Rencontre des fashion-victimes... Au grand damn de certains.

Ça y était, c’était le jour J. Non, pas l’arrivée de Basilio, loin de là. Enfin, ça ne faisait qu’une semaine qu’il était arrivé, qu’il était de retour à l’institut, mais il ne comptait pas vraiment ce genre d’évenement comme un jour spécial… C’était un jour lambda, ça. Parce qu’après tout, retourner dans une école ou 90% des élèves étaient des loosers n’était pas une chose si fantastique. Non, vraiment. Les jours à marquer d’une pierre blanche, c’était les jours comme celui-ci, ou Baz mettait sa fierté de côté. Car des fois, voyez-vous, Baz devait choisir entre son profit personnel et sa fierté. Et beaucoup de fois… L’adolescent se privait. Il n’aimait pas demander. Tout comme demander un service à quelqu’un.

Mais comprenez, cela faisait désormais 4 mois que Basilio Tsumi avait eu son accident. Ce fichu accident qui l’avait privé d’une partie d’un membre physiquement et du second… mentalement. Avec ces putains de conneries psychosomatiques ! Baz n’en croyait toujours pas. En plus d’être privé d’une jambe, voilà que son propre esprit le trollait en le privant également de sa seconde jambe par le biais d’un traumatisme mental... Les premiers jours avaient été du déni pur et dur. Puis, presque comme une rupture amoureuse, la douleur l’avait rattrapé. Avant de bien vite être remplacée par l’étape de la colère. Et ça, le petit Baz, il y était toujours dedans ! (ça allait certainement être l’étape la plus looooongue) Mais… MAIS ! Il commençait à effleurer la 4ème étape qui s’appelait le « Marchandage » ! En cherchant une solution. Bien sûr, dans le monde normal, ça n’était pas possible de revenir en arrière pour ce cas précis et dans ce cas là… on blamait alors les autres. Mais dans celui des supers… Il y avait TOUJOURS une solution pour combler tout ça. Et Baz l’avait trouvé. … Bon, il blamait également sa cousine dès qu’elle osait s’approcher de lui ou sa tante dès qu’elle cherchait à entrer en contact… Mais ça n’était pas ça qui le ferait avancer. Même si ça lui faisait BEAUCOUP DE BIEN.

Mais la réelle solution, pour aller mieux, pour passer à autre chose ou en tout cas pour surmonter son handicap et son fauteuil roulant, était d’utiliser sa nature. De copier. Alors, il avait cherché le Tsumi, longtemps, dans le bottin des pouvoirs qu’abritait l’institut Trueman. Et y en avait un paquet de mutations différentes. Bon, un bon paquet d’entre eux étaient, bien sûr, comme prévu, ici uniquement grâce au fric. Mais il y avait quand même des pouvoirs intéressants dont Basilio n’avait jamais entendu parler. Outre le fait que cela enrichissait sa curiosité maladive, ça pouvait aussi l’aider à savoir qui avait quoi comme pouvoir. Il pensait honnêtement en avoir fait le tour en une année, mais c’était à croire que non ! Et c’était bon à savoir.

Et c’est après une bonne heure à observer les photos qu’il avait fait du dossier confidentiel en cachette, qu’il se fit deux listes. La première, comportait les pouvoirs intéressants à copier pour son envie personnelle. La seconde, elle, était bien plus maigre et pouvait servir à palier son handicap. Quelques instants, mais il s’en fichait : Basilio était prêt à tout pour pouvoir se balader hors de son stupide fauteuil roulant même quelques minutes. Plusieurs ratures plus tard, un nom d’élève se retrouva dernier sur la liste : Jack Johnson. L’umbrakinésiste de l’Institut Trueman. Alias Monsieur je manipule et peut -certainement- se balader d’ombre en ombre. Un Oméga. Et celui-ci, Basilio, le connaissait.

Il était aussi farouche que le Tsumi. Hautain, à juger, à soupirer, à lever les yeux en l’air dès qu’il entendait une bêtise de la part des Fonds D’Placards ou des Fils & Filles À Papa (ce qui n’était, malheureusement, pas rare du tout.). Pourtant, les deux piliers rouges ne s’étaient jamais trop parlé, étonnamment. Et ça pouvait être vu comme dommage si Basilio ne s’en fichait pas ouvertement.

Mais, là, il en avait besoin. Et il préférait penser que, malgré leur absence de sympathie l’un pour l’autre (et d’antipathie également, bien sûr), Jack serait en mesure d’accepter sa requête. Si les Omégas étaient plutôt individualistes, ils avaient de quoi, un minimum, s’entraider entre rouges. Vu les raclures de mutants radioactifs de bas-étage qui les entouraient… Partant donc de ce principe là, Baz s’en alla de sa chambre -vide, depuis que Lotre était devenue verte, il avait réussi à s’en soustraire de sa vie- et entama sa recherche … en toquant à sa chambre. Mais rien. Tant mieux, il préférait le voir dans un endroit neutre. Reprenant sa route, ce fut le foyer des Omégas qui fut le second lieu à visiter et… Bingo. Jack était là. A faire quoi, il n’en savait rien. Tout ce qu’il voyait c’était qu’il profitait du calme et de sa solitude dans la pièce. Ca n’était pas rare d’y voir cette ambiance, il y avait de sacrés bosseurs, mais beaucoup préféraient être dans leurs chambres pour réviser. C’est donc bloquant la porte (avec un poil de difficulté, autant l’avouer, l’Institut n’avait pas du tout pensé aux fauteuils roulants pendant la construction…) que le plus jeune des Overcheatés finit par rentrer dans la pièce, se raclant la gorge. Même s’il avait peut-être déjà attiré l’attention rien que par sa galère.

« Bonjour Jack, je ne te dérange pas ? »