Cours de soutien en torture | Ft Alistair

La torture… Voilà bien un cours que Harry détestait plus que les autres… Si certains cours ne le dérangeaient pas, comme le Charisme ou la recherche d’attention, voire même le passionnait, comme c’était le cas pour la Culture Générale Héroïque, d’autres lui paraissaient trop dangereux ou trop… cruels pour qu’il y excelle réellement. Parmi ceux-là, donc, le cours nommé 50 nuances de Torture était le pire. Le Rouantelezh avait beau faire tout ce qui était en son pouvoir pour tenter de s’améliorer dans ce domaine, refusant de se trouver parmi les mauvais élèves même pour une matière qui ne lui plaisait aucunement, il ne pouvait s’empêcher de se figer à chaque fois qu’il devait mettre en pratique ce qu’il apprenait. Et ce qui devait arriver arriva donc… Inexorablement, ses notes se mirent à chuter petit à petit, le plaçant parmi les pires élèves de l’Institut. Si bien que, pour l’aider à remonter sur la pente du succès – ou pour faire bonne figure et augmenter le taux de réussite de l’école, difficile de savoir – un cours de soutien lui fut proposé. Ce cours de soutien lui serait fourni par un professeur arrivé il y a peu, les vendredis soirs. Surpris par cette proposition, mais heureux d’avoir enfin un moyen d’augmenter ses notes, le FDP l’accepta sans hésiter. Il ne savait pas vraiment si cela allait vraiment l’aider à venir à bout de ce blocage dont il faisait preuve à chaque fois qu’il devait faire le mal, mais autant essayer, n’est-ce pas ?

Et c’est justement pour essayer qu’Harry marchait actuellement dans les couloirs de l’Institut Trueman en direction de la salle de Torture. Aujourd’hui, il allait rencontrer pour la première fois le professeur Dynaro. Aujourd’hui, il allait assister à son premier cours de soutien. Etait-il stressé, avait-il peur ? C’était indéniable… La façon qu’il avait de se ronger nerveusement les ongles en était l’une des preuves… Certes, le jeune garçon était motivé à se perfectionner, mais… il ne savait pas à quoi il devait s’attendre. L’enseignant serait-il compréhensif ? Etait-il un vilain digne de ce nom, ayant commis de nombreux méfaits, ou simplement un vilain raté devenu professeur ? Et puis, aussi, allait-il lui demander de passer à la pratique dès son premier cours ? C’était autant de question qui se bousculaient dans l’esprit du petit breton, le faisant hésiter un instant, s’arrêtant au détour d’un couloir. Cependant, il se ressaisit bien assez vite et reprit son chemin en inspirant un grand coup. Il avait peur, c’était son droit, mais il se refusait à être le pire élève dans quelque matière que ce soit ! Et c’est cet objectif qui le poussa à continuer sa route, une détermination nouvelle s’emparant de son être tandis qu’il avançait la tête haute. Détermination qui le quitta immédiatement lorsqu’il se retrouva devant la porte…

« Bon… Bonjour… Je viens pour… euh… le cours de soutien… »

Hésitant, Harry s’avança lentement dans la pièce et chercha du regard son professeur… Jusqu’à tomber sur un homme semblant avoir la trentaine, et d’un style qu’on pourrait qualifier… d’égocentrique ! Rien qu’en le voyant, le Fond d'Placards sut qu’il était face à un vrai vilain. Et cela ne le rassura pas quant à la suite des événements, bien au contraire…

Si, avant d’entrer dans la salle où allait se dérouler son cours de soutien, Harry aurait pu espérer tomber sur un professeur plus ou moins compréhensif, qui ne s’amuserait pas à jouer au sadique rien que parce qu’il lui faisait étudier la torture, il était à présent certain que ce ne serait pas le cas. L’homme en face de lui était clairement le cliché de l’adepte du sadisme. Il semblait évident que son passe-temps favori était de torturer ses victimes juste pour s’amuser. Et, en un sens, cela faisait de lui le professeur idéal pour enseigner ce dont avait besoin le Rouantelezh. Mais, d’un autre côté, ce n’est pas ça qui allait aider le petit breton à être rassuré, bien au contraire. L’enthousiasme un peu exagéré dont faisait preuve le professeur Dynaro, la façon qu’il eut d’aller refermer la porte pour les "enfermer" seul à seul… Tout ceci ne fit qu’augmenter le stress d’Harry, si bien qu’il alla s’installer en face du bureau de l’enseignant en tremblotant un peu. Pourtant, cela ne l’empêcha pas de se concentrer du mieux qu’il le pouvait et de réfléchir à la question qui lui fut posée. Question à laquelle il répondit du tac au tac, récitant quasiment par coeur ce qu’il avait appris.

« La torture, c’est l’art d’utiliser volontairement la violence (verbale ou physique) afin de faire souffrir un individu, que ce soit physiquement ou mentalement. On peut utiliser tout les moyens qui sont mis à disposition, du moment que le but est atteint ! Généralement, elle est utilisée pour punir quelqu’un, ou pour obtenir des informations qui seraient utiles au bourreau, mais les vilains, eux, l’utilisent plutôt pour terroriser des groupes de personnes, voire simplement pour s’amuser… par simple… par simple cruauté… »

Ce discours était encore une preuve, s’il y en avait vraiment besoin, que Harry était un bon élève qui faisait tout pour réussir dans la majorité des matières. Cela prouvait que la seule chose qui l’empêchait réellement d’exceller en torture, c’était… la pratique, tout simplement. A chaque fois que, en cours, il devait mettre en pratique ce qu’il savait en s’en prenant à une pauvre âme sans défense, le Fond d’Placard se figeait et était incapable de s’y résoudre. C’était plus fort que lui… Il lui était insupportable de faire du mal à qui que ce soit, même si cela pouvait lui permettre d’obtenir une bonne note. Pourtant, il savait qu’il était dans une école de super-vilains et qu’il était bien obligé de passer par là, mais… disons simplement qu’il lui était impossible de de venir à bout de ce blocage. Il espérait sincèrement que le professeur Dynaro serait assez compréhensif, malgré son air de vilain parfait, et l’aiderait en ce sens. C’est d’ailleurs avec ce petit espoir en tête que, d’une petite voix, le Rouantelezh fit part de ses difficultés à son enseignant.

« Je connais toute la théorie par coeur, Monsieur, mais… euh… c’est la pratique qui… qui me pose problème… Je… Je n’arrive pas à faire mal aux gens… Vous pouvez m’aider ? »

Harry espérait sincèrement que la réponse serait positive. Si le professeur Dynaro pouvait lui permettre de ne plus se figer à chaque fois qu’on lui demandait de torturer quelqu’un, faisant ainsi remonter ses notes, le petit breton n’en serait que plus heureux. Après tout, cela prouverait que ces cours de soutien ne serviraient pas à rien…

En entendant qu’il avait oublié l’une des utilités de la torture, Harry eut envie de se frapper la tête avec la paume de sa main… Il avait appris tout cela, alors il estimait inadmissible de ne pas le mentionner lorsque la question lui était posée. Cependant, bien que l’envie soit plutôt forte, la présence d’Alistair à ses côtés dissuadèrent le Rouantelezh et il se contenta de hocher la tête en notant bien cette information dans son esprit. En un sens, bien que le jeune breton s’en veuille, cet oubli prouvait qu’il n’était peut être pas si calé que ce qu’il pensait sur la théorie, et que l’expérience jouait beaucoup, même en ce qui concernait la torture… Après tout, n’ayant jamais eu à torturer qui que ce soit, le côté stratégique de la chose ne venait pas naturellement à Harry, tandis que le professeur Dynaro y pensait directement. D’ailleurs, sans pour autant le faire changer d’avis, cet aspect stratégique fit réfléchir notre cher Fond d'Placard. Après tout… Peut-être que la torture n’était pas si cruel que ça… Peut-être que… Non, c’était cruel ! Sinon, les héros l’utiliseraient aussi !

Enfin bref… Une fois ce petit temps de réflexion terminé, donc, Harry se ressaisit bien vite et, espérant que l’enseignant pourrait l’aider à venir à bout de ce qu’il considérait comme un blocage, lui fit savoir que la seule chose qui lui posait problème était la pratique, et qu’il était incapable de faire de mal à qui que ce soit. Et, bien qu’il espère de tout son coeur qu’Alistair soit compréhensif, il s’attendit tout de même à une moquerie ou quoi que ce soit y ressemblant. Pourtant, ce ne fut absolument pas le cas, bien au contraire ! Loin de demander à son élève ce qu’il faisait là s’il était incapable de faire de mal à une mouche, le professeur Dynaro se dressa et montra son enthousiasme à Harry, lui faisant savoir qu’ils étaient un peu là pour ça. Le Rouantelezh tiqua un instant sur le fait qu’il finirait par ne plus pouvoir s’en passer, n’en étant pas si sûr que cela, mais oublia bien assez vite ce détail et fit part d’un enthousiasme l’étonnant lui même. Un enthousiasme lui faisant parler de son pouvoir sans la honte qu’il avait d’habitude…

« Mon pouvoir ? Et bien… Pour résumer, je deviens aveugle quand je suis soumis à une émotion forte, que ce soit un stress intense, la peur, la colère, ou… l’amour… » Puis, après s’être interrompu quelques secondes, il poursuivit : « Mais je doute que cela me soit utile pour la torture… »

Ben quoi ? Pour une fois qu’Harry était loquace et arrivait à parler librement de son pouvoir, il n’allait pas s’en priver, si ? D’autant plus qu’il ne faisait que dire la vérité ! Il était censé étudier la torture, et son professeur lui demandait son pouvoir. Il était donc clair qu’il voulait l’utiliser pour s’en servir comme possible instrument de torture. Ou, tout du moins, c’est l’interprétation qu’en avait fait le FDP, et ce pourquoi il avait ajouté ce commentaire un peu trop honnête suite à la présentation de son pouvoir…

Beaucoup plus enthousiaste qu’au début de son cours de soutien, Harry avait fini par laisser un sourire apparaître sur ses lèvres. Il avait compris que le professeur Dynaro n’était pas là pour lui poser une quelconque colle, s’amuser avec lui, ou autres activités de vilains du genre. Il l’avait d’ailleurs prouvé en ne laissant aucune moquerie lui échapper à la mention du pouvoir de son élève… Et ça, le petit Rouantelezh appréciait grandement. Ce qu’il démontrait avec ce petit sourire timide, mais bien présent. Un sourire qui s’accentua en comprenant, à la vue du haussement d’épaule d’Alistair, que ce dernier ne porterait pas plus d’attention à ce petit détail et préférait passer à la suite de la leçon. Un sourire, enfin, qui se transforma en petite moue de dégoût à la mention du masochisme. Harry ne comprenait vraiment pas cette pratique. Il ne comprenait pas comment certaines personnes pouvaient apprécier avoir mal… C’était… étrange…

Pourtant, aussi rapidement qu’elle lui était venue à l’esprit, cette pensée quitta l’esprit du petit breton pour qu’il se reconcentre sur le cours qu’il était en train de suivre. Et juste à temps puisque, à cet instant précis, le professeur Dynaro lui demanda quels étaient les endroits du corps les plus propices à la torture. Harry se mit donc à réfléchir à la réponse comme le bon petit élève sérieux qu’il était, laissant un silence s’installer quelques instants dans la pièce. Malheureusement, pour l’une des rares fois de sa scolarité, il ne savait pas quoi répondre. Ou plutôt, pour être exact, il ne s’en souvenait plus. Et ça, ça l’énervait un petit peu… Non pas que ce soit si grave que cela de ne pas connaître la réponse à une question, mais… disons simplement que le FDP n’aimait pas ça. D’autant plus lorsqu’il avait déjà étudié la chose et se devait donc de pouvoir répondre. Parce que, oui, si on lui demandait quelque chose qu’il n’avait pas apprise ou ne demandait pas un quelconque sens logique, il était normal de ne pas forcément le savoir, mais c’était tout autre chose quand l’interrogation concernait l’école ou les études ! Tout du moins était-ce le point de vue d’Harry, et ce pourquoi il s’énervait de ne pas trouver la réponse à la question que venait de lui poser Alistair. Malheureusement, l’énervement ne l’aida pas à trouver et il dut se résoudre à faire part de son oubli à son enseignant…

« Je… Et bien… Il y a les côtes et le thorax, non ? Et puis le visage aussi, je crois… »

Refusant finalement de se résoudre à un simple « je ne sais pas », le jeune breton de quinze ans avait donc été fouiller dans sa mémoire et avait tenté de se remémorer ce qu’il avait appris. Ce qui avait donné cette réponse. Il n’était absolument pas sûr de lui, et ça se voyait à la façon qu’il avait de se ronger les ongles en observant le professeur Dynaro comme s’il attendait une confirmation de sa part, mais, au moins, Harry avait essayé de répondre… Et il espérait ne pas être complètement à côté de la plaque, de manière à ce que l’enseignant ne le prenne pas pour un idiot, qu’il n’était pas de toute façon… Après tout, s’il avait juste oublié certaines choses, ce n’était pas grave, mais une réponse complètement fausse… Ce serait différent…

Malheureusement, comme il le craignait, Harry n’avait pas vu juste. La grimace du professeur Dynaro ainsi que le petit commentaire qui lui fit suite le lui prouvèrent bien… Mais, au moins, il n’était pas complètement à côté de la plaque. Même si, en parlant des côtes et du thorax, il avait fait une erreur, ce n’était pas le cas en ce qui concernait le visage. Cela lui faisait au moins une bonne réponse sur trois. Certes, cette bonne réponse aurait pu être développée, mais ça restait quand même une bonne réponse ! Et cela rassura grandement le Rouantelezh. Il était heureux d’avoir réussi à avoir partiellement raison, alors qu’il était certain d’avoir tout faux. Cela prouvait que, même avec un trou de mémoire, son esprit était assez intelligent pour tout de même se rappeler de quelques informations utiles. Et c’est donc tout naturellement que, heureux d’avoir eu au moins une bonne réponse et malgré son erreur, Harry redessina un sourire sur ses lèvres en sortant un stylo pour écrire sur une feuille de papier qu’il avait sortie à l’instant même où il s’était installé à son bureau.

Mais un détail intrigua le petit breton, dans le discours de son professeur. Que voulait-il dire par « c’est avec peu qu’on arrive à avoir les meilleurs résultats » ? Sous-entendait-il que les outils n’étaient pas forcément nécessaire à une bonne torture ? Ou, au contraire, sous-entendait-il que, quelque soit l’outil que l’on utilise, le plus efficace était de s’attaquer aux zones du corps qui semblaient le plus futiles ? Harry ne comprenait pas vraiment ce point. Il posa donc son stylo et, son regard se dirigeant vers celui d’Alistair, il prit un air intrigué. Pourtant, ne voulant pas poser de questions idiotes, il hésita quelques secondes avant de finalement ouvrir la bouche. Une hésitation qui pouvait paraître ridicule, d’autant plus que les professeurs était censés répondre à tout ce qu’on leur demandait, même si c’était idiot, dans le but évident d’apprendre quelques choses à leurs élèves. Mais c’était plus fort que le jeune Rouantelezh… Il réfléchissait toujours plusieurs minutes avant de demander quelque chose, attendant toujours d’être certain que ce serait utile…

« D’accord, professeur, merci… Mais… euh… Quand vous dites que les meilleurs résultats c’est avec peu, que voulez-vous dire ? Quand on torture, c’est mieux de s’attaquer à des zones que la victime peut trouver futiles, comme les doigts, c’est ça ? »

Ce fut donc seulement après plusieurs minutes qu’Harry se décida à faire part de ses interrogations au professeur Dynaro. Et, à son comportement, on pouvait sentir qu’il n’était pas certain que sa question soit intelligente… Sa voix était tremblante, il se rongeait les ongles, et son regard s’était baissé sur sa feuille, où était inscrites les différentes parties du corps les plus propices à la souffrance…

HRP:

Même s’il avait hésité, même s’il l’avait posée d’une voix tremblante, Harry espérait pourtant que sa question était plus ou moins pertinente et méritait une réponse de la part du professeur Dynaro. Pourtant, la réaction de ce dernier fit douter le jeune FDP de ce point… Avait-il dit une énorme bêtise ? Son interrogation était-elle idiote ? Était-ce pour cela que l’enseignant s’était emparé d’un ciseau avant d’attraper brusquement le poignet de son élève ? D’ailleurs, Alistair avait-il le droit de s’en prendre physiquement aux étudiants de l’Institut ? Ce furent toutes les questions qui traversèrent l’esprit d’Harry quand il réalisa que l’objet se trouvait à seulement quelques centimètres de ses doigts. Et à tout ceci s’ajoutait un tremblement de plus en plus présent au fur et à mesure que le temps avançait, et que la crainte de perdre l’un de ses doigts se faisait une place dans l’esprit du jeune homme de plus en plus effrayé…

« Ce… Ce n’était pas ce que je… je voulais dire, mon… monsieur, mais… je pensais juste que… que les doigts c'était moins douloureux que… que les yeux, par exemple… »

Tout en parlant, Harry baladait son regard entre ses doigts et le visage de son professeur. Il s’attendait d’ailleurs presque à voir un sourire sadique, digne de la plus dangereuse Némésis de Batman, sur ses lèvres. Un sourire digne des plus grands vilains, qui n’aurait rien pour rassurer le jeune Rouantelezh, bien évidemment, mais qui le ferait réaliser à quel point Alistair était le professeur idéal pour lui enseigner l’art de la torture et le faire progresser dans cette matière. Et puis, en un sens, se faire couper un doigt n’était qu’un maigre dommage, si cela permettait de progresser dans la matière où on avait le plus de difficultés et ainsi se retrouver parmi les meilleurs élèves de sa classe… Certes, Harry ne verrait jamais les choses de cette façon, mais il fallait bien avouer que c’était un petit prix à payer pour se retrouver parmi les meilleurs, non ? Surtout quand on se trouvait dans une école de super-vilain, en fait…

« Mais vous avez probablement raison monsieur, se faire fouetter serait probablement une torture moins cruelle que de se faire couper un ou plusieurs doigts… »

Et, aussi étrange que cela puisse paraître venant de sa part, Harry pensait réellement ceci ! Certes, en tant que jeune homme craignant à peu près tout et ayant gardé une âme – et un caractère – de jeune enfant, aucune de ses deux options ne lui plaisait réellement. Mais, ayant été confronté à la crainte de la deuxième à l’instant même, il devait bien avouer qu’il aurait largement préféré être fouetté que de se faire menacer par un ciseau même pas aiguisé… Même si, en réalité, s’il n’avait pas été d’accord, il ne l’aurait tout de même pas avoué de peur de contrarier le professeur Dynaro et de, justement, perdre son (ou ses) doigts quoiqu’il arrive… Idée qui expliquait d’ailleurs les tremblements toujours présents sur son corps, et les gouttes de transpiration qui coulaient le long de sa nuque tandis qu’il attendait la suite des événements.

« Je… je peux noter tout ceci sur… sur ma feuille, pro… professeur ? »

(Nah je pardonne pas ! Deux heures de colle avec Alistair puisque c'est comme ça ! )

Loin d’être rassuré par le sourire que lui offrit son professeur, Harry ne put s’empêcher de trembler encore plus… Il tremblait d’ailleurs tellement que, s’il ne faisait pas attention, l’instrument de découpe qui le menaçait finirait par laisser une trace sur son pauvre petit doigt d’adolescent… Heureusement, ce ne fut pas le cas et le jeune homme put se concentrer sur ce que le professeur lui demandait. Ou, pour être exact, il put entendre ce que Alistair lui disait. Parce que, côté concentration, ce n’était pas vraiment ça… Certes, Harry essayait du mieux qu’il pouvait d’être attentif et d’oublier le ciseau si proche de sa main, mais c’était extrêmement difficile. Alors, évidemment, il se passa plusieurs secondes avant qu’enfin, notre cher petit breton ouvre la bouche pour faire part de ses "préférences" à son enseignant… Secondes durant lesquels la respiration du FDP s’accéléra, signe évident de sa peur, et durant lesquels plusieurs gouttes de sueur se succédèrent sur sa nuque, coulant ensuite dans son dos et le faisant légèrement frissonner…

« Je… Les… Les doigts je… je pense… Parce que ça… les mains c’est utile… » Puis, après un nouvel instant de réflexion, il ajouta : « Et puis… avec mon… mon pouvoir, je… je suis habitué à être aveugle, donc ça… ça me ferait peut-être moins… moins peur… »

Alors que, tout en prononçant ces mots, il baissait les yeux vers sa main, le Rouantelezh réalisa enfin que l’instrument de torture n’était plus à proximité… Et il ne put donc empêcher un soupir de soulagement de s’échapper de ses lèvres… Il avait bien entendu tenté de le retenir, ayant peur que le professeur Dynaro ne se serve de cela pour le menacer de nouveau, mais il n’y était pas parvenu. Mais, en réalité, ce n’était pas si grave puisque ce n’était pas le genre de l’enseignant d’agresser gratuitement ses élèves… Ce fut tout du moins comme cela qu’Harry tenta de se rassurer, tandis qu’il attrapait son stylo pour noter les nouvelles informations sur sa feuille. Une manœuvre qui lui prit d’ailleurs beaucoup plus de temps que prévu puisque, malgré son soulagement évident, les tremblements étaient toujours présent et l’empêchait d’écrire correctement. Parce que oui, vous vous en doutez, écrire en tremblant n’est pas ce qu’il y a de plus facile… Mais heureusement, finalement, le jeune FDP parvint à noter tout ce qu’il avait estimé nécessaire. Et juste à temps puisque, à cet instant précis, Alistair posait une nouvelle question à son étudiant. Une question qui semblait facile, mais dont Harry se méfia tout de même…

« Je… Ça me paraît un peu trop facile, mais la peur peut être importante, lors d’une séance de torture ? Et puis les outils, surtout ! Sans ces… ces ciseaux, vous n’auriez pas pu me… me menacer comme vous l’avez fait… »

Si, au début du cours de soutien, Harry aurait pu sortir cette réponse du tac au tac, sûr de lui, ce n’était plus vraiment le cas à présent… Certes, il était presque certain d’avoir raison, mais… l’épisode "ciseau non-aiguisé" lui faisait craindre une nouvelle "attaque" à chaque mauvaise réponse de sa part… Et ce n’est pas en voyant Alistair faire tourner le ciseau comme si ce n’était qu’un jouet qui allait le rassurer… Alors, forcément, maintenant, le petit breton faisait beaucoup plus attention à ce qu’il disait, et il évitait de paraître trop sûr de lui lorsqu’il donnait une réponse…

Toujours légèrement tremblant, mais moins que lorsque son professeur l’avait menacé avec le ciseau, Harry espérait sincèrement que la réponse qu’il venait de fournir n’était pas complètement à côté de la plaque. Non pas que se tromper ne le dérange, du moins pas sur la question qui lui avait été posée, mais il craignait réellement de perdre un doigt à chaque mauvaise réponse de sa part. Alors, forcément, lorsque Alistair lui fit savoir qu’il avait vu juste et que la peur était en effet extrêmement importante, le petit Rouantelezh ne put s’empêcher de laisser échapper un soupir de soulagement avant de s’emparer de son stylo et d’encore une fois noter tout ce qu’il apprenait de la bouche du professeur Dynaro. Certes, il avait également haussé un sourcil en entendant que la torture n’était pas si difficile que ça, mais il avait réalisé que ce n’était pas totalement faux… Après tout, lorsqu’on avait pris le truc, cela devenait presque instinctif. Du moment que l’on était fait pour ça, et que l’on savait garder son sang-froid… Ce dont, il faut bien l’avouer, Harry doutait d’être capable. Ce qu’il fit savoir à Alistair dès que ce dernier eut fini de parler.

« En effet, professeur, j’aurais des questions… Vous avez mentionné le calme et le sang-froid mais… comment faire pour… pour y arriver ? Est-ce que ça vient avec la pratique ? »

Tout en parlant, le jeune FDP jeta un œil sur sa feuille et d’autre questions lui vinrent en tête en lisant ce qu’il y avait écrit. Mais il hésita cependant avant de les poser… Oh, bien entendu, il avait comprit depuis un moment que l’enseignant ne le jugerait aucunement et qu’il pouvait demander tout ce qui lui passait par la tête, mais ce n’est pas vraiment ce que craignait Harry. Non, il craignait plutôt que, s’il posait toutes ses questions d’un seul coup, il reçoive trop d’informations et ne parviennent pas à toutes les retenir. Ne valait-il donc pas mieux, dans ce cas, attendre la réponse d’Alistair avant d’en venir à la suite ? C’est en tout cas ce que le jeune homme décida, et il attendit que son professeur particulier ne lui donne plus de détails concernant la façon de garder son sang-froid avant de passer à la suite. Une suite qui, cette fois-ci, concernait ce qui avait été dit sur les instruments de torture. Harry avait compris la majorité des informations à ce sujet, mais il restait un point sur lequel il espérait un éclaircissement. Ce qu’il s’empressa, une nouvelle fois, de faire savoir au professeur Dynaro…

« Ensuite, existe-t-il des… outils… particulièrement utiles à la torture ? Je veux dire… Puisqu’il ne faut pas que les dommages soient trop importants, peut-être que… que certains outils sont plus adaptés à cet… art… que d’autres ? »