pas chercher à comprendre pourquoi ces deux imbéciles trouvaient encore à se bagarrer. Elle demandait simplement à ce que pour une fois, juste pour une seule putain de soirée, les choses soient calmes sur le camp et lui donnent pleinement l'occasion de se retrancher sur elle-même. Était-ce trop demander ? Une seule foutue soirée pour digérer ses émotions en paix !
S'avançant d'un pas autoritaire vers les deux garçons, l'adolescente n'était certainement plus capable de passer par quatre chemins :

- Jacques a dit : séparez-vous ! Immédiatement !

Elle compensait la faiblesse de sa voix par son ton froid et intransigeant. Aussitôt, et pour sa plus grande satisfaction, le Tsumi et le Harker se mirent à ramper à l'unisson, très loin l'un de l'autre. D'un regard, Barbara s'assura rapidement qu'Altea allait bien avant de s'approcher de Basilio.
Elle manquait de force pour nourrir son courroux et sentait déjà sa colère retomber peu à peu, comme un soufflé raté. Il fallait seulement qu'elle tienne encore un peu, se dit-elle. Par la suite, elle aurait tout le loisir de se lamenter silencieusement.

- Ca suffit, souffla t-elle à l'attention des deux garçons, dirigeant son regard (un peu trop vide) sur Basilio, puis sur Orian. Vous vous êtes suffisamment donnés en spectacle pour aujourd'hui.

Fini de jouer, et elle le pensait. Qu'elle ne les reprenne pas à s'approcher à moins de dix mètres loin de l'autre. En attendant, elle comptait bien laisser Orian se débrouiller comme l'adulte responsable qu'il n'était pas et s'occuper de son idiot de Tsumi. Tout le monde allait collectivement passer outre ce combat embarrassant et se réunir au coin du feu, parce qu'elle l'avait décidé ainsi. Après tout, elle avait bien besoin de la chaleur des flammes, et plus encore de l'épaule de Basilio.