[Terminé] En parlant de consanguins...

Nom de Dieu de nom de Dieu de BORDEL DE MERDE ! Un professeur avait-il vraiment fait l'erreur d'envoyer la "fille" de son patron en retenue ? Existait-il vraiment des gens aussi idiots dans cet Institut ?! En plus, c'est pas comme si elle avait fait quelque chose... Elle avait été accusée à tort et devait  quand même subir les heures de colles, parce que si elle protestait, le professeur se ferait un plaisir de lui en rajouter...

Plutôt énervée, donc, Tabitha se dirigeait d'un pas rapide vers la salle où elle allait être enfermé pendant un bon moment, puis défonça violemment la porte d'un coup de pied pour y entrer, faisant probablement sursauter tout ceux qui s'y trouvaient déjà... Mais elle ne dérangea cependant pas grand monde, apparemment, puisqu'il n'y avait qu'une seule personne ici. Une personne que l'Oméga crut reconnaître comme étant le cousin d'Altéa, bien qu'elle n'en soit pas certaine vu qu'elle ne l'avait que très peu vu

« Toi aussi on t'as envoyé ici pour rien ? Ou t'es juste un mauvais élève habitué aux heures de colles ? »

Non. Sérieusement. Tabitha X ici ? Encore une américaine ici ? ENCORE UNE AUTRE CASSOS ? Et reliée à Altéa, bien sûr. Non mais ça n’était pas possible. C’était une mauvaise blague. Ou une caméra cachée. NON. UN NOUVEAU PLAN D’ALTEA POUR L’EMMERDER. Clairement. Parce que c’est pas comme s’il y avait une ECOLE DE SUPER-VILAINS AUX ETATS-UNIS BORDEL DE MERDE. Du calme Baz, pas de crise de nerfs, on ne tue personne. Surtout qu’il avait un pouvoir qu’il ne maitrisait pas pour le coup.

« … Parce que j’ai voulu prendre l’air loin de tout ce qui me faisait penser à mon pays. Loin d’Altéa, de mon oncle, de ma sœur… Mais c’est loupé. » grogna-t-il dans un soupir avant de s’agacer et de parler plus rapidement. « Non mais sérieux, c’est quoi votre problème les super-héroïnes ? Vos hormones vous font faire n’importe quoi ? Vous voulez vous faire défoncer l’arrière-train par du super-vilain et français, en plus ? Ca rajoute de l’exostisme, c’est ça ? Non mais faut comprendre qu’à force que tous les super américains viennent en France, vous allez tous vous retrouver entre vous, hein ! Non mais parce qu’entre ta chère copine et Lucina, je suis servi ! »

Bon… Apparemment, l’élève présent dans la pièce était bien le cousin d’Altéa, puisqu’il l’avait mentionnée une ou deux fois pendant sa petite réplique d’enfant capricieux. Et, en parlant de ce râlage, il semblait également qu’il ait reconnu son interlocutrice. Ou, tout du moins, c’est ce que Tabitha supposa en l’entendant mentionner l’Amérique. Bien… Ne restait plus qu’à espérer, maintenant, qu’il n’aille pas raconter à tout le monde qu’une héroïne se faisait passer pour la fille de Trueman… Mais, pour l’heure, ce n’était pas la priorité. Pour l’heure, la jeune Oméga devait faire comprendre à ce cher Basilio que le monde ne tournait pas autour de sa petite personne et que toutes les américaines n’étaient pas ici pour le faire chier… Et c’est donc dans ce but précis qu’elle alla s’asseoir juste en face de lui, un petit sourire aux lèvres.

« Mes hormones vont très bien, merci, mon cher Basilio… Toi, par contre, tu devrais faire attention, c’est pas bon pour ton coeur tout cet énervement ! Tu ne voudrais pas ajouter "cardiaque" à ton dossier médical, n’est-ce pas ? » Élargissant un peu son sourire, elle poursuivit : « D’autant que, si je suis ici, c’est pas pour me faire troncher ou encore venir t’emmerder, j’ai mieux à faire… Non, si j’avais eu un plan, ce qui n’est pas le cas, ça aurait plutôt été de retrouver ma chère copine Altéa pour refaire comme à Miami à l’époque, et c’est tout ! »

Ok. Basilio se mit à applaudir.

« Une vanne sur mon handicap, bravo, les français ont déjà déteint sur toi. » ne put-il s’empêcher de dire avec beaucoup de sarcasme. Et… Oh mon dieu. Une Altéa bis.  « Hey, je n’ai jamais dit que tu étais venue ici pour m’emmerder, déjà. Ca me ferait mal d’être le centre du monde d’une pote d’Altéa… » poursuivit Baz alors que… Tabatha ? Ouais, un truc du genre, avait reprit concernant son passé avec sa cousine … Minute. ...

« Tu peux me ramener une noix de coco fraiche S’il te plait ? Il doit bien y en avoir à Miami, Miami, Miami, Miami, Miami, Miami, Miami, Miami. »

Croisant ses bras, Basilio s’enfonça dans son fauteuil, remerciant sa mémoire de lui avoir rappelé le pouvoir de cette cassos avec un énorme sourire de crapaud. Finalement, cette heure de colle pouvait se montrer drôle. Très drôle même.

Non mais… Qu’est ce qu’elle foutait subitement assise sur une chaise de l’aéroport de Miami ? N’était elle pas, il y a quelques secondes, dans la salle de retenue de l’Institut Trueman en train de discuter avec… Oh, tout devenait évident maintenant ! Cet idiot de Basilio s’était souvenu du pouvoir de Tabitha et s’en était servi à son avantage ! Ça expliquerait pourquoi il lui avait demandé de lui rapporter une noix de coco, d’ailleurs… Mais ça n’allait pas se passer comme ça, ooooh non !

Mettant la main à sa poche, l’Oméga se félicita en y sentant son porte monnaie et se dirigea vers le premier bureau de change qu’elle croisa, où elle transforma ses euros en dollars. Puis, un énorme sourire aux lèvres, elle se balada dans la ville jusqu’à tomber sur un magasin où elle acheta l’outil de sa vengeance. Ensuite, toujours souriante, et après avoir passé quelques minutes dans sa ville natal – parce que ça lui manque quand même, faut pas déconner – elle pensa fortement à Basilio et… se retrouva subitement dans la pièce que cet idiot lui avait fait quitter…

« Tiens, j’ai un cadeau pour toi ! C’est pas une noix de coco, parce que, contrairement à ce que tes clichés semblent croire, Miami n’est pas une île déserte où on peut en trouver, mais je suis sûr que tu vas aimer ! »

Bien sûr que non… Tabitha était même quasiment certaine du contraire… C’est d’ailleurs exactement pour cela qu’elle avait acheté spécifiquement des huîtres ! Elle avait misé sur le fait que c’était un mets qui n’était pas apprécié par tout le monde…

Dans cette journée de merde, Basilio lâcha son tout premier rictus. Voir la gueule de cette débile déformée et disparaître presque aussitôt… Mais elle ne revenait pas. Tiens, elle abandonnait déjà ? Ah, les héros, c’était plus ce que c’était… Soupirant, il tourna sur son fauteuil et sortit ses affaires, prêt finalement, à accueillir un peu mieux la retenue. Mais bien sûr, Tabitha gacha tout. Comme d’habitude. Aurait-il sa noix de coco ? … Non. Déception. …

« … Tu travailles ton côté mytho, c’est ça ? » demanda Basilio, ne sachant pas de qui elle se foutait avec son « y a pas de noix de coco à Miami gna gna gna ». Mais quelle sombre conne… Bon, au moins, il y avait des huitres. Ça n’allait pas le desaltérer, au contraire mais…

« Cool pour les huitres. Tiens, ça me rappelle quand on avait fait cette mission, ta copine et moi, avec toi. Tu avais exactement la même odeur. » Baz se mit alors à fouiller sa sacoche à la recherche de son couteau-suisse avant de le trouver et d'en user sur un premier coquillage. « Du coup (sluuuuurp) que fait la grande héroïne Truelle chez les vilains ? Altea bis ? Vous n’avez pas d’inspiration… Squatter vos ennemis, franchement, y en a au moins 4 qui font déjà ça ici… Et sérieusement ? Chez les rouges ? T’es passée sous le bureau de Mila pour ne pas avoir à payer ta scolarité avec ton pouvoir de merde ? » Du venin, toujours du venin, mais un venin auquel Tab’ était certainement bien habituée. « T’as pas pris le citron ? »

Basilio aimait les huîtres, vraiment ? Même si sa petite vengeance avait échouée, Tabitha fut tout de même heureuse de constater que le jeune homme avait des goûts de merde… Que ce soit en terme de nourriture ou de blagues, apparemment, au vu de sa mention de sa soit-disant odeur d’huître lors d’une de leur mission commune. Mention qui la fit ricaner un petit peu, il faut bien l’avouer, tandis qu’elle sortait un bagel qu’elle avait également pris le temps d’acheter lorsqu’elle était à Miami…

« T’es sûr de pas confondre, mon petit Basilio ? Nan parce que… dans mon souvenir, l’odeur venait plutôt de toi… A moins que ce ne soit juste ton odorat qui ait eu un souci ce jour-là, qui sait ? »

Ricanant de nouveau, fière d’elle, Tabitha prit une nouvelle bouchée de bagel et alla s’installer sur une table non loin de celle du Tsumi – tout pour le faire chier, vous comprenez 8D – avant de sortir ses affaires pour se mettre au travail. Sauf que voilà… Basilio lui posa une question à laquelle la Truelle ne s’attendait pas vraiment, et elle mit quelques instants avant de lui répondre…

« Ce que je fais là ? Ben j’ai pas vraiment eu le choix en fait ! Et ta chère cousine non plus, d’ailleurs. Mais bon, ça tu t’en fiches ! Toi t’as juste remarqué qu’on empiète sur ce que tu considères comme ton territoire, et du coup tu te comportes comme un gamin… »

Gna gna gna et vas-y que je te renvoie le clash. Mature la petite. Basilio ne put s’empêcher de soupirer en levant les yeux au ciel tandis qu’il plaça sa joue dans sa main, coude sur l’accoudoir de son fauteuil. Et voilà qu’elle s’installait quasi à côté de lui, mais elle était sérieuse ?

« Altéa se mêle de ce qui ne la regarde pas, c’est-à-dire de mon cul. » Il savait qu’elle était là en partie par rapport à lui. Même s’il y avait d’autres raisons, la connaissant… « Ce qui m’emmerde, c’est que je me casse des Etats-Unis, ai fait des MILLIONS de kilomètres et vous arrivez à aller là ou je suis. Si j’étais allé à la Luthor Academy, j’aurai compris mais là... » Mais ça… il commençait à s’y faire. « Du coup t’es allé tailler une pipe à Trueman pour ta bourse ? Parce que bon, excuse-moi mais te mettre chez les omégas (sluuuuurp, il faisait carrément exprès de faire du bruit) parce que tu te TP... Ils t’ont sur-côté quoi. »

Bon dieu que Basilio l’énervait… Ce petit con avait réponse à tout, et il prenait un malin plaisir à lui faire comprendre qu’il ne la laisserait pas remporter leur joute verbale si facilement… Et Tabitha détestait ça ! Croquant rageusement dans son bagel, elle finit par soupirer en entendant le commentaire de nouveau… disons… puéril que le jeune homme lui adressa…

« Il faut que tu fasses quelque chose, mon petit Basilio, tu sais… A force de me parler de ma libido et des pipes que je pourrais tailler, je vais finir par croire que tu veux essayer ce genre de choses avec moi ! » Se mettant à sourire, elle poursuivit : « D’autant que je ne pourrais pas faire ça à mon propre père voyons, ce serait dégoûtant ! »

Oui, vous avez bien lu, Tabitha Truelle venait de révéler la nature de son mensonge à Basilio Tsumi… C’était risqué, mais elle estimait qu’il n’était pas assez con pour dénoncer l’une des meilleures amies de sa propre cousine, surtout qu’il y avait de fortes chances qu’on ne le croie pas compte tenu du jeu d’acteur excellent de l’Oméga…

« Ouais, t’as bien entendu, Armand Trueman c’est mon petit papa… Et, comme tu t’en doutes, vu que j’ai agi en tant qu’héroïne à Miami, ça aurait été beaucoup plus difficile à mettre en place à la Luthor Academy… Alors qu’ici, personne me connaît ! Tu comprends, maintenant, pourquoi on se retrouve ici, avec toi, ou il faut que je te réexplique ? »

… Quoi mais que …

Il avait bien entendu ? Tabitha avait vraiment sorti un truc aussi dégueu l’incluant LUI et ELLE dans du… SEXE ? Son cerveau bugua tandis que tout son épiderme devint rouge pivoine. Mais… c’était…. Arg mais… Non… bordel… Dégueu… Mais elle… n’avait pas honte ...?! Se fichant des autres paroles de Tab’ sur Trueman, Basilio finit par sortir de sa torpeur de dégout et de gêne.

« … T’es ignoble Tab putain… c’est dégueulasse ! Je t’interdis d’imaginer ce genre de scénarios ou d’imaginer que je PUISSE penser que… rah… tu me dégoutes, sans déconner... Je t’interdis de me parler à pré… »

…

Elle avait dit quoi la Truelle ?
Sur Trueman ?
Le cerveau de Baz avait de sérieux ratés et de nombreux retards…

« Comment ça père ? »

Ça arrivait, doucement mais sûrement.

… Ok, peut-être que Tabi venait d’appuyer sur la pédale de la curiosité chez le petit oméga. Qui… l’observait avec de grands yeux. Plus d’agacement. Ni rien. Une mission. Tabitha Truelle était en mission et se faisait passer pour la fille de Trueman, c’était… … Ok, ça lui faisait mal de penser ça mais… c’était… Arg, ça allait sortir oui ? … C’était gé… … gé… Géni… génial…. Ça y est ? Son cerveau avait réussi à mettre les mots « Tabitha » et « genial » dans une même phrase ? Sans négation ? Apparemment.

« … Ok. Non, j’ai compris je... » Il était estomaqué le pauvre Basilio. Pas que Tabitha ne soit pas venu pour lui, brrr, éloignez ce genre de pensées IGNOBLES ! « T’as carrément une raison toi pour le coup… Pas Altéa, mais toi... » Basilio fit tourner sa chaise direction Tabitha… puis finit par s’en rapprocher, prenant avec lui ses affaires. Après tout, il appréciait bien la débile qu’il avait en face d’elle, assez pour ne pas tuer sa couverture.

« Vas-y, explique. Pourquoi ? »  

Si Tabitha avait pu être énervée, quelques instants plus tôt, c’était à présent tout le contraire… Rien qu’en voyant la tête de Basilio, après qu’elle lui ait lancé sa pique, elle ne put s’empêcher de devenir hilare. Elle aurait bien voulu éclater de rire, mais… ce ne serait pas très gentil envers le jeune homme, qui semblait plutôt gêné par tout cela, alors elle se retint et se contenta de pouffer dans sa barbe, essayant de ne pas trop faire de bruit… Vraiment, il était génial, ce Basilio ! Faire passer Tabitha de l’agacement à l’hilarité en 3 secondes, c’était un talent génial…

Sauf que voilà, l’hilarité fut suivie d’autre chose, un peu moins agréable pour la Truelle. Dès que Basilio lui demanda pourquoi elle était ici, sous-entendant sûrement « C’est quoi ta mission ? », l’Oméga poussa un long soupir. Un soupir qui illustrait parfaitement tout le bien qu’elle pensait de ses satanés héros qui l’avaient envoyée ici, et de la difficulté qu’elle avait eu avec tout ceci, à ses débuts… Un soupir, enfin, qui fut suivi d’un léger sourire tourné vers Basilio.

« Pourquoi ? Pour être honnête, je sais pas vraiment… Ça doit amuser les héros américains d’envoyer des jeunes filles loin de chez elles et de les forcer à jouer un rôle qui est tout le contraire de leur véritable personnalité… Assholes… » Soupirant de nouveau, elle ajouta : « Plus sérieusement, ils veulent des infos sur le marché des vilains, sur leur formation, tout ça tout ça, alors me voilà ! Et… » Hésitant un instant, ne sachant pas vraiment comment Basilio réagirait à cette information, Tabitha finit tout de même par poursuivre : « Et c’est la même chose pour Altéa, crois-moi… Sauf que, elle, au lieu de la faire passer pour une vilaine, ils ont préféré profiter de ta présence ici pour la convaincre… »

Une discussion calme, en paix, entre deux adultes (entre guillemets) et sans aucun agacement de l’un tourné vers l’autre… Alors que Tabitha était un maillon de son ancienne vie. Mais non, ça ne suffisait pas à attiser une quelconque haine chez Basilio. Elle n’avait pas été là lors de la fameuse soirée. Baz ne la tenait donc aucunement pour responsable et… En plus elle avait une vraie raison d’être là. Et devant cette raison, l’adolescent fit une grimace compatissante pour l’amie de sa cousine. Est-ce qu’il la considérait comme une amie aussi ? Ça, il n’en savait rien. Il l’appréciait beaucoup mais entre son besoin de changer de vie et son éloignement… il n’arrivait pas à la replacer correctement. Tout ce qu’il savait c’était qu’après de rapides explications justifiant ici… il la tolérait. Plus que bien. Et éprouvait de l’empathie -visible par une légère moue avec ses lèvres- pour sa situation merdique, surtout que ça venait de ces abrutis de héros… Il était même prêt à la plaindre avant que Tabitha ne sorte une autre vérité qu’il semblait avoir ignoré jusque-là, une vérité qu’elle avait balancé au cours de leur précédente « engueulade ». Restant abasourdi quelques secondes, son regard finit par se froncer.

« … Elle ne m’en a jamais parlé... » Il croyait qu’elle était venue pour lui… Et… même s’il aurait préféré qu’elle ne soit pas là… ça le blessa intérieurement. « Super, je suis la bonne excuse alors. Tu pourras faire passer un mot à tes connards de supérieurs ? Qu’ils peuvent aller crever bien profond. Et que s’il continue comme ça je les balance. » Tout ça dit sur un ton calme mais… loin d’être sans animosité. Leur en vouloir ? A quoi bon, c’était des abrutis en puissance. Par contre, en vouloir à Altéa, ça, ça ferait parti du processus… Encore plus que d’habitude. Son portable le démangea mais… Non. Il ne voulait rien laisser paraître. « Pourquoi vous les écoutez ? Vous savez que ce sont des abrutis finis. » Il avait beau tempêter contre les deux, elles étaient deux filles intelligentes... Alors n'être que des pantins pour des mecs en collants...

Inquiète, se demandant si Basilio ne recommencerait pas à être un petit con suite à cette révélation qu’elle venait de lui faire sur Altéa, Tabitha observa attentivement le visage du garçon, analysant chacune de ses réactions. Et elle fut plutôt soulagée en remarquant qu’il se contentait de froncer les sourcils ou d’être compatissant avec elle. Tant mieux… Maintenant que leur conversation était plus "amicale", l’Oméga ne voulait pas qu’ils recommencent à s’envoyer des vannes. Et Baz semblait comprendre cela, ou tout du moins partager cette envie. La fille Truelle se reconcentra donc sur la conversation et soupira une nouvelle fois, à la fois de soulagement et parce qu’elle ne voulait pas trop s’attarder sur sa mission ici.

« I think she has her reasons… »

Mais voilà, Taby ne connaissait pas ces raisons. Parce qu’elle n’avait pas encore pu parler avec sa meilleure amie… Du moins pas en tant que Tabitha Truelle… Alors, forcément, elle n’avait pas pu lui demander pourquoi elle avait rejoint Paris, au-delà de la présence de son cousin. Mais bon, en réalité, ce n’était pas à elle de s’occuper de ça… Les Tsumis étaient bien capable de gérer leurs différends tout seul ! De son côté, Tabitha devait déjà commencer par répondre à la question qui lui avait été posée.

« Pourquoi on les écoute, ça j’en sais rien… Pourquoi moi je les écoute, par contre… C’est pour ma mère. » Nouveau soupir, cette fois-ci accompagné d’un petit sourire « Elle bosse avec eux, elle leur fait confiance… Et elle me fait confiance, aussi… Alors je veux pas la décevoir… Tu sais ce que c’est… »

Des raisons ? Mais Basilio s’en FICHAIT des raisons de sa stupide cousine ! Elle lui avait menti, ne lui avait rien révélé et l’avait utilisé comme excuse !… Une nouvelle vague de haine contre elle alimenta l’ancienne flamme qui s’était petit à petit éteinte… Mais qui reprenait désormais de l’ampleur. Mais il n’ajouta rien à ce sujet… Et c’était certainement mauvais signe, quand on connaissait l’adolescent.

« J’espère que ton « on » c’était ma stupide cousine et toi. Moi j’suis pas dans vos affaires de dégénérés... » grogna-t-il en s’emparant d’une nouvelle huitre et commençant à l’ouvrir. « Et non, je ne sais pas ce que c’est. Que mes pères me fassent confiance ou pas, je rentre pas dans leur connerie juste pour leur faire plaisir. C’est que j’en tire quelque chose aussi. Sinon tout le monde peut bien aller se faire foutre… Et j’ai 4ans de moins que toi. Là, t’es une grande fille maintenant, casse-toi de toutes ces conneries avant que… » Avant qu’il ne t’arrive une merde. Comme lui. Emporté par son agacement et par les bêtises que l’on pouvait faire à cause des desseins qu’imposaient les parents… ou les autres… comme les tantes, Basilio fit un malheureux geste qui dévia la lame sur son doigt, le faisant lâcher huitre et couteau à terre. Suivi de gouttes de sang et d’un grognement de douleur, le faisant se prendre le doigt. « Fait chier... » Et ça brulait en plus avec le sel. Par automatisme, il se mit le doigt dans la bouche, peu dérangé par le goût du sang mais comment dire que ça ne suffirait pas.