Généralement, les Omégas avaient un minimum de prestige, qui devrait en toute logique les défendre un peu contre ce genre de situation. C'était ce qu'avait cru Ren. Mais une fois de plus, il avait fait fausse route. La réputation d'un tel individu ne servait à rien. Il fallait le prouver de toute évidence, dès que les ennuis venaient frapper à la porte. Malheureusement pour le jeune homme, en dépit de son pouvoir ou de son âge qui en dépassait plus d'un dans cet institut, cela ne changeait pas son caractère. Même s'il avait le pouvoir de se changer en ours ou en lion, il restait, au fond de lui, qu'un doux agneau. Et ça, un groupe d'élève s'en était bien aperçu.
Il faisait beau aujourd'hui. Le ciel était bleu, l'après-midi de ce week-end démarrait, mais il faisait néanmoins bien froid quand même. Personne n'oubliait que c'était l'hiver. Il était juste un peu clément aujourd'hui. C'était le premier week-end de Ren à l'institut Trueman. Déjà une semaine qu'il y était ! Le temps passait vite quand même. Il avait eu tellement à découvrir qu'il n'avait pas vraiment suivi le compte des jours qui défilait inlassablement. Il avait appris à se repérer dans les bâtiments, à comprendre le rythme de vie des élèves, à suivre les cours proposés. Il y en avait qu'il aimait bien, d'autres beaucoup moins. Après tout, ici, c'était pour apprendre à être un super-vilain, ce qui n'était pas dans son ambition. Mais bon, s'il était là, autant qu'il apprenne quand même. Qui sait, ça pourrait l'aider, à l'avenir, de subir ce qu'il subissait actuellement.
Dans le parc de l'école, il avait été suivit par un trio de têtes brûlées qui avaient eu vent de ses pouvoirs et désiraient ardemment une démonstration. Peut-être cherchaient-ils une preuve pour voir s'ils pouvaient le malmener sans dommage ? Pourtant, quelques mètres devant eux, Ren avançait d'un pas rapidement en essayant de les ignorer. Mais ils étaient tenaces. Ils insistaient, ils harcelaient. Ren était loin de vouloir les satisfaire. Les démonstrations, comme du temps du cirque, c'était terminé !
- Moi je crois que t'as pas de pouvoir, t'es rien qu'un mytho, t'es bon pour les GM ! lança l'un d'eux.
C'est ainsi qu'ils le rattrapèrent avant de l'acculer contre un arbre, non loin du lac qui se tenait à quelques mètres de là.
- Si on te jette dans le lac, ça te ferait peut-être réagir ! menaça l'un.
- Tu te changeras peut-être en poisson, poursuivit l'autre. - Même si une tête de poulpe te correspondrait mieux, lâcha le troisième qui lui empoigna le col.
- Ca suffit, foutez-moi la paix ! ragea alors Ren, plaquant sa main sur le poignet de l'autre en essayant de lui faire lâcher prise.
Il ne comptait pas se laisser faire -même s'il l'avait déjà un peu fait finalement- mais il commençait à en avoir marre et son énervement lui laissait grandement bien tenter qu'une petite transformation en énorme carnivore leur clouerait le bec une bonne fois pour toute, même s'il ne voulait pas en arriver là.
Trois jours. Trois jours que j'étais là, et que je regardais la sortie avec une envie incommensurable de la franchir. Sauf que, j'aurais pu le faire, partir de là, que mes parents seraient venus me rechercher pour m'y remettre. Je le savais, maman m'avait dit "je te préviens que si tu met un petit doigt dehors pour autre chose que t'amuser avec des amis, je t'y remet, quitte à te noyer en même temps". Bon, en même temps, mes parents avaient payé une certaine somme pour me permettre de rentrer dans cette école. Mais moi je n'en avais pas envie. Moi je voulais être une super héroïne. Pas une vilaine. Trois jours, que je tentais d'élaborer des stratagèmes pour convaincre mes parents. Mais trois jours que ma mère m'avait répondu que si je continuais d'élaborer des stratagèmes et de les envoyer par SMS de façon "innocente" (du genre "Est ce que si je fais ça, vous me laisserez rentrer ?"), elle allait m'envoyer un tsunami à la figure. Et qu'Olivier me passait le bonjour.
Qu'est ce que je m'en fichais de si mon "parfait" petit frère me passait le bonjour ou pas, hein ? Je m'en battais totalement les steaks ! Je rongeais mon stylo. M'énerver comme ça, ça brouillait ma concentration, et je ne savais plus ce que j'avais envie de dessiner. Argh. Argh ! AAAAAARGH. J'étais un peu un lion en cage. Enfin une lionne. En plus, ma chevelure sied à ce fait. J'étais dans un endroit où je ne voulais pas. Au moins, l'uniforme que j'avais reçu était joli. C'était déjà mieux. Mais quand même, me demander d'aller à cet institut, d'y crécher, d'y rester, de ne pas y bouger... Je laissais échapper une moue triste. Peut-être que mes parents me détestaient vraiment.
Alors que je levais la tête, je me rendis compte que je m'étais perdue. Oh. Oups. Où est ce que j'étais ? Je me mis à réfléchir un instant. Bon, bon, Eglantine. Non seulement tu es nouvelle, non seulement tu as pas envie d'être là, mais en plus tu te perds. Je grimaçais un peu, avant d'entendre des voix. Serait ce les voix de mes bons samaritains qui allaient me sauver de cet endroit tout nul ? ...Oh et aussi m'indiquer où était l'endroit où je voulais aller, c'est à dire, pas ici ?
Mais non. De ce que j'entendais, ça ressemblais plus à des triples andouilles capable de montrer qu'ils étaient les plus forts parce qu'ils en avaient envie, à un pauvre gars qui avait rien demandé. J'avais ça, aussi, dans mon ancienne école. Un jour, ils m'avaient pris pour cible. Et puis j'avais dessiné un gigantesque T-Rex. Et puis l'école avait fermé pendant un jour le temps des réparations. Ensuite, j'avais été consigné dans ma chambre. Au moins, j'avais eut le temps de rattraper un animé dans lequel j'avais pris du retard.
Je regardais l’événement se dérouler devant moi. Je savais bien que j'allais pas pouvoir me retourner. J'entendis l'un des machins stupides déclarer à sa cible "Non on va pas t'lâcher, si tu veux qu'on te lâches, tu sais ce que tu dois faire".
Je lâchais un bon gros :
- Pfffffffffffffffffffffffffff
Bien gras, bien malpoli, bien bruyant, qui eut le don d'attirer l'attention sur moi. J'approchais, et je donnais aussi un coup de genou à "monsieur je ne sais pas ce qu'est le consentement et je tiens quelqu'un parce que je me crois fort". Parfois, ça valait tous les dessins du monde.
- Z'êtes relous, nah ? Vous voulez pas lui foutre la paix ? C'est pas parce qu'ici soi disant on doit devenir des méchants, qu'il faut que vous soyez méchants, z'êtes teubés.
Je regardais leur cible. Il avait l'air bien plus âgé que moi, pas sans avoir l'air méchant. Je lui fis un petit clin d'oeil. En vrai, j'avais l'air confiante comme ça, mais je savais que j'allais pas en mener large si jamais ils s'amusaient à vouloir utiliser leurs capacités sur moi. Au pire, je leur ferais un joli dessin. Ca marcherait peut-être, cette fois ci.
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Sam 4 Jan - 17:37
Presque la trentaine et même pas foutu de corriger une bande de jeunes qui s'en prenait à lui. Autant dire qu'il savait pourquoi ils insistaient. S'ils pouvaient en plus ridiculiser un adulte, ils n'allaient pas laisser s'échapper l'occasion. Bousculé contre l'arbre, Ren les écoutait à peine, complètement blasé, frustré également. Mais dans un sens, depuis qu'il était ici, il savait qu'un jour ou l'autre, il servirait de tête de turc à quelqu'un. Il trouvait même ça étonnant d'avoir tenu une semaine avant que cela n'arrive. Mais c'était sans doute le temps que les gens sachent qu'il tardait toujours à se défendre. Et tant qu'il n'aura pas fait ses preuves sur le sujet, il y avait de grandes chances pour qu'on continue de venir régulièrement l'ennuyer.
Il sentait pourtant qu'il n'aurait pas besoin de grand chose pour faire passer le message. Une transformation en ours, juste le temps de lacérer quelques chairs et de les expédier eux-même dans le lac et c'était réglé ! Mais bon, il n'était pas comme ça. Enfin, il pouvait l'être, si on le poussait vraiment à bout. Ce qui ne serait tarder, surtout quand celui qui le tenait essaya de le tirer pour mettre son plan du lac à exécution. Ren se débattit évidemment, jusqu'à ce qu'une autre voix se fit entendre et n'interrompe les hostilités.
Les regards fusèrent sur une cinquième personne. Une jeune fille, blonde, qui se tenait là et avait visiblement chercher à attirer l'attention. Bravo, c'était réussi. C'est alors qu'elle s'approcha avant d'envoyer un coup sur l'un des trois qui lâcha une plainte de douleur. Ren était loin d'être rassuré par cette intervention aux intentions pourtant nobles. Juste qu'il y avait un risque à présent que ça parte en castagne et que sa 'sauveuse' s'en prendrait plein la poire en essayant de lui venir en aide. Ce qui était vraiment la dernière chose qu'il désirait.
- Qu'est-ce qu'elle nous veut la blonde ? lança alors l'un des trois.
- Tu veux faire trempette avec lui la nouvelle ? ajouta l'autre en s'approchant d'elle.
- Non, ça suffit...fit Ren en essayant de calmer le jeu et de vouloir se défaire du troisième qui s'était remit du coup reçu.
- La ferme toi ! ordonna ce dernier par la même occasion et visiblement bien remonté contre la demoiselle.
Je m'étais approché de ces abrutis qui pensaient qu'enquiquiner quelqu'un ça permettait peut-être de faire grandir en centimètres ce qu'ils avaient au milieu de la ceinture. Je savais parfaitement que ça serait pas sans conséquence. Mais comme le disait toujours mon petit frère : Tu es trop impulsive Eglantine. Je pouvais pas trop le nier là. D'habitude si, je disais toujours "mais nan je suis pas impulsive roh". Mais si si. Là un peu. J'avais frappé sans réfléchir, tout ça tout ça.
Et du coup les zigotos avaient changé de cible, vu comment ils se tournèrent vers moi avec un air mécontent. Je crois qu'ils voulaient m'impressionner. Personnellement j'avais jamais appris à me battre. Quoique. Si. Un peu. Papa et maman, a défaut de trouver mon pouvoir tout pourri, avaient pensé qu'en m'apprenant à me défendre un minimum, ça pourrait me servir si jamais, "par miracle je devenais une héroïne". J'étais pas super douée, mais je connaissais les trucs quoi.
Le garçon qui n'avait rien fait sembla vouloir intervenir mais ce fut en vain, et je roulais des yeux.
- Z'avez vraiment la tête des méchants génériques dans les films. J'commence à comprendre ce que vous faites là, les gars.
Bien sûr, cela me valu que celui qui voulait m'apprendre à faire le Magicarpe voulu me pousser. Je lui attrapais le bras qui m'avait attrapé, et mordit dedans férocement. Il eut un cri, et je manquais de tomber à l'eau. Mais de toute façon, vu ma maladresse, j'avais l'habitude. Je me rattrapais comme je pus, et parvins à ne pas tomber.
- Franchement, vous abusez un peu non ? Ca vous servira à quoi d'nous mettre à l'eau ? A rire ? Wouaaaah, magique.
Si j'avais eut mes mains de libre, j'aurais applaudis. Sauf que non, là je me raccrochais à un des types, et je le poussais brusquement contre celui à qui j'avais filé un bon coup de genou. Je faisais un peu au feeling, et en vrai, je sentais bien que j'allais finir à l'eau dans pas longtemps, mais je faisais de mon mieux. Et je comptais sur leur stupidité pour gagner, même si, comme dirait ma mère "tu es stupide aussi, ma fille". Mais hey. J'étais pas si idiote. Enfin. Je crois...
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Sam 11 Jan - 21:31
Ren n'était pas du genre à penser qu'il pouvait se réjouir de la tournure des événements. Quelqu'un venait le défendre, soit. C'était aussi rassurant qu'humiliant, mais la vérité était que le jeune homme craignait surtout que celle qui venait de prendre son parti finisse par devenir une victime tout comme lui. Après, peut-être que tant de courage venait du fait qu'elle savait ce qu'elle faisait et qu'elle se savait capable de corriger les trois gaillards ici présent. Ren était capable, lui, de les affronter, s'il usait de son pouvoir, chose dont il n'avait pas non plus franchement envie. Il ne voulait blesser personne et ne voulait pas prendre le risque de se faire renvoyer de l'institut. Il avait tellement eut d'espoir d'avenir en y arrivant que ce serait idiot de se faire virer aussi tôt !
- Et ouais ! lança l'un des types, ici t'es chez les vilains, alors si tu tiens vraiment à jouer les héroïnes, quoi de plus normal qu'on te refasse le portrait !
Ca restait des paroles débiles mais...Ca sonnait assez logique quand on y repensait. C'était un institut où on apprenait à être des super-vilains, alors Ren se doutait bien qu'il ne fallait pas s'attendre à tomber sur des enfants de coeur. En revanche, cette fille là, qui ne manquait pas de courage pour voler à son secours, elle aurait sans doute une bien meilleure place dans l'institut des "gentils". Le jeune homme sentit son inquiétude redoubler lorsque les hostilités commencèrent vraiment. L'un des trois se fit mordre et repoussa violemment la jeune fille dans son geste. Il ne comptait pas laisser cet acte impuni. Les autres non plus d'ailleurs.
- Sale garce ! lâcha celui qui venait à nouveau de subir un coup de la part de l'inconnue.
Il utilisa alors son pouvoir contre elle, faisant jaillir les pierres qui traînaient dans le secteur, les faisant rouler irrémédiablement vers la jeune femme à pleine vitesse. Probablement aurait-il pu les jeter directement sur elle, mais son but n'était pas non plus d'assassiner quelqu'un. Alors il se contenta de la faire tomber en envoyant ses pierres dans ses jambes telle une quille au bowling et, avec un peu de chance, continuer à faire rouler ces dernières en compagnie de la demoiselle dessus jusqu'au lac. Et ils en riaient bien, oubliant déjà l'affront qu'elle venait de leur faire.
Cependant, celui qui tenait Ren se rendit bien vite compte que quelque chose clochait, quand sa main se mit à ressentir une épaisse fourrure entre ses doigts. Il eut à peine le temps de se retourner qu'il fut propulsé directement dans les eaux du lac tandis que les deux autres tournèrent leur regard vers l'immense gorille noir qui venait d'apparaître à la place du jeune homme. Il ne pouvait pas rester sans rien faire alors qu'une personne ayant voulu l'aider en vienne à se faire malmener à son tour, surtout par des voyous qui osaient se servir de pouvoirs contre elle. A croire qu'ils n'étaient pas capable d'agir sans.
Les deux autres tentèrent de s'enfuir mais la créature les rattrapa sans mal, les saisissant de ses grandes mains, un dans chaque et tandis qu'ils le suppliaient, Ren se contenta de retourner près du lac et de les y jeter aussi aisément que s'il y jetait un caillou. Quand les trois petits malins ressortirent trempés, il ne suffit qu'un rugissement d'un gorille furieux dévoilant ses quatre belles et longues canines pour les faire décamper à toutes jambes, non sans trébucher bêtement sur l'herbe au passage.
Ah mon dieu, qu'est ce que ces têtes me donnaient envie de les détartrer. Bien que, je n'étais pas dentiste. Mais bon sang, cela leur ferait du bien, un bon coup de fraise dans les dents, et les entendre hurler. Un petit sourire s'esquissa sur mes lèvres, me laissant presque rêveuse, et de cette façon je ne me laissa pas atteindre par leurs phrases de teubés. A défaut de jouer au dentiste, je montrais mes jolies dents, et mordis, mais me fis repousser. Je tenais bon pour ne pas tomber, même si je devais bien admettre que je me doutais que ça allait arriver. Il ne fallait pas oublier que j'étais maladroite comme pas deux, et que bon, ils s'acharnaient quand même, pour des méchants de bas étage.
Au moins, ils n'essayaient plus de toucher à leur cible précédente. J'espère que celui-ci allait se dépêcher de s'enfuir, vu l'attention qui était portée sur moi. Alors que je songeais à ça, je vis des cailloux, ou plutôt même des galets parfois, débarquer droit sur moi. Et bien que ma Bretagne natale me manquait, je n'avais aucune envie de glisser sur cette plage de galets. (D'ailleurs, mes parents hésitaient toujours à m'emmener à la plage, prétextant que j'allais encore m'éclater la figure...Même pas vrai). Je tentais d'esquiver les pierres, mais force est de constater, que je finissais alors les fesses à l'eau, mon pantalon trempé. Je remerciais néanmoins la température glaciale de la Bretagne, pour me permettre de ne même pas percevoir la température de l'eau comme désagréable. Je me relevais rapidement, mais retombais aussitôt. Les pierres, et ma maladresse naturelle n'aidant pas :
- Bandes de sales petits...
Ma voix se coupa. J'avais relevé la tête vers mes adversaires, et ce que j'avais découvert à la place de leur ancienne cible, me surpris. Très bien, en fait, il avait aussi un pouvoir, et un pouvoir qui ne semblait pas être des moindres. Je vis alors soudain un des types terminer à l'eau, et eut un petit sourire, en admirant le large gorille, qui autant le dire, était impressionnant.
- Waaaaouh, badass !!
J'applaudissais frénétiquement tout en me relevant dans l'eau, essayant de sortir sans tomber à nouveau, pour admirer la scène de plus près. Et autant dire qu'à la fin, j'avais les mains rouges, parce qu'il y avait de quoi applaudir. Le gorille avait poursuivi les deux loustics stupides, les avait lancé à leur tour, et les avait effrayé à les faire fuir loin.
- J'aurais su, j't'aurais juste laissé faire en fait !
J'eus un petit rire. Je n'étais pas tant effrayé par le cri de gorille. Probablement parce qu'il ne me concernait pas, ensuite parce que de toute façon, des fois, mes dessins poussaient des cris bien plus étranges et stridents. J'essayais d'essorer mon pantalon en le pliant comme un short et en serrant bien, et j'avais retiré ma veste.
- C'était impressionnant ! J'ai même pas eut le temps de dessiner un Kraken !
Bon il fallait dire aussi, que si j'avais eut le temps de laisser tomber mon matériel pour qu'il atterrisse dans l'herbe, autant dire que je n'avais pas eut le temps de me servir de mon carnet pour ça. J'approchais du gorille, un peu curieuse, légèrement impressionnée, et presque inquiète. Après tout, ce type avait pas tant ouvert la bouche. Si ça se trouve il était un peu comme eux : avec pour but dans la vie de devenir un méchant. Je devais pas trop me faire d'illusions hein...
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Lun 13 Jan - 14:53
S’enfuir ? Non, ça n’aurait absolument pas été du genre de Ren de filer à l’anglaise pendant que celle qui était venue l’aider se fasse potentiellement casser la figure par trois petits malins qui ne pouvaient visiblement rien assume à moins d’être à plusieurs contre un. Ren n’était, certes, pas l’homme le plus courageux du monde, mais abandonner quelqu’un restait hors de ses compétences. Pire encore, lorsqu’il finit par voir la demoiselle à l’eau, en mauvaise posture, carrément inférieure en nombre face aux trois abrutis, il décida de passer à l’action à son tour. Et il fallait vraiment le vouloir pour le pousser à user de son pouvoir de la sorte. D’ailleurs, il n’avait jamais voulu le faire, mais il ne voulait pas non plus que cette histoire finisse plus mal qu’elle n’aurait dû être. S’il avait été la seule victime…Pourquoi pas ? Mais cette fille n’avait rien demandé et avait eu le courage et la bonté de venir l’aider. Il n’allait pas la laisser subir à sa place.
Changer en énorme gorille sous le regard impressionnée de l’inconnue, il ne fallut pas longtemps à Ren pour expédier les trois gaillards dans le lac à sa place. En plus de les faire flipper, Ren avait largement la force d’en faire ce qu’il voulait. Mais il n’allait pas plus loin que la trempette. Ca devrait les calmer pour un moment. Et à en voir à quel point ils étaient devenu doué pour courir vite après ça, il n’y avait pas de doute là-dessus. Le jeune homme, hormis les cris de surprise de ses anciens bourreaux, avait également entendu les exclamations de la demoiselle qui avait assisté à tout ça. La pauvre était trempée. Pourtant, ce sort ne lui avait pas été réservé à la base. Ren en était bien peiné. Oui, elle aurait sans doute dû le laisser faire, les choses auraient été pire pour lui, mais au moins, elle aurait été épargné. Aussi, tournant son regard vers elle, Ren reprit son apparence humaine, loin d’être ravi pourtant d’avoir débloqué la situation.
- En effet, lui répondit-il, comme ça, je n’aurais pas eu besoin de faire ce que je viens de faire.
Il tourna un regard inquiet vers l’Institut où les trois voyous s’étaient sauvés.
- S’ils balancent, je vais me faire virer… ?
C’était de loin le pire scénario qu’il pouvait s’imaginer. Il lâcha un soupire avant de reporter son regard vers la jeune fille.
- Je te reproche rien, assura t-il, merci d’être venu m’aider…Mais pour cela, ils s’en sont pris à toi, voilà le résultat. Je suis désolé…
Et en ce qui le concerne, il ne voyait pas trop en quoi dessiner un kraken aurait arranger la situation, ce n’était pas comme s’il s’était changé en calmar géant non plus.
Le gorille se changea en humain aussi vite que le temps que je finisse trempé. C'était impressionnant. Je regardait le garçon qui me lâcha alors que si je l'avais laissé faire il n'aurait pas eut besoin de ça. Je lui souris. J'avais voulu l'aider, j'espérais au moins qu'il ne s'en sentait pas outré. Et peu importe si j'avais fini à l'eau. Avec une mère qui contrôlait l'eau, je ne vois pas ce que ça changeait pour moi.
Je me mis à réfléchir. Je n'avais aucune idée de si on finissait virer parce qu'on utilisait son pouvoir, mais je repensais à quelque chose :
- Je pense pas, non, parce que j'irais te défendre si y te balancent. Y en a bien un qui m'a foutu à l'eau.
Je lui offris un large sourire, pour lui montrer qu'à mes yeux ça irait. Et puis, j'avais déjà utilisé mon pouvoir ici. Et personne ne me l'avait reproché, après tout. J'essayais de me rappeler du règlement de cette école. Mais je crois que j'avais un peu de mal avec le principe de règlement. Cela rentrait par une oreille et ressortait par l'autre à mon avis. Comme dirait ma mère "toi, les règles, tu préfères les briser", et elle n'aurait pas probablement pas tort, parce que c'était réellement ce que j'avais tendance à faire. Même sans le vouloir. Olivier aurait ajouté avec cynisme "alors tu vois, tu es au bon endroit", mais je décidais de ne pas y penser.
Le garçon s'excusa pour moi et je haussais les épaules. La trempette dans l'eau avait pas été agréable mais je savais faire avec. Enfin je crois. Enfin au pire, je me doutais que d'autres merdes comme ça surviendraient encore. J'étais dans une école où j'estimais ne pas avoir ma place :
- Bah, c'est rien. On est dans une école de teubés, faut bien faire avec.
J'eus un petit rire avant de tendre ma main, un peu trempée.
- Je m'appelle Eglantine. Je suis contente de t'avoir aidé. Même si t'es probablement plus fort que moi en fait.
Je l'observais un peu et lâchais :
- En tout cas t'as l'air comme moi. Pas trop à ta place dans cet institut, hein ? Enfin sauf peut-être pour ton pouvoir...
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Mar 21 Jan - 15:53
Quand la jeune fille assura qu'elle prendrait la défense de Ren si jamais les trois imbéciles auraient dans l'idée de se plaindre pour ce qu'il venait de faire, le jeune homme étira un petit sourire. Voilà qui était bien gentil de sa part ! Au moins, il n'était pas tombé sur une ingrate. Et elle n'avait pas tort, eux aussi avaient des choses à se reprocher après tout. S'ils caftaient, ils prenaient le risque de subir une sanction également. En tout cas, on ne pouvait pas nier que la demoiselle avait l'air tout à faire confiante. Tout le contraire de Ren finalement.
Bien que ce dernier n'était pas un grand amateur de règlement, ne serait-ce que pour éviter les ennuis et surtout de se retrouver à la rue, il préférait faire en sorte de respecter un minimum celui de cette école. Mais il y avait sans doute pas mal de choses qui lui échappaient encore. Ce n'était pas comme s'il connaissait tous les interdits par coeur. Ren voulait tout de même s'excuser pour ce qui venait de se passer. Après tout, s'il avait réagit plus tôt, la jeune fille ne se serait pas retrouver dans le lac. Elle devait avoir froid ! En été, pourquoi pas mais là...Il eut un sourire mal à l'aise à la réponse de la demoiselle. Est-ce qu'elle le considérait comme un teubé aussi du coup...? Quoi qu'il en soit, il répondit à sa poignée de main avec le sourire. Eglantine. Joli prénom. Il n'entendait pas ça souvent.
- Moi c'est Ren, répondit-il, et ne te sous-estime pas voyons, je suis sûr que tu as pouvoir qui aurait pu régler cette situation aussi.
Ouh, il s'avançait sans doute un peu vite. Il avait eu vent de bon nombre de pouvoir de cet institut et il n'avait rien entendu de très glorieux. Mais bon, il ne pouvait pas non plus dire quelque chose de méchant à celle qui venait de lui porter secours.
- Si j'étais si fort que ça, on ne s'en serait pas pris à moi, ajouta t-il embarrassé, histoire de mieux se justifier.
Son pouvoir lui avait causé plus de problème qu'autre chose dans sa vie, mais il devait bien reconnaître qu'il lui a également été utile. Cela dit, ce n'était pas pour ça qu'il le considérait comme fort. Pourtant, c'était visiblement l'avis de beaucoup de monde, vu qu'il a été mis dans le groupe des Omégas.
- Détrompe-toi, je crois que c'est le seul endroit où je peux être vraiment...
L'extérieur n'était pas sa place. Pendant des années, il avait cherché sa place en ce monde. Il ne l'avait toujours pas trouvé d'ailleurs. Certes, il avait déniché l'Institut, mais c'était plus un bunker pour lui qu'autre chose.
- Pourquoi penses-tu ne pas être à ta place ici ?
Bien trop gentille pour être parmi les vilains, songea t-il alors pour toute explication potentielle.
Il avait un nom bien asiatique, mais ne semblait pas l'être. Après, ça arrivait, et je trouvais que Ren c'était sympa comme nom. Si j'avais des bons souvenirs de ma période de grosse weeb - comme on dit vulgairement dans le langage geek - ça pouvait vouloir dire lotus... C'était comme moi : un végétal.
J'eus un large sourire alors que Ren me dit que j'aurais pu régler cette situation aussi. Bien sûr que oui ! Mon kraken les aurait mangé !
- Mon kraken en aurait fait qu'une bouchée, alors oui.
Surtout, que c'était facile à dessiner un kraken. J'étais presque déçue de ne pas avoir pu le dessiner, finalement. De fait, il pointa le doigt sur un fait probablement intéressant. Que les trois zigotos l'auraient pas attaqué s'il était si fort. J'eus un instant de réflexion et haussait les épaules :
- Tu sais, y en a y sont juste trop cons.
Je ne faisais que dire ce que je pensais. Parce que c'était vrai, non ? Et puis, je songeais à une chose :
- Et ton uniforme il est rouge, et les rouges c'est les forts, non ?
Moi j'étais chez ceux qu'on appelait les "filles à papa". Je voyais pas pourquoi... Surtout que papa se préoccupait plus d'Olivier que de moi, en fait...
Ren m'expliqua rapidement alors que finalement, cet institut, c'était l'endroit où il pouvait être. Je ne comprenais pas pourquoi. A moins qu'il contrôlait mal son pouvoir, et estimait que du coup il devait se cacher ici ? Aucune idée. Par contre, il y avait bien une chose à laquelle je pouvais répondre, parce que j'en connaissais la réponse.
- Les vilains ça craint. Moi je veux être une super héroïne !
Oh, je savais que je jouais avec le feu à le beugler sur tous les toits, mais zut, j'allais pas me cacher juste parce que j'étais entouré de super vilains. Cela n'était pas une raison !
- Pis tu te plais vraiment ici ? T'as pas l'air méchant. Tu veux pas devenir un vilain, toi, si ?
Je le scrutais un peu. En vrai, il me dirait que oui, je serais déçue. Franchement déçue. Mais au fond, bah les gens faisaient ce qu'ils voulaient... Pis il avait pas été méchant avec moi, donc ça allait, non?
- Par contre, ça te dit qu'on rentre dans l'institut ? Sauf si tu veux rester là, j'peux t'foutre la paix si tu veux haha, mais moi je me les caille.
Vraiment. L'effet du mouillé ne me réchauffait pas du tout, et j'aurais bien aimé pouvoir sécher mon uniforme pour avoir moins froid.
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Jeu 23 Jan - 22:52
Il était vrai que Ren, ce n'était pas courant comme nom. Surtout en France. Mais le fait étant qu'il n'était né en France de toute manière. Et en Amérique, bien que rare, le prénom n'était pas non plus inconnu du continent. Le jeune homme ne s'était jamais plein de cette originalité. Au moins, c'était un nom facile à retenir ! Le jeune homme haussa un sourcils à la réponse de la jeune femme. Il était un peu déconcerté par cette affirmation.
- Ton...Kraken...?
Il dû réfléchir un peu tout d'abord pour se souvenir de ce qu'était un kraken. Une créature légendaire, qui n'existait pas. Le cirque lui avait un jour demandé de se changer en ce genre de gros poulpe géant, mais tout ce qu'il avait réussi à faire c'était un calmar des abysses. C'était déjà bien grand mais il n'était pas rester longtemps ainsi au risque de mourir hors de l'eau ! Ren sourit en haussant les épaules à la remarque suivante. Oui, il y avait des cons partout, c'est sûr. Mais tout de même. Si on s'en était pris à lui, c'était bien parce qu'il avait tout sauf la tête de quelqu'un à qui faut pas chercher les embrouilles. Enfin, cela dit, après le coup du gorille, le jeune homme était persuadé que ces trois là au moins devaient avoir compris que l'habit ne faisait pas le moine. Aussi, quand Eglantine mentionna l'uniforme de Ren, ce dernier eut pour réflexe de baisser les yeux sur sa couleur, agrippant un bout entre ses doigts, momentanément songeur.
- C'est plus ou moins ce que j'ai cru comprendre, répondit-il.
Plutôt modeste, Ren trouvait que c'était un peu exagéré de généraliser ce groupe en tant que "forts" mais bon. C'était un point de repère comme un autre. Il fut assez étonné de l'aveu de la jeune femme. Une super héroïne dans l'école des vilains ! Mais au fond, ça voudrait dire que ses pensées envers elles étaient fondées : elle était digne d'être une héroïne. Elle l'avait aidé après tout. Tout s'expliquait.
- Ah oui ? Qu'est-ce que tu fais ici alors ?
Il eut un sourire gêné. Il n'avait pas l'air méchant...Voilà qui expliquait aussi pourquoi des petits malins voulaient s'en prendre à lui.
- Ce n'est...Pas vraiment mon ambition première en effet.
Elle lui avait avoué qu'elle voudrait être du côté des héros, alors il lui faisait confiance pour lui révéler que lui ne voulait pas spécialement être un vilain. Cela dit, il ne voulait pas être un héros non plus. Pourquoi toujours devoir faire des choix débiles comme ça dans la vie ? Au début, il pensait bien rester dehors. Il préférait être dehors que dedans. Instinct animal qui ressortait sûrement. Et puis, il avait une certaine résistance au froid. Mais il en vint à oublier que la fille devant lui ne l'était peut-être pas. Surtout qu'elle avait fait trempette. En fait, c'était tout à fait compréhensible qu'elle ait froid. Aussi, Ren ne pouvait pas lui refuser d'aller se mettre au chaud.
- Pas de problème, répondit-il alors, on peut y aller.
Bien sûr, le garçon qui me faisait face ne comprenait pas pourquoi je parlais de kraken. J'aurais dû m'en douter, comme il igorait quel était mon pouvoir. J'hochais vivement la tête avec un large sourire.
- Oui ! Mon kraken ! Si je l'avais dessiné, il aurait pris vie, et n'en aurait fait qu'une bouchée de ces idiots !
Je venais de dévoiler mon pouvoir, mais cela ne me dérangeait pas. Parce que je l'adorais mon pouvoir, il était trop génial, et tellement pratique. Et puis, de toute évidence, Ren m'avait montré le sien, bien que je me doutais que c'était un peu involontaire. J'imaginais déjà mentalement le kraken que j'aurais pu dessiner et ce que cela aurait donné. Oh, j'en étais presque déçue que le garçon - probablement plus vieux que moi d'ailleurs - ait réglé ça simplement en se transformant en gorille.
Quand je parlais de l'uniforme et de ce que cela signifiait, Ren paru aussi perdu que moi au départ. J'imaginais qu'il ne venait pas vraiment d'arriver. Je hochais simplement la tête. Les uniformes correspondaient aux catégories dans laquelle on se trouvait dans cet institut. C'était un fait... Et heureusement que j'aimais bien le jaune, parce qu'être traitée de fille à papa, ça n'était pas si agréable. Olivier aurait probablement adoré. Un instant, j'espérait que mon petit frère, s'il le voulait, raterait son examen à l'école du bien, et serait aussi obligé de venir ici. Ca serait bien fait pour lui.
En parlant de ça, Ren vint à me demander ce que je faisais ici. Je me mis à rougir un peu. Admettre la vérité, c'était compliqué. Je jouais avec mes doigts, regardais ailleurs, soupirais, mais fini par admettre :
- ...Ben j'ai raté l'entrée à l'école du Bien... Et mes parents m'ont dit que j'avais qu'à venir là....
Je ne me sentais pas très bien de devoir l'admettre. J'avais l'impression d'avoir tellement échoué. Je fus néanmoins rassurée d'apprendre que Ren non plus, n'avait pas tant envie de devenir un super vilain. Je n'étais pas toute seule ! Je me demandais alors s'il y en avait d'autres dans notre cas. Qui ne voulaient pas tant être là mais qui n'avaient pas le choix.
Je lui demandais alors si on pouvait aller se réchauffer à l'intérieur de l'institut. Il ne sembla pas dérangé, et je le remerciais avec un sourire, alors que je me dirigeais vers les bâtiments. J'aurais mieux fait d'aller directement dans ma chambre, mais je ne le fis pas. J'observais un peu Ren tout en avançant et me permis d'autres questions pour mieux le connaître.
Maintenant qu'on était débarrassé des trois zigotos, et que l'ambiance était redevenue calme, j'estimais pouvoir le faire.
- Au fait, toi pourquoi tu es ici ? Ton pouvoir c'est te transformer en gorille ? Pis... Tu as l'air ben euh.... Tu as pas l'air d'un étudiant en fait....
Je me mis à rougir un peu. Devoir l'admettre devant ce type, c'était un peu difficile. Je ne voulais pas le gêner après tout. Mais ouais, il n'avait pas l'air d'avoir mon âge. Après, j'ignorais si les autres étudiants semblaient aussi âgés que lui ou pas. Je n'en avais pas rencontré tant que ça.
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Sam 1 Fév - 0:41
Ren resta un moment silencieux après la révélation de la jeune fille. Ce n'était pas vraiment une révélation mais lui prenait ça comme ça. Disons qu'en disant cela, elle avait plus ou moins révéler son pouvoir. Qu'est-ce qu'il y avait de mal à ça après tout ? Les pouvoirs des autres n'étaient pas des secrets après tout. Pas qu'il en sache en tout cas. Le jeune homme tourna un moment son regard vers le haut, songeur, avant de retourner son attention sur la dénommée Eglantine.
- Donc...commença t-il, par exemple, si tu dessinais...Une baignoire, elle apparaîtrait ici ?
Pourquoi une baignoire ? Il n'en savait rien, c'était venu tout seul durant sa quête d'exemple. Il aurait pu dire un porte-manteau que ça reviendrait au même. Enfin, il songeait ainsi avoir plus ou moins bien cerné le pouvoir de la jeune fille. A moins qu'elle ne sache que faire apparaître un kraken, ce qui serait très bien aussi ! Un kraken, de ce qu'il en savait, ce n'était pas rien.
Lorsque Eglantine parut gênée à la question du jeune homme, ce dernier regretta aussitôt de l'avoir posé. Enfin, si elle n'aimait pas être ici, les raisons pour lesquelles elle y était quand même n'étaient pas forcément agréables à avouer. Ren comprendrait bien qu'elle ne veuille rien lui dire, bien que ça aurait vexé sa curiosité. Mais il n'avait pas envie de mettre mal à l'aise celle qui était venue lui porter secours. Aussi, il fut assez étonné de sa réponse.
- Ah bon ?
Il savait même pas que c'était possible de se rater pour entrer dans une école, que ce soit celle des gentils ou des vilains.
- Désolé pour toi. Ca ne doit pas être facile de faire le mal quand on veut faire le bien.
Devoir aller au contraire de ses convictions, ce n'était jamais facile. Elle avait sûrement dû mentir au test d'entrée ici pour prouver qu'elle serait digne d'une super-vilaine. Quoi que les admissions ici avaient l'air plus simples. Ils étaient moins à cheval sur les principes. Ren accompagna alors Eglantine sur le chemin de l'institut, alors que celle-ci se permit de laisser sa curiosité aller de l'avant. Et ses questions étaient toutes aussi dérangeantes d'ailleurs. Ren avait bien conscience qu'il avait un certain âge et qu'il n'avait sans doute plus grand chose à faire dans une école mais bon. Il estimait que si on l'avait accepté, c'était bien parce qu'on avait voulu de lui.
- Moi ? Oh bah...Je suis là parce que je ne savais pas où aller.
Ca non plus, ce n'était pas très aisé de l'avouer. Il venait tout bonnement d'annoncer haut et court qu'il était à la rue sans cet institut.
- Et mon pouvoir concerne tous les animaux, ajouta t-il, quoi ? Dis tout de suite que je suis vieux !
Il ponctua sa phrase d'un sourire en coin. Autant prendre la chose avec humour, ce n'était pas son âge qui allait le vexer. Il manquerait plus que ça. Bien qu'il aurait aimé que ça lui donne plus d'autorité sur les jeunes débiles de l'école mais apparemment non. L'âge et la personnalité, ça restaient deux choses bien distinctes.
Je fus pas trop surprise d'entendre le garçon réfléchir à tout ce que je venais de dire sur mon pouvoir. Je veux dire, moi même j'étais curieuse d'en apprendre un peu plus sur le sien. Il me demanda pour une baignoire, et je fus tentée de lui en dessiner une. Mais je ne lui fis pas, en fait, je me contentais de hocher vigoureusement la tête :
-Oui ! Elle apparaîtrait, et si je met des couleurs, il pourrait même y avoir de l'eau dedans.
Plus je mettais de détails et de couleurs, plus le dessin pouvait apparaître en mieux. Après, je ne précisais pas que le dessin n'apparaissais pas toujours du premier coup...
Par la suite, je donnais les raisons qui faisaient que j'avais atterri ici. Et ça n'avait rien d'agréable à admettre. J'entendis la surprise de Ren dans sa bouche. Est ce qu'il était surpris que quelqu'un comme moi ait pu être refusé à l'école des héros ? Si c'était cela, je l'aimais éternellement ! Parce que ça voulait dire qu'il reconnaissait que j'avais l'âme d'une héroïne non ?!
Je gardais néanmoins mon calme en apparence et hochais juste la tête, l'air quand même un peu dépitée. Mais Ren vint à s'excuser pour moi, et j'en fus touchée. Décidément, je me demandais sincèrement ce que ce type faisait ici.
-Je compte pas faire le mal !
Jamais, jamais ! Je ne voulais pas blesser quelqu'un moi. Bon, sauf si c'était un crétin qui faisait du mal à un innocent, comme précédemment. Là... C'était autre chose.
Mais je n'avais pas l'âme d'une vilaine, et mon admiration pour Super Nuage et ses valeurs, faisait que je ne pouvais pas en devenir une.
Je lui demandais néanmoins ce qui faisait que Ren se retrouvait là et sa réponse me surpris. Parce qu'il n'avait pas ailleurs où aller ? C'était particulier non ? Il n'avait pas une autre vie ? Bon ok, les gens comme nous qui possédaient des pouvoirs, allaient forcément - enfin souvent - avoir une vie mouvementé, et devant choisir un peu s'ils voulaient sauver les gens ou leur apporter des ennuis, mais...
Je trouvais ça assez bizarre. En plus, j'avais l'impression que Ren n'avait pas trop envie de l'admettre, et ça me rendait assez curieuse, je devais bien l'avouer. Je l'observais un peu, avant qu'il ne me réponde à mon autre question, et ne me taquine.
J'eus un petit rougissement, parce que je réagissais bien aux taquineries comme ça.
-Ben euh...Non tu n'es pas vieux, enfin j'en sais rien mais.... T'as plus l'âge d'être un prof normalement, non ? Mais c'est trop cool comme pouvoir en tout cas !!
Se transformer en tous les animaux. C'était presque aussi bien que de faire prendre vie à ses dessins. Je rentrais dans l'institut. Déjà, il y faisait plus chaud, ensuite, j'avais plus de chance de trouver de quoi m'essuyer, voire même me changer. Mais pour ça je devais aller dans ma chambre, et je n'avais pas encore envie. Je préférais continuer de parler à Ren
En vrai, j'aimais bien lui parler. Je le trouvais plutôt cool.
-En tout cas, j'espère que toi...Tu te plais quand même ici.
Vu qu'il avait des problèmes avec d'autres gens, j'espérais que ça l'embarrassait quand même pas trop.
-Moi... Moi je tente de m'adapter, mais ça va. Ca va.
Parce que je ne pouvais pas demander à mes parents de me retirer de là, parce que je savais qu'ils refuseraient. Je m'efforçais de sourire. Eglantine, allons, comme dirait ton père, ça ne sert à rien de s'apitoyer. Un héros ne doit jamais montrer son trouble !
Je fis un grand sourire :
-Mais je suis contente de t'avoir rencontré toi.
Cela changeait des autres qui parfois ne semblaient pas super sympa. Ce n'était pas le cas de tout le monde, heureusement, mais quand même.
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Mar 11 Fév - 16:03
La baignoire n’était peut-être pas le meilleur exemple mais bon. Au moins Ren avait vu juste en la mentionnant, car la jeune fille confirma ses réflexions avec même quelques détails supplémentaires.
- En voilà un pouvoir utile !
Dès qu’on avait besoin de quelque chose, pouf ! Il suffisait de le dessiner pour le faire apparaître. Si Ren avait eu ce pouvoir là au lieu du sien, sa vie aurait sans doute été bien différente. Il n’aurait plus eu besoin de rien, puisqu’il aurait pu tout avoir rien qu’en ayant le dessin pour nouvelle passion. Le jeune homme était peiné d’apprendre que sa camarade était là par manque de chance, parce qu’elle avait été refusé là où était pourtant sa place : parmi les héros. Pour Ren, il n’y avait aucun doute là-dessus. Elle était belle et bien une héroïne. Et elle ne cessait de le confirmer en assurant qu’elle ne comptait pas plus faire le mal sous prétexte qu’elle était ici. Bon, soit. Mais que pourrait-elle faire alors ? C’était bien le mal qu’on apprenait à faire en ces lieux.
Ren n’avait pas voulu trop approfondir le sujet quand la question de la raison de présence se retourna contre lui. Il trouvait déjà qu’il en avait dit assez. Pour lui, sa réponse était plus qu’évidente mais ça ne serait pas plus mal que la jeune fille ne perçoive pas l’allusion. Par chance, la conversation dévia vite sur autre chose, mais c’était sans compter les paroles franches d’Eglantine qui ne vexaient nullement le jeune homme. Au contraire, ce dernier tourna cela sur un peu d’humour. Pour sa part, il ne se sentait pas particulièrement vieux, mais il voulait bien admettre qu’il l’était plus que la majorité des élèves de cet institut. Quand elle revint avec son histoire de prof, il nia d’un signe de tête tout en gardant son sourire. Il n’avait absolument rien d’un prof, pas même l’âge d’ailleurs. A ce moment-là, il serait un bien jeune prof !
La jeune fille n’était pas la première à s’émoustiller du pouvoir de Ren. C’est vrai que c’était pas mal comme pouvoir et même lui l’aimait assez malgré les ennuis qu’il avait eu par sa faute. Il avait cru comprendre qu’il y avait pas mal de pouvoirs dans cette école qui n’arrivaient même pas à la hauteur d’un brin d’herbe. Mais il ne blâmait personne. Car personne ne choisissait le pouvoir avec lequel il vivait. Une fois dans la chaleur de l’Institut, le jeune homme eut un peu de mal à répondre à la jeune fille. Est-ce qu’il se plaisait ici ? Mouais. Ca pouvait aller. C’était toujours mieux que le cirque ou sa vie d’errance, c’était surtout ça en vérité. Il était libre et avait enfin la possibilité de se lier d’amitié avec d’autres. En fait, c’était probablement la même réponse qu’Eglantine pour sa part. Il sourit à sa remarque.
- Moi aussi. En fait, c’est ce genre de moments qui font que je peux me plaire ici malgré tout.
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