Ca me faisait bizarre d'avoir un cours en dehors de l'enceinte de l'école. C'était peut-être bien la première fois. Et je stressais. Je stressais parce que pour la première fois j'allais commettre des méfaits sur des vrais gens.
Traumatiser des parisiens : tel était l'objectif de cette sortie dans la ville. Le prof n'avait pas précisé si c'était une évaluation, mais je soupçonnais la direction de se servir de l'exercice pour se débarrasser de quelques étudiants particulièrement mauvais. Après tout un étudiant avec un casier judiciaire était un étudiant viré ! Commettre des méfaits : oui. Le faire à visage découvert : non.
J'avais donc choisi de m'habiller de manière classique : baskets, jean, sweat et veste banale. Et avec tout ceci, un sac en bandoulière dans lequel j'avais pu ranger un bonnet, de grandes lunettes de soleil et un bandana. De quoi cacher mon visage ! Et en bonus dans le sac j'avais un pantalon de survêtement et une veste, afin de pouvoir me changer rapidement et être moins reconnaissable si les choses venaient à mal tourner.
Les différents groupes furent formés, et je dûs attendre que la salle commence à se vider pour enfin voir la personne avec qui je ferai équipe. Je la rejoignis dans la bonne humeur, avec un petit "Salut !".
Elle me répondit avec arrongance et en faisait étalage de son fric.
La. Bonne. Humeur.
"Si je suis là sans fric ni grand pouvoir c'est que j'ai autre chose pour compenser." dis-je en indiquant mon cerveau avec mon index
"T'inquiète pas pour moi."En vérité... Je n'avais aucune foutue idée de quoi faire ! Pourquoi nous envoyer si tôt dans notre cursus au sein de la population ? Le professeur avait même refusé que j'ai mes kusarigama. En gros, on était à poil (et je ne dis pas ça parce que je n'ai toujours pas de costume correct). Cet exercice était définitivement louche pour moi. Mais je n'en dis rien à l'autre meuf hautaine. Elle n'avait visiblement pas l'air d'être du genre à écouter de toutes façons.
Je la suivis jusqu'à l'entrée de l'institut, où un chauffeur nous attendait effectivement. C'était donc ça la vie de riche ? Avoir ce qu'on voulait au moment même où on le demandait ? Ca avait l'air définitivement trop cool !
"Si tu as déjà commandé un véhicule c'est que tu sais déjà ce que tu veux faire nan ? Ou tu improvises sur place ?"