A la découverte du placard à balais [Jayden et Lotre]

Vous voyez qu’un homme-boussole, ça peut quand même avoir son utilité. Sur ce coup-là, je suis le cerveau et Lotre, c’est les jambes. J’ai pas trop l’habitude d’être dans cette position-là mais je dois bien admettre que c’est pas déplaisant, au contraire. Je me sens utile et même carrément indispensable ; sans moi, pas de retour dans notre monde. Et je crois qu’il faut qu’on rentre assez rapidement. En fait, ça fait déjà un petit moment qu’on est plus censé traîner dans le secteur mais la luge modifiée par Lotre s’est avérée un peu trop tentante. Enfin peu importe, ce qui compte pour la suite, c’est que le professeur qui nous a chargé de cette interview nous mette une bonne note à tous les deux pour le travail effectué. On a récolté des superbes informations, il suffit de mettre tout ça en forme et hop, ce sera réglé !
« Aïe ! », je lâche en me crispant après avoir fini sur le dos pile sur le sol de l’Institut au moment où Lotre a franchi la porte. Toujours allongé, je me masse tant bien que mal la colonne vertébrale en espérant que ma binôme ait entendu mon appel pour refermer cette fichue porte. Finalement, je comprends que c’est bon lorsque j’entends un gros claquement. Ah, elle fait pas dans la demi-mesure, Lotre, c’est clair. J’essaye de me redresser - autant que la douleur me le permet - et je souris aux paroles de ma comparse. Ouais, sacrée aventure, c’est le terme exact. « Franchement, si on n’a pas une bonne note, il y aura de quoi taper un scandale ! », non parce qu’on vient quand même de risquer nos vies là, je le rappelle. Bon, c’est sans doute mieux que les autres soient pas au courant, c’est vrai. J’espère seulement qu’on n’a pas fait une trop grosse bourde mais il est hors de question que je rouvre cette porte pour vérifier. Parce que j’ai le sentiment que je pouvais vite le regretter. On a fait une connerie, non ? Bah, on verra bien. Advienne que pourra, comme on dit.