En ce bas monde, deux catégories co-existaient chez les enfants de Grandes Familles Bourgeoises. Lady et Milo représentaient chacun un des pôles. Deux extrêmes opposés, que ça soit vis à vis de leurs familles respectives comme… De leurs propres caractères. Alors, pendant que Lady s’était vue obligée de rentrer chez elle dans la maison de son paternel, Milo, lui… était tout simplement resté à l’Eifeb… Qui était son chez lui, au final. Il s’était débarrassé depuis longtemps de ses obligations familiales en ayant mis les points sur les i avec ses parents. Dans une discussion adulte, bien sûr et cela datait de plusieurs années maintenant. Heureusement pour lui, et contrairement à sa meilleure amie, il n’avait pas eu besoin d’une personnalité abusivement affirmée pour se faire comprendre de sa famille, même s’il l’avait et aurait pu s’en servir. Mais non. Ses parents, super-héros étaient au final bien trop occupés à travers différents dîners de charités, congrès et missions humanitaires afin de (re)dorer leurs blasons pour avoir besoin de lui à leurs côtés. Bien sûr, ç’aurait été un réel plaisir que leur fils soit la partie mais ils le laissaient faire. Il était grand et… dispensable. Et puis, s’il était assez idiot pour ne pas profiter de ce genre de petites sotteries pour se créer dès à présent un réseau parmi les Supers, c’était tant pis pour lui!

Mais ce qu’ils ne comprenaient pas, c’était que Milo s’en passait très bien. Il ne voulait pas être au devant de la scène. Il voulait juste aider, comme un bon super-héro, comme les anciens, ceux qui oeuvraient pour le bien sans chercher la gloire. Aussi, c’était donc à travers des séjours humanitaires (qu’il pouvait créer et diriger comme simplement suivre avec des organismes) que Milo préférait passer ses longues périodes de temps libre. Ce dimanche-là d’ailleurs, le pauvre héros le passait à remplir d’innombrables papiers pour ses vacances d’été à grand coup de missions humanitaires. C’était toujours un ramassis de formulaires, à remplir soigneusement, signer, paginer, dater, à vérifier et revérifier. Organiser deux mois entiers basés sur différentes missions, créer tout un planning et chaque voyage, départ et retour, extirpait une énergie monumentale à Milo. Mais ça lui plaisait et ça l’aidait à se sentir bien dans sa peau, à penser à autre chose qu’à lui-même et ses petits problèmes de richard. Sauf qu’il n’avait pas prévu qu’une toute autre occupation allait se greffer dans sa journée, et bien plus importante que tout ça.

C’était un véritable entraînement qu’il « endurait » depuis des années, que de ne pas sursauter lorsque sa porte s’ouvrait à la volée. Même dans ses pensées les plus profondes, Milo avait la particularité de reconnaître au loin la démarche de sa meilleure amie. Habitué donc, il ne cilla pas et mit plusieurs secondes avant de lâcher sa paperasse pour pencher sa tête en arrière par dessus son fauteuil de bureau. S’attendant à retrouver le regard doux de sa meilleure amie, le héros tiqua sur son absence. Puis sur la position sur son lit (officiellement, même s’il appartenait aussi à Lady par un commun accord silencieux). Pour finir, par sa voix étouffée par le coussin.

Je suis vert? J’ai ouvert? Milo essaya de comprendre les paroles de son invitée mais il eut beau les tourner dans tous les sens... Il n’arrivait décidément pas à comprendre ce que souhaiter communiquer la pauvre demoiselle. Se donnant une petite impulsion pour faire rouler son fauteuil jusqu’à elle, le jeune homme usa de son stylo pour déloger l’un des écouteurs de ses oreilles.

« Papa De Laroseraie a encore fait des siennes? » Question rhétorique. Il ne cessait d’en faire. Donc qu'il ait compris ou non la phrase, il savait que l'état de sa meilleure amie suivant le repas de famille qu'elle avait, était irrémédiablement lié à son père. Soupir retenu, le héros finit par se lever de sa chaise et s’installa sur le reste du lit, grapillant le peu de place que laissait sa meilleure amie. Il replaça machinalement la chevelure brune de sa Lady par dessus son épaule afin qu’elle ne soit pas gênée quand elle arrêterait d’embrasser ce pauvre coussin et qu’elle daignerait tourner sa tête vers lui. « Aller, raconte-moi tout...»

Concentré sur sa respiration, avoir Méladya dans ses bras plutôt qu’une autre âme ne tranquillisait pas totalement non plus Milo dans sa phobie. Mais avec la confiance qu’il lui plaçait, il arrivait à se contrôler et à l’accepter avec beaucoup de travail sur lui-même, étalé sur plusieurs années. Et bien que beaucoup de son attention était concentrée sur lui-même, il faisait tout son possible pour en offrir autant à sa meilleure amie. La logique était simple au final : moins elle bougerait et plus les neurones de son meilleur ami l’aideraient pour se sortir de ce pétrin.

Mais à croire que Lady bougeait trop au goût de son inconscience car il sembla que Milo lacha une belle connerie qui fit réagir instinctivement son amie. Ok, à sa réaction, en plus de se relever légèrement aussi par réflexe, le jeune homme se trouva stupide. Son background ne pouvait pas permettre à Meladya se se désolidariser de son père. Les remords la rongeaient à grand feu depuis la mort de toutes les femmes de sa famille proche, alors exposer un tel plan… était tout sauf réalisable et intelligent. Mais encore une fois, c’était le côté rationnel du garçon qui avait marché avant que son empathie ne se mette en marche. Affichant une moue maladroite face à ses propres mots, une sorte de « mea culpa », l’étudiant remit en marche ses neurones pour trouver autre chose, tout en écoutant l’envie de sa colocataire de toujours.

« Tu sais, qu’il aille voir ailleurs ou pas, mariage ou non, ça ne t’empêchera pas de lui refuser ton consentement et de porter plainte contre lui pour harcèlement. » … Résonnement cartésien, encore. Milo se passa la main sur son visage face à cet automatisme et se reprit « Oui, bon, on va éviter d’aller aussi loin pour un stupide mariage forcé… Je t’avoue que là, je suis en panne d’idée lumineuse comme tu dis... » Reposant sa tête dans l’oreiller, il poursuivit ses réflexions en pianotant fébrilement ses doigts sur son front, marmonnant quelques mots mais surtout des réponses négatives à lui-même lorsque son cerveau semblait trouver une fausse bonne solution. Puis…

« … Si Monsieur Augustin Langlois n’est donc pas le profil idéal pour un faux mariage… Alors il te faut trouver ton propre concubin. C’est la meilleure solution à mes yeux. Il n’y a pas des fils de, avec qui tu t’entends bien dans les soirées mondaines de ton côté ? » A voix basse, se parlant à lui-même, il ajouta « Faudrait que je vois de mon côté mais… j’ai rien... » Rien d’assez bien pour sa Lady. C’était ça, surtout, le plus gros problème. Trouver quelqu’un digne de Meladya de Laroseraie. Et il la plaçait tellement sur un piedestal qu’il y avait plus de chance que Lady ne trouve elle-même cette personne de son côté… Contre qui Milo froncerait les sourcils bien sûr face au résultat de l’enquête.

Un bon parti, héros, richard, respectueux, connaissant Lady, bien dans ses pompes au XXIème siècle, n’obligeant la demoiselle en rien, voulant la même chose qu’elle, au fond : une liberté sans contrainte et un mariage seulement sur les papiers…

Hey, mais…

…

D’un coup d’un seul, Milo se redressa sur le lit avec les yeux pétillants et un sourire si fier de lui.

« Je sais ! » Une grande respiration après, le D’Aulnay reprit avec le plus grand sérieux du monde en l’observant droit dans les yeux, après s’être redressé convenablement pour… sa demande. Il prit même ses mains pour l'occasion, du bout de ses doigts :

« Meladya De Laroseraie. Veux-tu m’épouser et former avec moi le plus merveilleux des faux couple de héros de la haute société ? »

Faux couple, bien sûr. Le faux était important. Mais ce plan pouvait tellement marcher. Ca ne pouvait même être qu'un plan génial pour leur amitié 100% platonique. Aux yeux de Milo.

Milo se sentait totalement fragile face à une telle demande, une telle ouverture, une telle proposition. C’était idiot, c’était faux, juste amical, juste pour sauver sa meilleure amie et au pire, elle pouvait refuser. Mais ça ferait mal à l’égo du garçon qui s’était retourné le cerveau pour proposer diverses solutions, quitte à s’offrir, quelque part, pour le bonheur de la personne qui comptait le plus pour elle. Il se sacrifiait carrément alors si Lady refusait, il… Ne saurait plus quoi faire. Et se sentirait encore plus démuni qu’elle. Mais au final, il n’y aura pas de quoi. Car il la connaissait si bien (bien sûr, la preuve…) que ses lèvres qui s’écartèrent et qui restèrent bouche bée, il les connaissait. Elle n’en croyait juste pas ses oreilles que son meilleur ami se sacrifie tant ! Voilà tout ! Comme si son meilleur ami ne lui avait jamais prouvé qu’il ferait tout pour elle dans sa vie. Touché par son émotion, Milo la laissa même faire lorsque Lady attrapa ses mains. Il était débordant d’une énergie étrange qui excitait plus son cerveau positivement, face à ce plan génial et à la future belle vie de son amie, qu’anxieux sous un tel contact. Ça lui arrivait, d’oublier cette peur là, lorsqu’il était submergé par des émotions vives. Et tant mieux. Une preuve encore qu’il pouvait s’oublier pour elle. Il resserra alors doucement ses mains sur les siennes et rigola, follement amusé par sa réaction et la perte de ses mots. Ou étaient donc ses bonnes manières avec lesquelles on les assassinait depuis tout petit ? Oh, la question se retournait aussi sur Milo qui n’avait pas ployé le genou, n’avait aucune bague à lui offrir… Il avait celle de sa grand-mère, certes, mais elle reviendrait à la femme de sa vie lorsqu’il la rencontrerait… En attendant, elle restait sagement dans son écrin dans son bureau. Et Meladya, elle, aurait une toute autre bague, qu’elle choisirait et pour laquelle elle tombera amoureuse. Même si c’était pour de faux. Ils avaient de l’argent (et en auraient d’autant plus une fois mariés) alors pourquoi se priver d’un nouveau bijou ?

Loin de tout chichi et manière, Milo éteignit son rire et baissa quelques secondes les yeux face à sa question. Lila ne l’aimerait jamais. Mais ses sentiments continueraient encore des années. Du moins, tant qu’il continuerait de la voir. Alors pourquoi empêcher ce mariage d’exister ? Il ne se privait de rien pour l’instant après tout. Remontant donc ses iris sur elle, il haussa les épaules.

« Moi ? Je veux juste aider la personne la plus importante à mes yeux à être heureuse. Ou du moins, à l’aider à emprunter un chemin qui la rendra heureuse plus tard, si ça n’est pas maintenant. » Milo détacha l’une de ses mains de celle de Lady et alla caresser tendrement la chevelure qu’il avait en face d’elle, finissant par encadrer doucement le début de sa nuque, profitant du rideau de cheveux pour éviter le contact direct avec sa peau. C’était idiot mais… Avec les cheveux, il n’avait pas de mal. Méladya pouvait donc en toute tranquillité profiter des caresses capillaires de Milo, et cela, depuis des années.

« Je n’ai personne à épouser, ça ne changera en rien ma vie. Et si je rencontre quelqu’un… Je ne lui passerai certainement pas la bague au doigt rapidement, il me faudra du temps. Ma vie nécessite trop de paramètres étranges pour les gens normaux. Et ça n’est pas pour demain… »

Un sourire renforcé plus tard, Milo rajouta :

« Dis oui Lady. T’embête pas pour moi. Et j’ai plus aucun plan de secours là... Réponds juste oui. »

Ça y était, Milo avait le fameux « Oui » de la part de Méladya, le définitif. Enfin, pas si définitif que ça. En tout cas, ce « Oui » allait les porter ensemble pour un temps, pour plusieurs années certainement, mais il s’en fichait. Ça pouvait même l’arranger un peu (bien qu’il se fichait de ce point là et faisait tout ça entièrement pour Lady). S’il n’avait que peu de comptes à rendre à sa famille (sa grand-mère et sa manie à se détacher des étiquettes avait guidé son petit fils sur la même voie et façon de penser), intérieurement, le jeune homme se disait que ses parents seraient heureux de ce mariage avec une famille de leur rang. Certes qu’ils auraient quelque chose à redire quant à qualité de ce sang-là. Mais au moins, ça restait une héroïne de bonne famille. Et… En fait… Non. Il s’en fichait. Si Méladya avait des origines toutes autres, ç’aurait été la même histoire. Qu’ils soient déjà heureux du « minimum » qui existait bien par hasard.

Le rire des deux meilleurs amis se mélangea tendrement après la blague sur le divorce. Et Milo se retint bien de la poursuivre en lui promettant au contraire, de la plumer jusqu’à l’os. Parce qu’il sentait sa colocataire squatteuse assez euphorique et ce genre d’humeur rendait le garçon sur ses gardes. C’était le genre de moment ou les humains adoraient se prendre dans les bras. Bien sûr qu’il n’aurait pas repoussé Lady si elle s’était laissée allée dans ses instincts, mais il devait s’y préparer souvent mentalement. Et comment dire que se préparer face à un comportement impulsif était extrêmement compliqué… Mais non. Rien. Enfin, rien qu’une demande de rendez-vous pour le week-end prochain.

« Je ne sais pas... » dit-il pensif, avec quelques secondes ou il sembla réfléchir, le regard bas. « Si je te dis oui, tu risques de me sauter dessus ? » Ses yeux se tintèrent d’un certain amusement. Ok, c’était nul de jouer avec ça, mais il avait bien le droit d’être taquin avec Méladya. Surtout avec Méladya. Seulement avec elle, en fait. « Si c’est le cas, je ne te dirais le oui que lorsque... » Son torse se releva et un air taquin se dessina… Juste avant de se jeter sur la demoiselle... « Tu seras emmitouflé dans ma couverture comme un burritos. » Et c’est ce qu’il fit, entamant une bataille acharnée (non) avec Lady, usant à la fois de muscles et de tendresse pour enrouler la brune dans la couverture blanche.

Et c’est une mission réussie pour Milo qui afficha un sourire aussi fier que débile et amusé. Chacun se martyrisait à sa manière et l’autre acceptait son sort souvent avec amusement. Et dire qu’ils étaient vus comme deux héros sérieux, peut-être TROP sérieux. Comme si l’amusement (peut-être surtout chez Milo en fait) était quelque chose d’inconnus pour eux. Mais non, au contraire, c’était bien connu et précieux. Si précieux que, comme un commun accord, ils se l’accordaient entre eux et avec quelques rares autres personnes. Même si, le héros devait l’avouer, il n’y avait bien qu’avec sa douce Lady qu’il se laissait autant aller à la bêtise, en toute confiance. Après tout, il n’y avait bien qu’elle qui pouvait avoir quelques privilèges sur le toucher, et surtout, dès qu’il y avait besoin de faire un vœu, c’était vers elle qu’il se tournait. Ou Lila. Selon la dernière fois qu’elles avaient fait le vœux en fait. Des rumeurs courraient comme quoi, c’était parce qu’il aimait les deux femmes. Entre sa proximité avec la directrice (purement professionnel -dirait-il- mais Milo en raffolait…) et le fait que le jeune homme et Meladya étaient toujours fourrés ensembles (même dans la chambre l’un de l’autre, ou on pouvait entendre des éclats de rires -si rares en général- et des cris -comme lorsque Milo avait enveloppé Lady il y a quelques secondes-)… Pouvait-on vraiment ne pas comprendre ces rumeurs ? Au final, il s’en fichait, il savait ce qu’il se passait et il savait qu’il n’en aimait qu’une parmi elles deux. Sans jamais se douter que celle lésée, était porteuse de sentiments pour sa personne.

« Nous sommes terrifiés, ô grande Lady. » Pour appuyer le « nous » qui comptait lui-même et Simorgh, ses prunelles s’empourprèrent quelques secondes avant de retrouver leur couleur noire d’origine… Avant d’éclater de rire face à l’échec de sa meilleure amie. Mais il la laissa faire, profitant bien pour se moquer allègrement avant de se prendre la couette en pleine tête. S’en dépêtrant au bout de quelques secondes, avec un sourire toujours accroché à son visage, il put reconnecter son regard avec Lady alors qu’elle semblait prête à mettre en place une disparition.

« Tu sais bien que Simorgh adore le goût de la chaire humaine. »

Le phénix était végétarien. Et adorait les animaux. Mais semblait avoir un début d’aversion pour l’être humain, jugeant beaucoup cette race là, encore plus lorsque Milo lui-même n’aimait pas une personne. Du coup, s’ils étaient tous les deux d’accord pour se débarrasser d’un corps humain, Simorgh pouvait en effet aider à faire disparaître un certain géniteur trop gênant. Mais pas de quoi s’alarmer : chacun savait que Monsieur De Laroseraie allait a-do-rer son futur gendre.

« Blague à part… Je suis sûr qu’il versera une larme lorsqu’on prononcera le mot « divorce ». Ou qu’il fera un AVC. … C’est le crime parfait en fait, digne de super-vilains… » Il prononça ceci sur un ton humouristique mais… Se rendit rapidement compte de ses paroles. « Ça y est, ça fait à peine quelques temps qu’on étudie les chapitres des vilains de l'histoire et je fais déjà de l’humour noir digne de ces tâches. Ils déteignent sur moi. » Milo grimaça, avec un air pénaud. « Ça craint... »

Ce qu’il y avait de bien dans leur amitié, était cette façon de toujours parvenir à se remonter le moral et à dégager les mauvaises pensées… Ou à les transformer. Comme à cet instant-là. Se sentir comme un vilain, avec le même genre de pensées avait été étrange et malsain en y repensant mais Méladya avait bien vite trouvé un bon côté à cette étrangeté. Milo considéra l’idée quelques instants… Avant de la valider silencieusement la réponse de sa meilleure amie, l’appuyant par un léger hochement de tête et… un sourire paisible. Qu’est-ce qu’il ferait sans elle ? Intérieurement, il se demanda à cet instant s’il arrivait aussi bien à remplir son rôle de meilleur ami pour Méladya, que Meladya elle-même pour lui. Plusieurs fois, il avait cette impression d’être un piètre proche pour elle. Peut-être était-ce pour ça qu’il se lançait à corps perdu alors dans une telle affaire. S’offrir en épousailles. N’était-ce pas extrême comme idée ? C’était certainement sa manière à lui de lui montrer qu’elle aussi, pouvait compter sur lui, pour tout et n’importe quoi. Que tout ceci, ce soutien mental et moral était réciproque, même s’il était étrange avec sa phobie du contact. Après tout, il y avait tant d’amis qui se réconfortaient avec de l’affection physique… A se prendre dans les bras pour tout et n’importe quoi, à s’embrasser, à se tenir par la main, à se coller les visages pour prendre des photos dans un photomaton… Collés serrés… Brrr.

Un frisson traversa le corps de Milo face à ces pensées stupides (encore une fois), mais fut, heureusement, vite ramené à la réalité par une condition que sembla s’être fixée Méladya.

Étonnamment, Milo ne serait pas parti sur une cachoterie. Peut-être que cette différence de vision des choses fut perceptible par un rapide froncement de sourcils..

« Je… Si tu veux. »

L’idée que Milo ait envie de s’afficher ne correspondait pas à son tempérament plutôt calme et discret mais de là à cacher tout ceci… Il aurait, à priori, vécu ces fiançailles normalement, sans vraiment inviter ses camarades mais… Si le sujet serait arrivé sur la table (de cours par exemple), il n’aurait pas démenti. Après tout, étant donné les rangs de la famille De Laroseraie et D’Aulnay… Mais soit.

« Moi qui voulait fièrement exhiber mon alliance avec toi. » ajouta-t-il d’un ton taquin mais… pas totalement blagueur. Il était fier de lui être lié de base. « Mais d’accord, on gardera ça pour nous et nos parents. Donc on fixe tout ça pour le week-end prochain, future Madame D'Aulnay ? » Cette question le fit rire. C'était étrange, mais drôle. Pour lui du moins, sans se douter de quoi que ce soit.