Un héros et sa soeur jumelle se retrouvent, sous l'œil du chien de la famille [PV]

L'élaboration d'un secret bien gardé, mon arrivée chez les héros, il me semblait que tout s'était enchainé à la vitesse de (Buzz) l'éclair. Malheureusement pour moi, je n'avais pas le cerveau en plastique du guerrier de l'espace à la fossette au menton, et mon petit tas de cellules grises me le faisait savoir à grand renfort de migraines.
La surprise que je préparais pour mon jumeau - qui consistait juste à être moi, glorifiée de toute l'humilité qui était la mienne - allait me permettre de souffler un peu. Égoïstement, j'avais bien envie de vider mon sac en le laissant accessoirement déblatérer ses malheurs. Ceux-là devaient être légions pour un petit Ry uniquement protégé par un nounours bodybuildé en coton. L'arrivée d'Odin, mon amour de chienchien, avait dû dissuader les moins courageux de lui voler son goûter ou autre misère que je n'osais imaginer. Aaah Ry, mon pt'it Ry, tiens bon, j'arrive !
Mon sac en bandoulière pesait son poids ; c'était qu'il était rempli de teintures éphémères et de bonbons. Les uns étaient comestibles, les autres non, mais tout ce petit monde avait pour point commun d'être colorés de façon absolument pas naturelle. Ce n'était pas ma faute au demeurant mais bien celle de Shana qui se fichait de la planète comme de sa première bouclette. Est-ce que je participais à son objectif non officiel de faire péter la couche d'ozone en me servant dans son placard magique ? Hm. Mon éducation ô combien vilainisée s'acharnait à se tailler la part du lion au détriment de mon âme chevaleresque.
Oh oh, le dernier coup d’œil que je jetai à mon uniforme d'apprentie super-héroïne sagement repassé sur mon lit me fit frissonner d'impatience. Eh ouais, j'étais pas peu fière d'annoncer à Harry que j'avais rejoins sa clique. En espérant qu'il ait pas trop changé depuis son catapultage chez les bleus. Imaginons, Harry a rencontré une pétasse, le genre de Mary Ingalls tout sourire qui m'aurait volé le cœur de mon jumeau. Trahison ! Disgrâce ! Lui et moi c'était pour la vie, n'en déplaise à cette shagass blonde de surcroît ! Avait-on idée d'être si peu originale ? Ô Ry chéri, trompe moi avec Pinky pie histoire de ménager mon cœur !
Je passai ma main derrière ma nuque, faisant glisser mon carré châtain hors du col de mon t-shirt de l'institut. J'étais prête.
Je marchai ou plutôt j'avançai d'un pas si léger qu'on aurait dit que je dansais. J'avais cette grâce naturelle que je tenais de ma mère, mêlée à ma façon de toiser le monde plutôt que le regarder made in Chevalier. Le sac qui pesait sur mon épaule comme un âne mort n'y changeait rien, j'étais GRACIEUSE, ni plus ni moins.
De fait, je n'avais qu'un étage à descendre pour rejoindre sa chambre.
Et voilà, j'y étais, prête à débouler dans la vie supra super bleue de mon frère. Pendant quelques secondes, mon esprit s'emmêla les petons dans la brutale accélération de mon cerveau ; je frappe ? c'était ridicule, lui ne m'avait pas montré tant de politesse au moment de naître et de saluer le monde. Oui, il m'avait coiffée au poteau, de façon absolument pas fairplay, histoire de pouvoir s'auto-proclamer grand frère de cinq secondes.
Par-delà le battant, j'entendais les aboiements excités d'Odin. L'infâme allait spoiler ma surprise.
Oh et puis merde !
Je repliai mes doigts en poing et cognai contre la porte tout en l'ouvrant.

- SURPRIIIIIIIIIIIIIISE !

C'était une chose de traîner un âne mort sur son épaule, c'en était une autre de se recevoir un mastard sur le coin du pif. Pour autant, Odin ne semblait pas se soucier de ma santé nasale puisqu'il se jeta sur moi, me faisant tomber, et me lécha le visage.

- Attend Odin, laisse-moi respirer !

Je parvins à le repousser et me releva.

- Assis Odin !

Ah, que je l'avais bien éduqué mon bébé ! Il s'assit instantanément, comprenant bien qu'il n'aurait pas plus de caresses s'il continuait à faire trembler le plancher de la chambre avec ses bonds.

- Azaaaaaaaaaaaaaaaa’ ! Je suis trop content de te voir ! Qu’est-ce que tu fais là ? Comment ça se fait que tu ne sois pas dans ton dortoir avec tes amis ? Tu voulais voir ton grand frère préféré ? Tu veux qu’on passe un peu de temps ensemble aujourd’hui ? Je travaille pas en plus, c’est trop bieeeeeeen !

Ô mon Ry chéri, si innocent et pétri de douceurs comme on en faisait plus, un vrai concentré de coulis de framboise que n'importe quelle fille aurait envie de croquer, parole de soeur jumelle ! De fait, je ne comprenais pas pourquoi mon frère n'avait pas le succès attendu avec les adolescentes, moi qui aurait volé la lune pour lui.
Odin calmé, je m'installais sur le lit d'Harry tout en affichant ostensiblement mon liseré étincelant. Patience, il allait le remarquer et sautiller comme une puce ou s'écrouler d'émotion, au choix. À choisir, je préférais qu'il imite Odin dans un simili rebond de titan, je n'avais pas les capacités de lui faire du bouche à bouche dans le cas où il tomberait dans les pommes - je n'étais pas l'élue de son coeur vous dis-je !

- Attends… Ne me dis pas que… Tu es une héroïne maintenant ? Ça veut dire que… Ca veut dire qu’on va se voir trois fois plus qu’avant maintenant, c’est ça ? C’est pas une blague hein ?!

- C'EST PAS UNE BLAGUE !! JE SUIS UNE HÉROÏNE RY, UNE VRAIE DE VRAIE ! hurlais-je à m'en tortiller l'oesophage.

Ah ouais, y avait pas à dire, malgré mes talents de manipulatrice, je n'avais pas le self contrôle d'une Barbara, n'en déplaise à ma part de vilénie assumée.

- Il faudra qu'on le dise à maman aux prochaines vacances ! Mais attention Ry...il ne faut pas qu'elle le répète à papa...terminais-je en me mordillant la lèvre d'inquiétude.

Mes frères et soeurs s'étaient accordé pour taire le secret à Thaddeus. Je n'avais aucun doute sur sa réaction s'il venait à apprendre que j'avais coloré de bleu mon existence d'apprentie-vilaine.