Intrigue II : Partie 1 - Réveil Nocturne

Euh wait wait wait, wait a minute ! Alors que je m’envole vers le ciel avec la grâce et la souplesse de Tigrou, le personnage de Winnie l’Ourson monté sur ressorts (comment ça ce n’est pas de mon âge ? j’aime bien Tigrou, j’ai bien le droit d’avoir un faible pour les vieux dessins animés !), et que je m’apprête à lever les bras en hurlant le nom de mes plus proches avec le sourire, je sens une main précipiter mon retour sur le sol. Interloqué, je regarde du mauvais côté, avant que mes yeux bruns ne croisent ceux du responsable. Oh ! C’est Delphino. Un mytho, on s’est croisé dans le bar qui leur est réservé, de temps à autres. Moi je peux me transformer en loutron (c’est une découverte récente), mais lui c’est carrément un dauphin ! C’est vraiment trop cool de rencontrer un vrai dauphin, dans vingt ou trente ans, il n’y en aura plus. En tous, cas c’est comme ça dans mon futur.
Il a pas l’air très content Delphino. Visiblement, je l’ai gêné en appelant ma famille et mon meilleure amie et ma… Artémis. Bah ! Tant pis ! Je ne suis pas étouffé par les remords, et je ne compte pas m’arrêter, il faut juste que je lui explique et il devrait comprendre (sinon eh bien… c’est pas grave, tout le monde ne peut pas nous apprécier tout le temps).

« Désolé si je t’ai gêné Delphino ! J’ai juste vraiment envie de retrouver ma famille et mes potes, c’est un événement HISTORIQUE j’en suis sûr donc je veux vivre ça avec eux ! Tu n’as pas envie de retrouver quelqu’un, toi ? Et t’en fais pas pour ma santé, mon cœur est solide et je mesure un mètre quatre-vingts, tu sais ». Je mets de côté le fait qu’il m’ait mal parlé, avec une fausse compréhension au premier degré de ses paroles. Il est trois heures du matin, on est tous un peu sur les nerfs, c’est parfaitement compréhensible. L’excitation se manifeste de différentes façon. Pauvre Delphino, il est peut-être tout seul ?

D’ailleurs, moi je ne le reste pas, tout seul ! Je vois bientôt granpapyton Dubois qui fend la foule et je l’accueille avec un grand sourire. (Papy-ton, c’est parce qu’en réalité c’est mon arrière-grand-oncle mais c’est un peu trop long à dire, donc je dis papy-ton, granpapy pour son âge et ne pas le confondre avec mon vrai tonton Neville, qui est aussi ma marraine, et -ton pour tonton, c’est joli non ? Je suis super content de le voir, c’est vrai que des fois j’oublie de penser à lui quand j’appelle ma famille parce que je ne l’ai pas beaucoup connu dans mon époque… Je suis trop touché qu’il s’inquiète pour moi comme ça, et qu’il veuille me défendre.

« Oh ne t’en fais pas granpapyton, tout va bien. Si Delph t’a indirectement fait venir alors tout est pour le mieux ! C’trop gentil de vouloir me défendre ! ça va ? »

Je me rends bien compte que granpapyton il a dû beaucoup boire, quand même. J’allais de nouveau appeler les autres, quand l’une d’entre elle se manifesta… non deux d’entre eux se manifestèrent ! AREEEES ! et ARTEEE !

« AREEES ! ARTEEE ! » je les hèle alors qu’ils sont maintenant plus qu’à deux pas de moi. « Oh oui ne t’inquiète pas, tout va bien, j’ai juste un peu contrarié Delph, et Dubois est venu pour me défendre je crois qu’il s’inquiétai pour moi… J’espère juste qu’ils ne vont pas s’énerver, il a l’air d’avoir beaucoup bu…  Et vous ça va» je réponds en murmurant à Artémis et Arès.

Mais tout cela s’éloigne de mes préoccupations, car bientôt, Trueman se met à parler. Et les révélations qu’il fait sont… fracassantes. Alors j’avais raison ? C’est bien un événement historique. Une attaque par des supers du bâtiment de la Flander’s, c’est vraiment de l’inédit. J’avoue que…. Je suis excité de voir ce qu’il va se passer ensuite, est-ce que Trueman a des explications à nous donner.

« ça te rappelle quelque chose de notre futur Arès ? Moi rien du tout… » je demande à mon meilleur ami.

Et dans le même temps, je suis inquiet, un peu. Je regarde Artémis, pour savoir comment elle prend cette nouvelle, et doucement, très doucement, ma main se rapproche de la sienne. Ma paume est presque à frôler la sienne, et soudainement, mon cœur se met à battre beaucoup plus vite, et ces quelques millimètres qui séparent ma peau de la sienne deviennent incommensurablement plus vitaux, plus cruciaux, plus au centre du monde, que la voix de Trueman dans son micro. Vais-je la saisir ? Je n’ose pas, et je reste là, avec ce gouffre de millimètres entre nos mains. Mais déjà, je me sens rougir. Vite, fixer mon regard sur la scène. Mon téléphone a vibré dans ma poche, mais je suis à des années lumières. Je ne peux pas le saisir, comment pourrais-je faire sans m'éloigner de la main d'Artémis?

Décidément le p'tit Loulou était bien trop adorable pour ce monde. Depuis quand un Harker désamorçait une situation ? Ou même... Depuis quand on s'excusait ? Le pauvre petiot avait probablement vécu un futur doux et paisible. Difficile de s'endurcir dans ces conditions. Dubois tapota la tête de son arrière petit neveu, avant que son côté surexcité ne le fasse héler à nouveau ses amis.
Dubois ira voir Orian après cette petite réunion pour qu'il enquête sur un éventuel harcèlement.

Quant à Trueman, s'il était à l'institut en personne au lieu de réquisitionner des vilains expérimentés pour protéger la Flander's Compagny c'est qu'il avait une idée derrière la tête nous concernant. Simple main d'oeuvre gratuite ou catastrophe dans les rangs de la multinationale, c'était une question que le vieil homme se posait. Dans les 2 cas, il ne souhaitait pas participer à l'action.

Lotre

La dernière goutte de son deuxième café venait de tomber dans sa tasse quand Shana vint s'asseoir à côté d'elle... Oh ? Elles ne s'ignoraient donc plus ? Lotre devait reconnaître que ça ne l'arrangeait pas tellement, elle ne savait tout bonnement plus comment se comporter avec l'héritière. Elle ne s'était pas attendu à trouver Shana ici, à l'institut, après tout ce temps. Pire, elle aurait préféré qu'elle soit plus virulente et colérique que ça, détestant Lotre, coupant brutalement le moindre lien, ignorant définitivement son existence et la confrontant à ses propres actions car après tout c'est la mytho qui avait mis fin à leur histoire en coupant les ponts de manière anarchique.
Si à l'époque cela avait semblé être une excellente idée, Lotre devait reconnaître qu'elle avait eu sa première peine de cœur et une partie d'elle voulait savoir si Shana aussi... Mais ce serait bizarre de demander, comme il serait bizarre de ne pas répondre :

"Ils vont peut être vouloir qu'on les venge ?"

La mytho hésita et prit sa tasse de café avant de demander :

"Tu en veux une ?"

Léandre

Pardon ? Est-ce que Léandre venait bien d'entendre ce qu'il avait entendu ?! Ce chat venait de faire des sous entendu salace sur Henriette ET critiquer Neville ? C'était beaucoup d'un coup et pas le genre du secrétaire de laisser passer ce manque de respect. De sa main libre il poussa le chat par terre, bien conscient que l'animal retomberait sur ses pattes et se tourna vers Neville, focalisé sur son téléphone :

"Viens, allons rejoindre Orian. Il nous évitera sûrement de jouer les sbires vengeurs pour Trueman."

Puis du regard il chercha sa soeur et l'appela :

"Henry, viens avec nous !"

La tension dans les annonces allait crescendo. Mais le pire était l'appel de Trueman. Captain Amerlock était mort ??? DEUX FOIS ????? Mais c'était quoi cette attaque ? J'avais beau être une chevaleresse je n'en menais pas large. Ma main se resserra autour de celle de ma bien aimée.
Allait-on être envoyé•e•s à la Flander's pour la défendre ? Ou est-ce que nous aurons seulement le temps d'y aller ? Une attaque ici, à l'institut était probable. Et si les terroristes avaient tué Captain Amerlock, nous n'avions aucune chance désarmé•e•s. Alors il me vint une idée :

"Tabs mon amour, vu que tu es américaine tu as forcément été dans une armurerie ? Tu peux nous téléporter là bas ? J'ai beau être vaillante mes pouvoirs sont à chier." chuchotais-je

Si je pouvais avoir des armes blanches ce serait l'idéal pour moi. Des armes à feu ce serait toujours pratique également. Et bien sûr, j'avais complètement l'intention de dévaliser l'armurerie pour en faire profiter les copains (Kazu, Lotre, Adèle, Jayden, Neville. Peut-être même Harry ? ... Altéa n'avait pas vraiment besoin d'aide vu son pouvoir)

Euh…What the nani-fuck ? « ...J'ai pas de compte à te rendre Altéa ». C’était quoi cette réponse claquée au sol ? Les yeux d’Altea s’arrondirent dans une expression interloquée. Elle ne s’attendait pas à ce que sa mère lui dise une chose pareille. A vrai dire, elle pensait simplement qu’elle allait lui répondre quelque chose comme « ces crétins de l’Institut sont venus me chercher lorsqu’ils se sont rendus compte que c’était la merde ». Voire un « j’étais restée sur le campus pour… » pour quoi d’ailleurs ? Mais un « J’ai pas de compte à te rendre Altéa » ? C’était rude, pour une interrogation légitime. La jeune femme plissa ensuite les yeux alors qu’elle regardait sa mère. Heureusement qu’elle avait de l’éthique et qu’elle n’était pas une véritable supervilaine qui aurait pu vouloir utiliser son pouvoir de télépathie… (Loin d’elle l’idée d’utiliser cela contre sa mère, elle n’avait pas de problème à ce qu’elle ait sa vie). Mais quand même, Antonella était sa mère, elle était bien placée pour Altea n’était pas née de la dernière pluie, et qu’une telle phrase ne pouvait que lui faire comprendre qu’elle voulait lui cacher quelque chose. Mais ce n’était pas le moment d’aborder le sujet.
« Ne le prends pas comme ça, je posais juste une question » répondit Altea avec un ton étonné (et avec une petite dose contenue d’indignation).

Il était évident que la bévue d’Antonella ne serait pas oubliée de sitôt, il restait désormais à voir si la raisonnable mais curieuse Altea comptait revenir prochainement sur le sujet… En tous cas, ce n’était pas le moment, vu la conversation (soi-disant) sérieuse que la Sainte Trinité de l’Institut allait leur annoncer. Cette dissonance demeura dans un coin de son esprit, bien que sa douceur habituelle reprit le dessus.

« Ou, bien sûr » dit-elle pour les traductions, en se rapprochant de nouveau physiquement de sa mère en s’appuyant un peu sur elle (pas comme un câlin… mais presque), pour lui chuchoter les annonces en langage Tsumi. Elle dit "J'imagine que vous êtes assez intelligents pour comprendre que mon intervention ici, et surtout, à cette heure-ci, n'amène rien de bon », elle est peut-être un peu optimiste… puis vint l’annonce de l’attaque, et elle traduit avec quelques secondes de décalage, le temps d’accuser le choc. Son cerveau chauffait déjà, tâchant de réfléchir aux sources possibles de l’attaque, et de ce qu’il fallait faire, c’était préoccupant quand même. Puis elle fit de son mieux pour les voix bizarres qui sortirent du téléphone de Trueman, qui mentionnaient des héros qu’elle connaissait.

Avec un Captain Amerlock mort deux fois ? C’était quoi ce bordel ?

Bon. Les choses étaient claires de toute manière.

« FIGHT ». C’était tout ce qui ressortait de ce discours.

« Bon, on va passer une bonne soirée » ironisa Altea, en regardant sa mère. Elle était visiblement déjà sur le pied de guerre. « Personne n’a l’air de comprendre grand-chose à cette affaire, mais bon, j’imagine qu’ils vont nous demander de les aider à casser la gueule des supers tarés… C’est bizarre que personne n’ait entendu qu’une chose pareille se préparait, cinquante supers qui pètent un câble ça devrait pas passer inaperçu…»

Grmbl… Se dirigeant vers un coin de la pièce en ignorant tout le monde, Cillian ne put s’empêcher de grommeler… Non seulement une espèce d’idiote avec des emojis au dessus de la tête venait de l’énerver en faisant le plus de bruit possible, voilà que, à présent, c’était dans le micro que ça gueulait. Et tout ça pour annoncer la mort d’un idiot de super-héros en plus ! Si les super-héros mouraient, cela laisserait plus de place aux vilains, non ? Et puis, de toute façon, pour notre cher irlandais, une mort ne pouvait être qu’une bonne chose puisqu’elle débarrassait la Terre d’un humain de plus… Et, à part lui et les roux, ce n’était pas une grande perte. Alors pourquoi s’en plaindre, hein ? Et pourquoi, surtout, gueuler dans un téléphone pour en informer un gars en pyjama ?! Le rouquin poussa de nouveau un énorme soupir et se dirigea vers l’entrée, prêt à aller se recoucher sur le champ.

Sauf que voilà… On allait pas le laisser sortir comme ça, cela aurait été trop facile… Non, il fallut que des idiots de sous-fifres l’empêchent de partir et lui intiment de retourner dans le gymnase pour observer la suite des évènements… Se retenant difficilement de leur offrir un aperçu de son pouvoir, Cillian se contenta simplement de soupirer et fit demi-tour, se posant de nouveau contre un mur et observant les autres d’un air dédaigneux. Qu’ils paniquent, qu’ils aillent aider la Flander’s Company et ses supers, lui s’en fichait… Il resterait là jusqu’à ce que ceux qui l’avaient empêchés de partir se cassent et qu’il puisse enfin retourner dans sa chambre pour dormir. A moins qu’on ne vienne l’emmerder, bien entendu, mais à vos risques et périls !

Attends… QUOI ?! Ses doigts se resserrant autour de ceux de Khalee, Tabitha laissa échapper une exclamation de surprise lorsqu’elle entendit ce pourquoi elle avait été réveillée en plein milieu de la nuit. Ainsi donc, la Flander’s était attaquée ? Et par des supers en plus ! Voilà une info que certaines personnes en Amérique auraient été ravies d’entendre. Mais, pour l’instant, ce n’était pas ce qui importait pour la jeune Oméga… Tentant du mieux possible de jouer son rôle de super-vilaine, elle alternait entre des regards vers son "père" et des regards vers Khalee, se demandant quoi faire. D’un côté, il était évident qu’elle allait venir en aide à l’entreprise de Trueman, souhaitant protéger l’héritage qu’elle était censée recevoir un de ces jours mais, de l’autre, ne devait-elle pas aussi penser à protéger certains de ses proches ? Certes, un vilain devait d’abord penser à lui et à ses propres bénéfices mais… C’était très dur pour Tabitha… D’autant plus que sa petite amie lui donna une occasion unique de donner le change. Ou, du moins, de son point de vue, elle pourrait donner le change grâce à cela…

« Mais oui ! Super idée sweetheart ! Et puis, comme ça, on pourra aussi fournir une arme à papa et il pourra nous montrer à quel point il est classe ! Même si je suis sûre qu’il n’a pas besoin de ça ! »

Bien entendu, Trueman ne serait pas le seul à profiter de cette téléportation impromptue, mais Tabitha se garda bien de le mentionner. Elle se contenta simplement de déposer un nouveau baiser sur la joue de Khalee, se concentra pour essayer de visualiser une armurerie, même si elle n’avait jamais mis les pieds à l’intérieur de l’un de ces endroits, puis parvint finalement à les téléporter toutes les deux dans une rue où, avant de partir des Etats-Unis, il lui avait semblé apercevoir un vendeur d’armes. Restait maintenant que personne par ici ne connaisse son passé de héros ou que, avec le temps, plus personne ne sache qu’elle existe… Ce serait le comble qu’elle soit démasquée en tentant d’aider la Flander’s Company, après tout…

« Et voilà, bienvenue chez moi, très chère Khalee Desmarais, FDP de mon coeur ! Maintenant, dépêchons nous, je ne voudrais pas traîner trop longtemps par ici ! »

Le monde changea autour de nous. Le brouaha fit place au calme. La panique disparu au profit de la normalité. Il faisait nuit aussi à Miami, mais à en juger par les voitures et les piétons qui circulaient il n'était pas très tard.
Il me fallut quelques secondes pour totalement comprendre ce que je faisais ici. Et quelques secondes pour capter que ce que venait de faire ma petite amie était extraordinaire ! On avait traversé la moitié du monde !

"T'es vraiment la meilleure !" dis-je en toute sincérité.
J'étais tellement fière. Je déposai un petit bisou sur la joue de ma bien-aimée et la tirai ensuite par la manche. Aucune idée d'où était l'armurerie à laquelle avait pensée Taby, mais il fallait faire vite alors mes jambes s'étaient déplacées toutes seules.
Après une dizaine de pas, nous vîmes à peine plus loin... 2 magasins d'armes en face l'un de l'autre. Mais wesh ! Ce pays était tellement cliché !

"Il va falloir que tu caches ton visage. C'est chez toi ici tu ne peux pas risquer d'être recherchée."

Moi je m'en foutais, je vivais à des milliers de kilomètres. Continuant à marcher, je pris (volai) sans la moindre gêne un bob, des lunettes à grands verres et les tendis à Taby. C'était ridiculement mignon.
En quelques pas nous arrivâmes devant l'une des devantures. Il y avait un bel étalage d'engins de mort. Mais on devait se concentrer sur l'essentiel. Des pistolets car ça prenait peu de place, des munitions, et ça ferait l'affaire.

"Je suis très heureuse d'accomplir ce méfait avec toi."

Suivre Milo. Voilà le plan que suivait Harry depuis maintenant quelques minutes, depuis qu’il l’avait retrouvé dans la foule. Certes, il laissait parfois son regard se balader dans la pièce, adressant parfois un signe de main à ses amis ou encore baissant le regard lorsqu’il aperçut Barbara non loin, mais cela ne l’empêcha aucunement de ne pas quitter son mentor d’une semelle. Et il fit bien puisque cela lui permit d’apercevoir un éclair de fierté sur son visage. Un éclair vite effacé par les annonces parvenant de l’estrade, mais de la fierté tout de même… Et, s’il n’était pas aussi inquiet de ce qu’il se préparait, Harry aurait presque pu se rapprocher du D’Aulnay pour lui faire un petit câlin. Sauf que voilà… Armand Trueman avait pris la parole, et c’était ce qui devait le plus compter actuellement… D’autant plus que ce qu’il annonça ne semblait pas être la meilleure des nouvelles. Une attaque de la Flander’s Company ? Des supers qui agissait hors contrat ? Il fallait s’en occuper au plus vite !

« Une cinquantaine d’individus ? Des détenteurs de pouvoirs ? Tu crois que c’est des super-vilains qui agissent sans contrat ? Ca me semble l’explication la plus plausible, mais pourquoi il s’en prendrait à la Flander’s Company ? Et pourquoi maintenant ? »

Mais le Rouantelezh n’eut pas le temps d’entendre la réponse de Milo qu’une voix paniquée retentit dans les hauts parleurs, suivie d’une autre beaucoup plus aiguë. Et ce qu’elles avouèrent mit Harry hors de lui. Comment ça on avait tué Captain Amerlock ? Comment ça on s’en prenait à un héros que le jeune homme appréciait tout particulièrement ? Armé d’une détermination qu’il ne se connaissait pas, même depuis qu’il s’entraînait avec Milo, notre petit SDF observa attentivement Trueman et les sœurs Harker, attendant leurs consignes… Et principalement celles de Lila, cela va de soit.

« Bon… Je sais pas si mon pouvoir de lasers va s’activer comme je le veux ou si je vais juste être aveugle, d’autant que j’arrive pas encore à maîtriser ça, mais il faudrait qu’on fasse quelque chose là, non ? T’en penses quoi toi, Milo ? »

Toujours aussi fatiguée, Adèle fit tout de même un effort et tenta du mieux possible de rester éveillée pour aider l’un de ses plus proches amis à repérer ses camarades de chambre. Elle laissa donc son regard parcourir le gymnase, tentant de repérer ne serait-ce qu’un détail pouvant lui faire penser à Khalee ou Jayden, que ce soit le torse musclé du garçon ou la chevelure de la jeune fille. Mais, sans grande surprise, Neville fut plus efficace qu’elle et ce fut lui qui aperçut l’un des deux FDP en premier… Il en fit donc part à la Laressingloise et lui désigna Khalee d’un signe de main. Cette dernière se trouvait aux côtés d’une jeune fille et semblait parfaitement en sécurité, ce qui était pour le moins rassurant. Cette jeune fille ne semblait pas être celle avec qui elle avait passé la nuit dans les toilettes, mais peu importait pour Adèle… Elle faisait bien ce qu’elle voulait après tout ! Le plus important, c’était de retrouver Jayden. Même s’il n’y avait pour l’instant aucun signe de lui…

« Bon, on sait où est Khalee et elle a l’air parfaitement en sécurité ! Surtout que, si elle est avec la fille de Trueman, je pense qu’elle n’a rien à craindre ! Mais, en ce qui concerne Jayden… Tu veux que je me mette à sa recherche ? Si je le retrouve je lui dirais de te rejoindre, ça te va ? »

N’attendant pas la réponse de son ami, la Magret le laissa avec le fameux Léandre et se dirigea vers la foule, s’attardant sur chaque chevelure rousse pour savoir si elle cachait un FDP-boussole. Malheureusement, le seul roux sur lequel elle tomba fut un gars étrange qui ouvrait sa bouche bien trop grand, et elle dut faire demi-tour tellement elle fut dégoûtée… Pourtant, notre chère masochiste ne se laissa pas abattre et continua ses recherches. Ignorant totalement le discours d’Armand Trueman, elle passa son temps à parcourir la foule à la recherche du beau gosse de sa chambre. Ou, tout du moins, ce fut son programme jusqu’à ce qu’une voix un peu trop stridente ne résonne dans ses oreilles, annonçant la mort d’un certain Captain Amerlock. Attends… QUOI ?! Il se passait quoi là ? Et elle qui était toujours en culotte…

Jetant plusieurs regards autour d’elle, Tabitha espérait ne pas croiser sa mère, ou l’un des héros avec qui elle travaillait. Non seulement parce qu’ils lui demanderaient probablement ce qu’elle fichait ici, mais également parce qu’il était évident qu’elle allait devoir faire croire qu’il s’agissait d’anciens ennemis. Et elle ne voulait pas mentir à Khalee… Du moins pas maintenant, pas alors qu’elle était sur le point d’accomplir un méfait avec elle… Elle se contenta donc de lui sourire, continuant de regarder autour d’elle comme si elle craignait de se faire repérer. Même si, en réalité, elle n’eut pas le temps d’y penser longtemps puisqu’elle fut finalement entraînée en un temps record vers deux armureries face à face. Décidément… son pays étant bien différent de la France, c’était évident ! Mais ça arrangeait les affaires de Tabitha, dans ce cas-là. Elles n’auraient pas à chercher trop longtemps avant de trouver des armes, et pourraient rentrer dès que possible à l’Institut pour aller aider la Flander’s Company…

« Tu as raison, my love ! Les autorités me connaissent, mais je crois que ça leur ferait un choc de revoir leur worst nightmare après tant de temps sans que je ne leur cause de problèmes… Quoi que ce serait drôle, quand j’y pense ! »

Préférant cependant rester incognito, pour les raisons citées plus tôt, la fille Truelle enfila tout de même le bob et les lunettes, avant de prendre la pose quelques secondes pour sa petite amie, comme si elle lui demandait comment elle la trouvait. Puis, souriant toujours, elle se dirigea lentement vers l’un des deux magasins d’armes et observa avec attention ce qu’il s’y trouvait. Elle élimina d’office certaines armes trop lourdes ou qui lui demanderaient trop de concentration pour se téléporter, puis dirigea son regard vers les revolvers. Ca, ce ne serait pas trop compliqué ! Si elles n’en prenaient pas trop d’un seul coup, les deux amoureuses parviendrait aisément à en ramener à Paris et en faire profiter quiconque en aurait besoin. Et c’était là le but de leur visite à Miami, n’est-ce pas ? Alors au boulot !

« Khalee ? Je t’ai montré mes talents de téléportation, tu veux bien me montrer tes talents de voleuse maintenant ? Je serais ravie de voir à quel point ma beautiful girlfriend se débrouille ! »

"my love" haaaaanw elle était trop choupette !
Bon, il fallait que je sois à la hauteur du défi que Taby m'avait lancé. J'étais quasi à poil, rien n'était préparé. Sans outil pour déverrouiller la vitrine il n'y avait qu'une solution : la force brute.

"Cupcake, je m'occupe de t'ouvrir un passage et tu prends la marchandise."

Sans même laisser le temps à Tabs de me répondre je me mis à courir vers le feu rouge le plus proche. Là, je repérai un SUV conduit par une cinquantenaire.
PAR-FAIT
Ni une ni deux je me servis de mon pouvoir pour lui arracher un ongle (et à moi aussi mais j'avais l'habitude de prendre cher). La femme se mit à crier et je profitai de la diversion pour ouvrir la porte et la balancer dehors. Dans 5 minutes l'ongle aura repoussé, je ne m'en voulais donc pas pour un sou.
Je mis ma ceinture puis je démarrai la voiture et fis demi-tour : direction la vitrine de l'armurerie. Si je ne descendais pas il y avait même une chance pour que je ne sois pas repérée, c'était tout benef, non ? Taby n'avait qu'à nous teleporter pour nous évacuer, et hop ça serait Noël à l'institut.

Cupcake ? Khalee venait-elle d’utiliser la langue maternelle de sa petite amie pour lui trouver un surnom affectif ? Tabitha en fut très touchée et sentit ses joues se rosirent tandis qu’elle observait la FDP se diriger vers un feu rouge pour passer à l’action. L’oméga aurait bien voulu remercier sa copine par un long baiser passionné, pour lui faire ressentir à quel point cet effort lui plaisait, mais elle n’en eut pas vraiment le temps… En effet, avant qu’elle n’ait eu le temps de dire ouf, un SUV se retrouva dans la vitrine de l’armurerie et lui ouvrit un passage. Sursautant, la fausse fille de Trueman regarda autour d’elle et comprit assez vite que c’était la Desmarais qui était à l’origine de tout cela. Vu l’état de la vitrine et du véhicule, elle ne put donc pas s’empêcher de se précipiter vers la porte passager pour l’ouvrir et s’assurer que tout allait bien pour Khalee…

« Babe… Tout va bien ? You’re bleeding… Je me dépêche de récupérer quelques armes et on rentre, ok ? Je sais pas si c’est grave mais il faut quand même prendre soin de toi ! »

Et aussitôt dit, aussitôt fait ! Sans même attendre la réponse de sa petite amie, Tabitha se dirigea à l’intérieur du magasin et s’empara de quelques revolvers qu’elle alla déposer sur les genoux de la FDP. Puis elle retourna vers les rayons de l’armurerie et vola également deux ou trois poings américains. On ne sait jamais, ça pouvait être utile après tout… C’est en tout cas ce que ce disait la Truelle, et ce pourquoi elle décida d’en prendre aussi, avant de passer devant un manteau et de le voler aussi, pour couvrir le corps pas très habillée de la Desmarais. Et, une fois ceci fait, il fut enfin l’heure de rentrer à Paris… Tabitha enfila donc le manteau à Khalee, profita des rangements que cela leur offrait pour y mettre les poings américains et quelques revolvers dans les poches, puis s’empara des armes restantes et se concentra pour retourner à leur point de départ. Ce qui leur prit un peu plus de temps qu’à l’aller, compte tenu de leur chargement…

«Et voilà my love, premier crime en amoureuse ! Et pas le dernier j’espère… Mais avant, s’il te plaît, va te faire examiner à l’infirmerie ou quelque chose comme ça… Ton exploit à l’armory ne t’a pas fait que du bien… »