Aloy était en rogne. Comme d’habitude me direz vous, mais particulièrement aujourd’hui. On lui avait imposé une séance de psy. C’était une « mesure disciplinaire » suite à un pétage de plomb avec un héros. Elle l’avait blessé, non sans l’avoir harcelé pendant un moment et on avait fini par la chopper. Elle avait écopé d’une convocation disciplinaire et le résultat c’était un suivi psy et une punition ou bien l’exclusion. Evidemment, elle avait choisi l’option 1, ne souhaitant pas se retrouver SDF et sans avenir. Donc, elle se rendait à cette séance de psy obligatoire pour « régler ses problèmes avec les héros et être moins impulsive ». C’était relou, elle estimait que sa haine des héros était tout à fait légitime, ses parents l’avaient toujours maltraitées car elle n’avait pas l’étoffe d’une héroïne et ils avait littéralement monétisé leur vie car eux avaient des fibres héroiques ! Il y avait vraiment de quoi les détester. Alors vers 16h, elle s’était rendue à sa séance de psy. Elle était entré dans le bureau, avait prit place dans le fauteuil de psy.
-Bonjour, je suis Aloy Elwood, on m’a imposé un suivi psy avec vous par ce que euh je m’en suis prise à un « camarade » entre gros guillemets héros. Tout ça par ce que je peux pas les saquer.
Elle regardait la psy dans les yeux, soudain elle sentit une odeur. Celle du parfum de sa mère, une odeur qui avait le don de l’agacer. Une immense colère commença à monter en elle. Des sentiments contradictoires se battaient en son coeur. La colère, le désespoir, peut être l’amour tout au fond. Elle se sentait ailleurs, comme si elle était d’un coup confrontée à sa mère, à qui elle ne parlait plus depuis pourtant des mois. Pourtant la psy était bien en face d’elle, à lui sourire. C’était étrange, elle ne savait plus ou elle était. Elle avait presque l’impression de voir la caméra qui suivait partout sa mère, hantant et captant le moindre de ses faits et gestes, mais coupant Aloy au montage comme si elle n’existait pas. C’était étrange, c’était comme se trouver dans deux espaces à la fois, le monde semblait irréel.
-Je…Je…C’est toi? Merde qu’est que tu fais là? Ça fait quoi d’avoir une fille méchante alors? Qui a brisé tout vos rêves et vous a fait perdre des abonnés? Pourquoi vous m’avez toujours rejeté comme ça? Pourquoi vous êtes des connards héroiques comme ça avec cette chaine youtube de merde? Ça fait quoi de m’avoir littéralement reniée? Abandonnée?
Elle lui disait tout ce qu’elle rêvait de dire depuis des mois, tout ce dont elle rêvait la nuit, quand son moi conscient ne pouvait bloquer toute la rancoeur qu’elle portait en elle, ce à quoi elle pensait le soir dans son lit, ce qu’elle avait toujours voulu leur dire. Les larmes lui montèrent aux yeux. Elle secoua la tête pour les dissiper. Elle était confuse, elle avait l’impression de faire face à sa mère alors qu’elle voulait simplement cracher sa haine des héros chez le psy.
-Excusez moi, je je ne sais pas ce qu’il m’a pris je ne comprends pas j’ai grave l’impression que vous êtes ma mère? Mais on est ou là bordel j’me sens perdue c’est quoi ce délire !
Elle était absolument terrifiée, les yeux exorbités, elle fixait la psy qui souriait, c’était vraiment étrange. Bouleversée, elle qui d’habitude était si bravache commença à hyperventiler de terreur face à ces sentiments confus…
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