[Terminé] En parlant de consanguins...

Tabitha ne put s’empêcher de rouler des yeux, poussant un soupir, lorsque Basilio ouvrit de nouveau la bouche. Si le jeune était apprécié par l’américaine, lorsqu’il était dans un état d’esprit identique à celui de seulement quelques minutes auparavant, cela devenait tout autre chose lorsqu’il se mettait à jouer au petit con idiot et aigri… Et justement, c’était exactement l’impression qu’il donnait à la Truelle, là, tout de suite ! Traiter sa cousine d’idiote, alors qu’il n’y avait pas de véritables raisons, faire semblant de ne pas comprendre ce qu’elle disait… Ça énervait tellement notre Oméga qu’elle se sentit obligée de lui répondre… Et pas de la plus sympa des manières, malheureusement…

« Ta stupide cousine, comme tu dis, elle a probablement accepté cette mission pour te voir alors… »  Ne souhaitant pas terminé sa phrase, au cas où ces propos soient trop agressifs, Tabitha soupira avant de continuer : « Et pour le reste… Laisses-moi rire ! Tu ne voulais pas faire plaisir à tata Antonella quand tu faisais le héros à Jacksonville ? Et bien, même si je suis une adulte, moi aussi je veux faire plaisir à ma famille. Tout simplement ! »

Un peu énervée, Tabitha mordit rageusement dans son bagel…. Jusqu’à ce qu’elle remarque le doigt de Basilio dans sa bouche. Et merde ! Lui aussi emporté par la discussion, le Tsumi avait dû se blesser, sans faire attention. Et, malgré tout, l’Oméga appréciait son interlocuteur, alors elle ne put s’empêcher de s’inquiéter pour lui… Ce qui la poussa à changer immédiatement de comportement et à se lever de sa chaise pour s’approcher de Baz et s’enquérir de son état.

« Euh… Ça va ? Tu veux que je te téléporte à l’infirmerie ? »

Gna gna gna, Basilio ne l’écoutait plus. Tant que cette idiote de Tabitha continuerait de parler de sa cousine, l’adolescent allait JUSTE l’ignorer. … Par contre, quand elle OSA parler d’Antonella (et ajouter ce stupide « tata »), Baz se sentit fulminer. Elle cherchait la merde là. Par automatisme, il mordit son doigt… augmentant le flux de sang dans sa bouche. Habitué, il n’y fit pas gaffe et fusilla Tabitha d’un regard plus noir que jamais, la suivant avec quand elle se rapprocha.

« Va voir d’abord si je suis pas en ENFER ENFER ENFER ENFER ENFER ! Crétine ! » s’énerva le jeune oméga en laissant son doigt sortir le temps de bien prononcer la phrase. Bon, il ne savait pas si ça allait marcher mais si c’était le cas, le crétine, Tabitha n’était pas prête de l’entendre. Et dans tous les cas, enragé, et peu conscient du flot de sang qu’il avait absorbé dans sa bouche, ses lèvres s’empourprèrent tandis qu’un filet s’échappa de sa bouche… Barbouillant son menton de liquide rouge. Et merdeuh.

Une nouvelle fois, Tabitha soupira en entendant les propos de Basilio. Elle essayait de l’aider, elle essayait de passer à autre chose pour que leur "dispute" se termine, et lui il surenchérissait en s’énervant un peu plus. Et, au-delà de ça, il tentait de l’envoyer en Enfer ! En… Enfer… Secouant la tête, la jeune Oméga se demandant si Baz n’était pas idiot. Pourtant, au-delà de certaines croyances, tout le monde savait que l’Enfer n’existait pas. Tout le monde savait que… Hey attendez… Si l’Enfer n’existait pas, pourquoi est-ce qu’elle n’était plus dans la salle de retenue ?!

Regardant autour d’elle, Taby remarqua qu’elle était dans une sorte de mairie, ou de bâtiment administratif, entourée de personnes toutes plus folles les unes que les autres… Certains cherchaient un certain formulaire A38, ou quelque chose comme ça, d’autres faisaient la queue pour obtenir on ne sait quoi, mais tous avaient l’air épuisés, agacés ou terrorisés… Et la jeune femme, elle, ressentait un certain malaise en leur présence. Elle se dépêcha donc de retourner à Paris, avec Basilio, et ne put s’empêcher de soupirer de soulagement en le voyant…

« Bon, d’accord ! Désolé pour la mention de tu sais qui ! Mais on s’en fiche, le plus important c’est ton doigt, tu viens avec moi ! »

Et, joignant le geste à la parole, Tabitha attrapa le bras du jeune homme pour le téléporter sans lui demander son avis jusqu’à l’infirmerie. Et tant pis s’il protestait…

Tabitha disparut… ç’eut un effet bénéfique à Basilio que d’envoyer cette idiote en Enfer… Skylar (la mère de Basilio) lui en avait souvent parlé mais avec des frissons… Sans jamais pour autant détailler ce qu’il s’y passait. Mais même ainsi, il avait toujours douté de l’existence de cet endroit vu le peu de fois ou il voyait sa génitrice sobre… Mais ainsi donc, elle n’avait pas menti…

Avec cette vague de satisfaction, Basilio en oublia rapidement sa blessure… qui le ramena à la réalité sous les battements de coeur qu’il sentit à travers la coupure. Mais il n’eut pas le temps de ranger ses affaires que Tabitha revint, la défigurant du regard… Sans pouvoir ajouter quoi que ce soit à ses paroles. En quelques secondes, les murs de la pièce de retenue changèrent pour une allure plus… blanche.

« J’avais pas besoin de toi ! » s’agaça Basilio, alors que… si. Mais au lieu de pouvoir continuer à s’époumoner… Basilio sentit une tape derrière la tête. « HEY ! » Le garçon pivota sur lui-même et vit… l’infirmier. Sérieusement ? Il venait de le frapper là ? … Merde, c’était pas celui qui endormait les gens en les frapp...ant… ?

Vu la force de frappe, Basilio ne fut anesthésié que quelques minutes, juste le temps pour lui de se faire recoudre sans pouvoir emmerder les oreilles de l’infirmier et celles de Tabitha. Quand il reprit connaissance, une migraine l’accompagna aussitôt…

« Je vous déteste tous... » grogna-t-il en anglais, même pas sûr alors que l’infirmier et Tabitha soient encore présents.

Immédiatemment après la téléportation contre son gré de Basilio à l’infirmerie, Tabitha alla s’installer sur un fauteuil et ignora ce qu’il se passait autour d’elle en poussant un énorme soupir. Ou, plutôt, pour être exact, elle observa l’infirmier assommer le cousin de sa meilleure amie, puis le laissa s’occuper de la blessure sans le déranger. Mais cela ne l’empêcha pourtant pas de s’inquiéter un peu pour lui… Certes, il était souvent énervant, mais elle l’appréciait tout de même ! Et puis, surtout, c’était un membre de la famille d’Altéa, et la jeune Oméga ne pouvait que s’inquiéter pour un membre de la famille Tsumi… Alors, durant tout le temps de l’anesthésie forcée de Basilio, Tabitha resta à son chevet, jetant de temps en temps un coup d’oeil à son doigt au cas où. Et, lorsqu’il se réveilla, elle ne put s’empêcher de laisser échapper un petit rire.

« Yeah, we know, we know ! Tu détestes tout le monde, c’est pas nouveau ! »

Mais le ton de la Truelle n’était pas agressif, ou en colère, bien au contraire… C’était un ton qui soulignait bien l’état de soulagement dans lequel elle se trouvait, et Basilio n’allait sûrement pas manqué de le remarquer. Mais peu importe… C’était le but, après tout ! Et puis, ça lui ferait peut-être comprendre que le monde entier n’était pas contre lui, qui sait ?

« Bon… Maintenant que t’as fait ton intéressant, on peut retourner discuter calmement en retenue ? Nan parce que j’ai pas que ça à faire moi ! »

… Bien sur que si… Actuellement, Tabitha n’avait que ça à faire… Mais elle n’avait pas pu s’empêcher de sortir ça pour faire réagir Basilio…Elle aimait lui envoyer des vannes, qu’est-ce qu’il y avait de mal à ça, n’est-ce pas ?

Bon. Elle était encore là. Plus l’infirmier, du moins et… tant mieux, il aurait pu piquer une crise sévère… Franchement, être anesthésié, comme ça, de manière désobligeante à travers un coup derrière la tete… Et en anesthésie générale pour ça… Mais le pire, fut certainement le ton qu’employa Tabitha qui fit grincer les oreilles de Baz. On aurait dit de la condescendance. Déjà que Basilio avait quelques fois un léger syndrome de supériorité sur certains, alors imaginez vous recevoir ça de la part d’une des rares personnes qu’il considérait comme une de ses semblables et comme un semblant de proche... Et, comme si c’était un défi, voilà que Tabitha remit une couche…

« Franchement, si tu penses que je fais mon intéressant, t’as rien compris. » murmura-t-il en soulevant sa main et en observant un bandage qu’il étira pour voir les suture rapidement. Une anesthésie générale et rabaissante pour ça… Franchement. Laissant son bras retomber sur ses yeux pour se cacher de la lumière qui l’éblouissait et de cette fichue anesthésie de merde, Baz lâcha un grognement de douleur sous le geste brute qui résonna dans sa main engourdie. « Vas-y, casse-toi, tu m’as soulé Tabitha. Retourne faire ta retenue, faudrait pas que tu m’encourages à faire mon interessant, mon drama, ou que sais-je encore. » Parce que si elle pensait être la première à lui dire ça… C’en était… fatiguant à force, de se faire traité de théatral, de chouineur et on en passait des meilleurs.