[Terminé] [Fais oublier à Orian Harker ce qui a tourmenté son coeur... pour que notre tête reste sur nos épaules [PV Milo]

C'était drôle, cette manière qu'Altea semblait penser tout haut. Milo continua de l'observer pendant ses plans et échecs de plans, confirmant l'absence d'éthique et de sécurité dans le cas ou tout le camps serait victime du voeu.

"Oui, restons sur mon plan donc." dit-il dans une légère pointe d'agacement. S'il y avait eu un autre plan potable, bien sûr que Milo en aurait parlé. Mais ça n'était pas que ça qui agaçait le jeune homme. Principalement, c'était... Le fait de faire appel au génie. Et par l'intermédiaire de quelqu'un d'autre que Lila, Lady et Cassandra. Et encore, même avec Cassandra, des fois... Elle jouait avec le geste et Milo détestait ça. Après un bref soupir, il présenta son avant bras.

"Dernier conseil. Aucun voeu supplémentaire. Vraiment." C'était d'un ton autoritaire qu'il ajouta ça. "Et tu ne parles de tout ça à personne. Et si j'ai eu tord sur tes intentions, crois moi que personne ne s'en sortira comme ça." Pourquoi menacer à la toute fin ? En piqure de rappel, bien sûr. Mais aussi parce que Milo D'Aulnay stressait au plus haut point. Dieu qu'il détestait ça.

Ah ok. C’était donc le retour de 1) Milo le petit chef arrogant, avec son « c’est MON plan » et 2) Milo le menaçant, qu’elle appréciait aussi peu que la première fois. Par contre, le point positif était qu’elle avait au moins gagné avec tout cela une précision que le jeune homme s’était bien gardé de lui dire avant : pas de deuxième vœu. Très bien. Disons que ce n’avait pas été très transparent avant leur dialogue, d’autant plus qu’il avait fait cette comparaison avec Aladdin et le génie aux trois vœux… La raison, il ne le disait pas, mais le ton et les indices qu’elle avait eu avant était suffisamment sérieux pour qu’Altea ne soit pas tentée de déroger à cette règle. Elle était surtout agacée à l’idée d’avoir pu entraîner des catastrophes simplement parce que l’élève héros ne lui avait pas donné toutes les informations.

-Tu sais, ton plan, il n’aurait pas ressemblé à grand-chose d’autre qu’une catastrophe, si au lieu de réfléchir dessus pour clarifier ton bazar, je t’avais transformé tout de suite, vu ta générosité en informations.

Sans attendre un nouveau débat, elle tendit la main vers son bras, et l’arrêta à quelques centimètres de sa peau.

-Je vais l’invoquer, maintenant. C’est bon ? et une fois la confirmation donnée, Altea posa sa main le plus légèrement possible sur la peau de Milo, et juste alors qu’elle d’accomplissait la première condition, elle lâcha : Au fait, tu devrais arrêter d’essayer d’imiter Orian Harker, ça ne te va pas très bien. (Elle lui avait bien dit qu’elle n’appréciait pas les menaces…). La première condition accomplie, elle attendit avec une légère appréhension de voir ce qui se passerait…

Aller, voilà que la petite vilaine faisait sa peste ! C’eut le don de renfrogner l’adulte qui leva les yeux au ciel. Milo allait se taire. Oui, pour une fois, ça irait bien, comme ça, tout ça passera plus rapidement et il se réveillerait dans une autre situation de merde que celle actuelle ! La fusillant du regard, il hocha a peine la tête comme réponse avant d’être attaqué par une seconde pique. Le comparant cette fois à Orian Harker. Non mais sérieusement ? Il aurai bien voulu se défendre mais il sentit rapidement le contact entre Altea et lui, de quoi le raidir et l’empêcher de répondre. C’était vache, voire injuste, que de faire ça juste avant l’invocation et…

…

Mais quelle conne. Alors qu’il patienta, l’air interdit (bien qu’un tressaillement ne le trahisse au niveau des paupières), Altea se manqua lourdement ! Bien plus agacé que les minutes précédentes, il mit aussitôt fin au contact et recula en se prenant la tête, entamant une ronde sous l’émotion qui l’habitait.

« Mais c’est pas possible d’être aussi stupide, tu as DEUX CHOSES A FAIRE pour l’invoquer ! T’as oublié de dire son putain de prénom ! » Prénom qui était l’ancien de Milo, d’ailleurs, mais contre lequel il éprouvait une certaine haine. Se faire voler son prénom, c’était pas la joie, il faut dire. « Et d’ou tu te permets de balancer une vacherie comme ça juste avant de faire venir Gaston ? C’est une des règles de super-vilains ? Balancer une punchline juste avant de te débarrasser de sa proie ? Ça t’offre quoi ?! » Milo était hors de lui. Le contact inutile l’avait tant énervé, ces fourmillements, ce frisson horrible sous le geste... Revenant face à Altea, il ne se retint pas de poursuivre « Et c’était quoi, ça, ma « générosité en informations » ?  Tu crois que je vais te balancer toute l’étendue de ce pouvoir ? Que je vais t’offrir toutes les données ? On s’était mis d’accord pour faire un seul vœu, je te l’ai même formulé ! Si on avait pu faire plusieurs vœux, tu crois que je me serais décarcassé ? Puis en quoi ça te dérange que je te l'annonce en toute fin, comme menace et non pas comme conseil? C’était pourtant limpide non ? Tu comptais t'éclater avec ?! » Sa voix s’était élevée plus haut durant tout son discours. Quelle peste, bon sang. Il en tremblait de tout son corps.

Altea resta relativement interdite face au déferlement soudain de fureur de la part de Milo et ses hurlements qui s’intensifiaient. Ok, elle n’avait pas prononcé tout de suite le prénom, mais deux secondes plus tard elle l’aurait fait, si cet imbécile ce n’était pas mis à partir cinq pas plus loin en l’insultant. Quel con, bordel. Deux secondes de plus, pour visualiser l’apparition d’un génie, c’était trop demandé ? Apparemment oui, pour monsieur le petit chef. Putain. En plus, il ne la laissait pas en placer une, à gueuler comme ça, et ce n’était pas faute d’essayer. Et si la remarque sur la pique finale n’était pas complètement déméritée, Altea n’avait aucune culpabilité par rapport à ça. Si on comparait aux menaces qu’elle avait essuyé gratuitement après avoir montré plusieurs fois sa bonne volonté à son égard, clairement, ce n’était rien. A force de se désespérer de pouvoir se faire entendre ou répondre quoi que ce soit, surtout quand il commença à parler de son pouvoir et des informations -difficile de s’imposer avec 1m65 et une voix bien plus faible- elle eut la grande tentation d’appeler tout de suite le Gaston -elle était vive, elle aurait pu. Heureusement pour Milo, elle n’était pas une supervilaine. Le résultat de l’impossibilité de réplique quoi que ce soit fit qu’elle se ferma, et afficha un ton extrêmement froid et ironique pour répondre. Et alors là, il n’avait pas intérêt à l’interrompre.

-Ben ouais, écoute, tu vois, ma seule envie c’était de m’éclater et lui demander de faire de moi à tout jamais la personne la plus puissante du monde, et c’est tout à fait pour ça que je me suis embêtée à parler d’un plan alors que j’aurais pu juste te dire « non j’ai pas de question » et faire ce que je voulais, et que je te demandais si tu étais prêt, tu vois, j’adore manipuler les gens. Désolée, ce n’était pas évident ? Sérieusement, désolée de te dire ça, je sais pas si ton égo va supporter qu’on ne voit pas ton pouvoir comme la chose la plus désirable au moins, mais j’en rien à foutre de ton putain de pouvoir. Non, si ça me dérange, que tu me ressortes gratuitement des menaces comme un petit mafieux, je croyais avoir été claire là-dessus, moi aussi, et surtout, que tu me donnes une information capitale au dernier moment, que tu ne m’avais pas donnée parce que tu ne veux pas jouer franc-jeu -je te rappelle que tu me caches toujours les conséquences si les conditions sont pas remplies- c’est parce que je souhaite éviter des conséquences dangereuses pour tout le monde de l’utilisation d’un pouvoir. Bizarrement, je n’apprécie au moins aussi peu que toi d’être forcée là-dedans à l’aveuglette. Risquer une catastrophe parce que monsieur le grand cerveau refuse de partager clairement un élément important du fonctionnement important, et le découvrir clairement au dernier moment et par hasard, ouais, je le prends mal. Et non, je pouvais pas deviner si faire un autre vœu, ça pouvait avoir des conséquences graves pour tout le monde, ou si c’était juste que tu préférais ne pas qu’on le fasse parce que tu n’aimes pas -ce que tu vois, j’étais prête à respecter. La seule chose que je vais, ce n’est pas m’éclater, mais c’est régler nos problèmes, et en fait, tes problèmes aussi, et je te rappelle que personne t’a obligé à te mêler de notre affaire. Mais franchement, laissons tomber, maintenant je vois bien que le problème c’est que tu flippes complètement en fait, je vais aller surveiller Orian le temps qu’il faudra, et toi, tu vas repartir chercher les gens en qui tu as confiance pour activer ton pouvoir. Comme ça, tout le monde et tranquille. Et si en définitive, tu préfères ne pas l’activer tout court, fais comme tu veux, je trouverai autre chose, et je te ferais le plaisir te laisser complètement en dehors de tout ça.

Si Milo eut la chance de balancer son monologue sans trop d'encombre, bientôt, ce fut le cas d'Altéa, avec une plainte bien plus grande que celle de son rival... Et Milo ne tenta même pas de la couper dans son élan. Tout simplement parce que... Parce qu'il lui était impossible de le faire. Son cerveau semblait bloqué, tout simplement, faisant paniquer l'homme qui, à part rester fixe et se faire souiller les oreilles par les imbécilités d'Altéa... ne pouvait rien faire. Jusqu'à ce que cette dernière ne prononce ses derniers mots... S'il ne comprit pas ce qu'il venait de se passer... Milo se sentit au final d'avantage floué et plus énervé que jamais et toute leur bêtise poursuivit. Et une fois la parole revenue...


De véritables dialogues de sourds. De crétins, ET de sourds (mais certainement pas muets, oh, non, loin de là, leurs cris pouvaient certainement se faire entendre de loin). Aucun ne semblait vouloir entendre raison à travers leurs cris, engueulades et autres, et cela, sur de longues secondes. Ce fut finalement un élément dans leur vision périphérique qui les sortirent de leur dispute d'un même geste: un Orian commençant à descendre de son perchoir.

"Et merde!" lâcha finalement Milo en donnant un coup de talon dans le sol, envoyant voler des brindilles dans les airs. "On arrête les frais là, tu fais ce que t'as à faire là et à l'institut, chacun ignore l'autre, et BASTA." Parce que cette Altea lui sortait par tous les trous et plus jamais il ne voulait avoir affaire à cette petite idiote! A qui il tendit une seconde fois son bras, se retenant d'une pique comme "n'oublie pas le prénom cette fois".

Ah, ils étaient beaux, ces deux héros qui s’estimaient plus responsables que les autres… Après un échange de monologue, voilà que ces deux adultes avaient oublié tout sens élémentaire du dialogue et se contentaient de se gueuler dessus et de s’envoyer des reproches, et ils étaient bien décidés à ne rien lâcher. Ni l’un ni l’autre acceptait d’avoir eu plus tort que l’autre, et à vrai dire, trouver qui avait raison n’était même plus le but de cette « conversation ». Heureusement qu’ils n’étaient pas tournés dans une autre direction, car ils auraient pu continuer à se battre (verbalement) comme des chiffonniers, sans voir le Orian Harker qui avait attrapé des branches et descendait avec toute la haine dont il était capable. Et lorsqu’ils le virent, ils se figèrent s’accordèrent… Et finalement, Altea était presque soulagée de l’irruption du diable local, au moins, ça mettait fin à cette dispute insupportable… Ce type avait le rare don de la mettre hors d’elle.

-Ça me va très bien, répliqua sèchement Altea, qui posa très vite sa main sur la peau de Milo, frotta sa peau et prononça le fameux prénom, cette fois. « Gaston ». Oh, elle n’allait pas traîner à le dire, quoi que fasse ce génie, il ne pourrait pas être plus insupportable que son hôte. Hôte qui visiblement ne se gêna pas à la traiter pile à ce moment de « petite idiote » (elle l’avait entendu clairement), et entendre son surnom de bébé (Petite) dans la bouche de ce gars qui se pensait supérieur parce qu’il avait 4 ans, 30 centimètres et un uniforme bleu de plus, ça la fit craquer.

-Mais va te faire voir, grand débile ! s’énerva-t-elle en toute spontanéité, alors que la transformation était en cours. Eh bien bon débarras ! Sérieusement…

Milo s’était retenu ! Et DIEU, qu’il s’était VRAIMENT retenu ! A pouvoir s’en créer un ulcère à l’estomac ou à pouvoir s’ouvrir la lèvre inférieure sous la rage qu’aurait pu habiter sa dentition plantée sur sa bouche charnue. Mais non, il resta SAGE et bientôt, son visage déformé par la colère changea de direction face au contact entre Altéa et sa peau. Elle n’y allait pas de main morte… Déjà qu’il détestait ce contact, il se maudit à cet instant d’avoir pris celle-ci pour faire le vœu… Détestable jusqu’au bout… Et encore, ceci, il le pensa avant de se faire traiter de grand débile ! Non mais… Sérieusement ?! Son regard changea, mélangé entre surprise et agacement face à cette nouvelle insulte qu’il n’avait PAS mérité ! Elle avait clairement un pet au casque cette vilaine ! Dommage qu’en pleine transformation, il ne put être vu dans sa réaction et ne put non plus offrir une réponse ! Fourbe jusqu’au bout, ces vilains !

Brillant quelques secondes la forme changea petit à petit jusqu’à être plus précise dans ses traits et ses couleurs. Un véritable changement sur de nombreux points, outre leur couleur de peau, leur taille, et les fines bouclettes parfaites qui s’étaient dessinées : Gaston était là, bras croisés, avec un fin sourire sur son visage.

« Woaaaah, ça fait longtemps que j’n’ai pas été appelé moi ! » se plaignit-il faussement tout en s’étirant avant de reposer les yeux sur le petit lot que représentait sa maitresse actuelle. Elle était si petite et si mignonne ! Arf, non, il pensa à une règle… Quand c’est trop petit, c’est non. Dommage. Donc ça devait être une enfant, si elle était si petite, non ? Posant ses mains à plat sur ses cuisses, le grand couillon se pencha.

« Salut toi ! J’t’avais jamais eu comme maitresse… » dit-il de manière pensive, gagnant un sacré sérieux… Qui ne dura que quelques secondes avant que son sourire de débile ne revienne, puissance 1000. « Mais c’pas grave hein ! Allez, dis moi tout ma p’tite, quel est ton vœu ? » Il avait cet air doux dans sa demande et à la fois taquin, voire peut-être… Cruel. Il a-do-rait quand les vœux étaient mal réalisés ! C’était sa partie favorite du programme ! Sauf que le programme fut visiblement décalé à plus tard. Il fallait d’abord aller quelque part… Bon, soit, docile, la bouclette suivit donc la demoiselle, mains accrochées derrière sa tête pendant qu’il profitait de cette promenade de santé pour admirer la verdure des alentours.