Coma Idyllique [RP libre]

Pando

Coma idyllique

Y saco un papelillo, me preparo un cigarrillo. Y una china pal canuto de hachís ¡ HACHÍS ! Saca ya la china, ''tron'', ¡ Venga ya esa china, ''tron''. Quémame la china ''tron''. ¡ NO HAY CHINAS ! Y saco un papelillo, me preparo un cigarrillo. Y una china pal canuto de hachís. ¡ HACHÍS ! Saca ya la china, ''tron'', ¡ Venga ya esa china, ''tron''. Quémame la china ''tron''. No hay chinas, no hay chinas hoy. Lega-legalización ¡ CANNABIS ! De calidad y barato. Lega-legalización ¡ CANNABIS ! Basta de prohibición.

La vie d’apprentie héroïne n’était pas si mal que ça, contre toute attente. Certes, les soupçons de Lady à mon encontre avaient été assez compliqués à gérer et je ne cachais pas que la perspective de mentir de façon éhontée à une fille aussi intimidante (des yeux aussi splendides que léthales) m’avait fait suer à grosses gouttes, mais il semblait que je ne me débrouillais pas si mal que ça dans l’art de la duperie – qui l’eut cru... Je me trouvais, en définitive, plutôt bien intégrée dans l’équipe bleue, au grand dam de mon père qui ne cessait de plaider qu’il pouvait me faire entrer chez les rouges en un claquement de doigts si j’en formulais la demande. Je ne savais pas ce qui me faisait le plus de peine : sa souffrance palpable ou le peu de soutien qu’il me témoignait dans mon entreprise. Il n’en demeurait pas moins que j’étais trop têtue pour renoncer à mon projet, et une fois de plus, je traversais le réfectoire d’un pas qui se voulait conquérant, plateau bien en mains, fermement décidée à rejoindre la longue table déjà bondée d’apprentis-héros.
J’eus à peine le temps de poser mes affaires et défaire ma veste d’uniforme qu’une holà générale et particulièrement audible traversait le self dans un bourdonnement digne d’un essaim d’abeilles en panique. Je tournais vivement la tête, alertée par tout ce capharnaüm qui me faisait amèrement regretter le silence délicieux de la bibliothèque. Je remarquais vite le plateau qui s’était éclaté au sol, verre brisé, assiette renversée et la totale. Non loin de là, ce qui ressemblait à un élève était étalé de tout son long sur le sol, difficile à discerner, enfumé dans une épaisse fumée verte qui ne cessait de s’étendre autour de lui. Il ne semblait pas bouger.
Peut-être que le cursus des héros avait plus d’impact sur moi que je voulais bien le reconnaître, ou peut-être que j’étais simplement de bonne composition. Et puis en définitive, on s’en bat un peu les ovaires, non ? Il faut simplement s’imaginer la rapidité avec laquelle je filais jusqu’au lieu du crime, sur lequel un grand FAPFAP souriait d’un air satisfait, les bras croisés sur la poitrine. Il se fendait la poire avec sa bande de potes en jaune, un peu trop bruyamment, si vous voulez mon avis ; il était plus hilare que la situation ne le justifiait. Je le bousculais sans ménagement, submergée par une vague d’indignation :

- Mais ça va pas la tête ? Vous êtes complètement stupides !

Mes yeux jetaient des éclairs, ma moue était pincée de façon inhabituelle. Sans plus m’occuper du Fils à Papa et de sa cour, je m’agenouillais au chevet de ce qui semblait être, sans grande surprise, un élève FDP. Ou tout du moins… les restes d’un élève FDP. Ce que j’avais pris pour une forme humaine n’était en réalité plus qu’un tas de vêtements perdus au milieu du nuage de fumée anisée qui avait, à présent, complètement envahi le réfectoire. Perplexe, je jetais un regard circulaire autour de moi. A la réflexion, le rire gras des FAPFAP n’avait rien de très naturel… ils… et avec eux, le reste des élèves présents dans la salle… avaient l’air complètement shootés…
Était-ce plus étrange que les bizarreries habituelles de l’Institut ? Dur à dire. Si je l’avais ignorée dans un premier temps, il était maintenant difficile d’échapper à la forte odeur de cannabis qui me prenait à la gorge. Tu parles d’un sauna…
Et moi, alors ? Je me sentais étonnamment… comme d’habitude ? Rien à signaler, super sobre, votre Honneur. Pas que je sus spécialement ce qu’on était supposé ressentir…
Soudain, je me mis à éternuer frénétiquement. Une fois, deux fois, trois fois. C’est alors que l’information remonta à mon cerveau. Je n’étais pas affectée par les effluves de cannabis… et je commençais à couver un rhume… ce qui impliquait souvent que… Oh non.

Pando