Un dernier soir avant noël en compagnie de Mr Nounours [Ft. Harry Rouantelezh]

L’esprit ailleurs, Harry marchait tranquillement dans les couloirs de l’Institut Trueman. Il venait de finir sa journée de cours et, les vacances approchant, il n’avait plus qu’une seule idée en tête : retrouver sa maman et Azalée pour passer un réveillon de Noël qui s’avérerait probablement génial, comme d’habitude. Ou plutôt, non… Pour être exact, il avait en réalité deux idées en tête. Celle dont je viens de parler, donc, mais également une certaine envie de passer un peu de temps avec Loutron. Il avait rencontré le jeune homme lors de l’un de ses premiers cours de l’année et, à vrai dire, il l’avait tout de suite apprécié… Non seulement il l’avait sauvé d’une situation qui aurait pu être ridicule, mais il avait également été très amical. Cette gentillesse poussa donc le jeune Rouantelezh à considérer Loutron comme son ami et, comme tout bon ami est censé le faire, ils se revirent donc plusieurs autres fois. Harry avait d’ailleurs trouvé chacune de ces fois plutôt agréable… Il était donc logique qu’il veulent continuer à passer du temps avec ce jeune homme avec qui il se sentait si bien… Et même si un réveillon en famille était toujours génial, c’était plutôt Loutron qui expliquait l’esprit ailleurs du SDF en ce moment…

Ou tout du moins fut-ce le cas pendant une bonne partie du trajet du jeune homme de seize ans dans les couloirs de l’Institut… En effet, alors qu’il avait fini par rejoindre l’un des couloirs du rez-de-chaussée, son regard fut irrémédiablement attiré par une élève à l’uniforme jaune des FAPFAP passant à côté de lui. Harry avait déjà vu cette fille dans l’Institut, puisqu’elle était arrivée en septembre et qu’ils avaient déjà dû avoir des cours communs héros-vilains ensembles, mais il n’avait jamais remarqué à quel point elle était… magnifique… Tellement magnifique, tellement attirante, qu’il ne put s’empêcher de l’observer sous toutes ses coutures… Il la suivit du regard lorsqu’elle finit par le dépasser. Oublié Loutron, oublié le réveillon de Noël, ne comptait plus que cette si jolie fille. Le rouge commença d’ailleurs à lui monter aux joues et, s’il ne faisait pas attention, son pouvoir pourrait également finir par se déclencher. Mais, encore une fois, peu importait au Rouantelezh… Une seule chose comptait en cet instant, et c’était cette jeune fille ! Compte tenu de cette apparition angélique soudaine, il ne fit d’ailleurs pas attention au reste de son environnement, et ce qui devait arriver arriva… Ajoutez à cette inattention l’arrivée d’une bifurcation et d’un mur, et vous obtenez un Harry qui se prend le dit-mur en pleine face parce qu’il ne l’a pas vu. Un spectacle qui fit bien rire quelques uns des élèves super-vilains qui passaient par là, d’ailleurs…

Se prendre un mur en pleine figure, cela faisait bien évidemment assez mal… Ce n’était un secret pour personne. Même certains de ceux qui se moquaient d’Harry l’avaient compris, secouant la main comme pour dire « Ouhlalaaaa ». Mais le petit Rouantelezh, lui, n’était pas vraiment attentif à la douleur qui lui assaillait le front. Non, lui, il n’avait qu’une seule personne en tête… Pas Loutron, comme l’on pourrait s’y attendre compte tenu de la relation de plus en plus amicale qu’il entretenait avec lui, mais plutôt une certaine jeune fille FAPFAP qu’il observait quelques secondes auparavant. Une jeune fille qui, contre toute attente, s’approcha du pauvre garçon blessé pour s’enquérir de son état. Toujours aussi attiré par sa beauté, Harry ne put pas vraiment empêcher quelques rougeurs d’apparaître sur sa joue, tandis que les mots refusaient de franchir ses lèvres. Et c’est ainsi que, sans rien dire, il observa cette magnifique personne s’approcher de son front, y remarquant apparemment une blessure, puis l’essuyer avec un mouchoir après avoir replacé l’une de ses mèches rousses derrière son oreille. Ce qui ne pu qu’augmenter les rougissements de l’apprenti-héros…

Mais le jeune homme n’était pas au bout de ses surprises… Suite à ce petit interlude "infirmière", la jeune femme lui tendit ensuite la main pour lui proposer de la suivre pour se mettre de l’eau sur le visage. Ce que Harry ne se fit pas prier pour faire, bien entendu… Et, à vrai dire, le contact de sa main contre celle de sa sauveuse augmentèrent le trouble qu’il ressentait en l’observant. Timidement, il lui lança un sourire avant de la remercier d’un signe de tête et de la suivre jusqu’aux toilettes les plus proches. Certes, notre cher Rouantelezh aurait pu la remercier de vive voix, mais… et bien il craignait de dire n’importe quoi, ou de la faire fuir en parlant. Et puis, d’un autre côté, il avait tellement l’impression de rêver que cela lui paraissait logique de ne rien dire pour ne pas se réveiller subitement. C’est pourquoi le trajet jusqu’aux toilettes se déroula dans un silence timide, Harry se contentant d’observer son interlocutrice en souriant, le rouge aux joues, sans pour autant lâcher la main qu’il avait attrapé lorsqu’elle l’avait aidé à se relever. Et ce fut seulement lorsqu’ils arrivèrent enfin à destination qu’il décida qu’il était peut-être temps d’ouvrir la bouche…

« Je… Merci… D’habitude, les autres s’en fichent que je me fasse mal, alors que… que toi… » Ne trouvant pas ses mots, Harry ne dit rien de plus et préféra changer de sujet, et revenir sur les paroles précédents de la jeune femme : « Mais, tu sais, je… tu ne m’as pas… pas commandé… Je te… Je te suivrais pa… partout… »

Adressant un nouveau sourire timide à la rousse, Harry alla alors s’emparer d’un bout de papier avant de le mouiller au robinet, puis le plaça sur son front. Le tout sans lâcher une seule seconde son interlocutrice des yeux. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait envie de continuer à discuter avec elle… De rester le plus longtemps possible à ses côtés…

« Diiis, comment tu t’appelles ? »

Kelyn… Quel joli prénom… Aussi joli que sa propriétaire, à vrai dire… Harry ne connaissait pas de Kelyn jusqu’à présent, et il commençait à comprendre pourquoi. Si toutes les filles portant ce prénom étaient aussi belles, il était absolument normal qu’il n’en ait jamais rencontrée. Ce n’était pas un monde qu’il côtoyait habituellement. Et puis, aussi, peut-être était-ce la seule Kelyn qui existait dans ce monde… Peut-être s’agissait-il d’une ange, ce qui expliquerait pourquoi le Rouantelezh était si attiré par elle, et pourquoi il ne pouvait s’empêcher d’avoir l’impression de rêver. Rencontrer une fille comme elle ne pouvait pas être réel… Elle était trop magnifique, trop gentille, trop… trop parfaite ! Ou peut-être simplement qu’Harry se faisait des films. Ce qui était fort probable, en réalité… Kelyn était une simple jeune femme, appartenant aux FAPFAP, qui était venue l’aider lorsque sa tête était entrée en contact avec le mur. Et, comme il n’avait pas l’habitude de ce genre de choses, le jeune héros s’imaginait tout et n’importe quoi. Oui, c’était sûr à présent…

« Kelyn ? C’est joli… Moi je m’appelle Harry… Harry Rouantelezh… C’est breton ! »

Etait-il nécessaire de préciser son origine ? Probablement pas… Mais le jeune garçon l’avait tout de même fait, sans trop savoir pourquoi. Peut-être voulait-il expliquer pourquoi son nom était aussi compliqué, ou peut-être voulait-il montrer qu’il était assez confiant pour partager ce genre de détail. Toujours est-il qu’il avait apporté cette précision inutile, avant de se mettre à rougir subitement. Un rougissement qui faisait penser à celui que la Fitzgerald arborait elle aussi. Ils semblaient tout aussi timide l’un que l’autre, et Harry ne pouvait s’empêcher de trouver ce point commun mignon. Il ne l’avoua pas, bien entendu, trop gêné pour le faire, mais il ne put s’empêcher de sourire en observant son interlocutrice se cacher derrière sa chevelure. Une chevelure magnifique, qui plus est… Mais, à vrai dire, le Rouantelezh trouvait tout magnifique chez Kelyn, alors ce n’était pas très représentatif.

Enfin bref… Rouge comme une tomate, donc, Harry observait la jeune femme en souriant légèrement. Un sourire qui le quitta lorsqu’elle lui demanda s’il s’était cogné à cause d’elle. Comment pouvait-elle croire cela ? Certes, il l’observait peut-être lorsque le mur était apparu sur sa route, mais cela ne voulait pas dire que c’était de la faute de Kelyn s’il s’était fait mal… Au contraire même, c’était sa faute à lui ! Il n’avait qu’à faire attention, plutôt que de littéralement mater la magnifique jeune femme qui était apparu sur son chemin. Cela lui aurait évité de se faire mal… C’est en tout cas comme cela que le héros voyait les choses, et il ne put s’empêcher de s’approcher de Kelyn pour poser une main sur son épaule, dans le but évident de la rassurer. Il ne voulait pas qu’elle croit qu’il s’était fait mal à cause d’elle…

« Ben… euh… Oui… Mais ça ne veut pas dire que c’est ta faute ! C’est moi qui ne faisait pas attention à où j’allais et… euh… ben j’ai pas vu le mur… Ce n’est pas parce que je… je te… je te regardais que je me suis cogné… »