[Mini-Event] La colo des supers

La gueule de bois avait beau être rude… Dès les premiers cris, Neville se réveilla en sursaut et observa la scène qui se passait. Merdeuuuh. Il fallait… Se mettre à l’abri ! Enfin, mettre à l’abri les plus jeunes oui ! Dirigeant ceux qui pouvaient courir vers sa caravane et celles des autres, allant à rebrousse-poil du mouvement de foule, son regard le dirigea vers deux rouquines à terre : Barbara et Eris. Les autres semblaient aidés et protégés, même si cet abruti de phenix semblaient ne protéger que les bleus et n’aidait donc en quasi rien !

« TU POUVAIS PAS LE DEGAGER ?! » s’énerva Neville en courant et en passant près du phenix avec qui il échangea un regard de travers. « HEROS MON CUL ! » Dans sa course, le bouclé s’empara d’un gilet en laine laissé auprès du feu et rejoignit les deux rouquines. « Ça va aller, j’vais vous mettre à l’abri... » murmura-t-il dans une voix qui se voulait protectrice, tout en aidant Eris à s’asseoir et en l’enveloppant du tissu. Touchée à la tête comparé à Barbara, il fit le choix d’offrir la plus grande partie de son aide à la plus âgée, même s’il était tout de même inquiet pour l’autre oméga. « Tu vas arriver à te lever ? » demanda le fils à papa tout en soulevant difficilement Eris sous tant de précaution. L’ours était dans les airs et… Barbara debout, tous comme les deux autres, quoi qu’un peu en retrait… c’était peut-être pour ça que ce con de Basilio relacha l’ours PILE devant lui ?! … Oui, bon, non, le petiot semblait paniqué et essayer de récupérer son contrôle sur l’animal mais rien n’y faisait : la pauvre ourse se relevait lentement en grognant de douleur et de beaucoup d’autres choses… Assez pour pincer le coeur du jaune. Bien que tremblant et reculant pour qu’Eris reste à l’abri (si son corps pouvait servir d’abri du moins), Neville se concentra sur l’animal amoché et… le vit bientôt tituber. A gauche. Puis a droite. Elle semblait vouloir s’enfuir de ce terrain de fous, enfin…

« Le premier qui l’approche je l’envoie dans le coma, c’est compris ?! » s’énerva le bouclé en voyant de nouveaux élèves prêts à s’en prendre à nouveau à l’animal. Oui, le Brigitte Bardot au masculin. « La pauvre... » murmura-t-il, le coeur comprimé.

Ce genre de petits combats c'était, certes, catastrophique pour la vie au camp et l'état de santé des étudiants. Mais c'était aussi l'occasion pour la dame à l'imper de noter l'efficacité de chacun. Un peu comme Orian Harker faisait dans sa tête après le 1er dé, mais pour la dame à l'imper, c'était juste son job. Pas uniquement des jugements gratuits... Bon ok, la dame à l'imper jugeait quand même fortement. Voici ce qu'elle pensait : nuls, nuls, NULS ! Ils étaient tous nuls !
Entre l'exhibitionniste, la tueuse d'ourson, le bénévole crasseux de la SPA et surtout, surtout... Tous ces putains de bras cassés qui se font bolosser par un ennemi SEUL. SEUL PUTAIN ! Et pour certains c'était un bébé !!!
La dame à l'imper était dégoutée. Son meca panda en revanche était très paisible, très doux, et très protecteur malgré son inactivité visible. Quelques PNJ sans nom s'étaient réfugiés à proximité de lui (mais à distance respectable, ils avaient un instinct de survie) pour bénéficier de son aura charismatiques et de ses gros coups de tatane en cas de besoin.

Ah Pandi. Quelle adorable boule de poils <3 Et dire qu'elle n'avait pas combattu. Quelle déception pour la fanbase. Et bien oui. C'était dommage. Mais la maman Ourse était en train de fuir. Est-ce qu'un mignon petit panda irait tuer une pauvre bête qui lui tourne le dos ?

LA REPONSE EST BIEN EVIDEMMENT

Non. Par contre si ça avait été un humain oui, évidemment.

...Hé mais... Est-ce qu'un humain pouvait contrôler une ourse ? Après tout la dame à l'imper était "dans" un panda ! Et Barbara Gward avait donné un ordre à l'ourson. Peut-être qu'un lettonien parlant aux ours avait demandé à l'ursidé de lui faire un compte rendu, après le massacre des chasseurs de la veille ? Dans le doute il fallait éviter les risques de fuite. Pandi se leva et suivit l'ourse dans la forêt. Et lorsqu'il fut à l'abri des regards, il ouvrit la gueule et lança une roquette qui pulvérisa la pauvre ourse. Voilà un travail bien fait.

Ce soir, la dame à l'imper sortira de sa salle de contrôle pour admirer les étoiles, et rira de bon coeur en voyant la constellation de la petite et la grande ourse.

Tous ces blessés, tout ce bordel, c’était de sa faute. A Henry. Elle avait ramené l’ourson (qui faisait bien plus que sa taille et son poids mais ça restait un ourson!) au camp et il était… Mort. Comme sa maman. Devant tout ça, Henriette n’avait pas pu s’empêcher de pleurer tant elle s’en voulait, se traitant d’idiote et bien d’autres synonymes tous plus virulents les uns que les autres.

Mais le temps n’était pas aux pleurs. Quand tout se calma et que chacun commençait à aider l’autre, Henry tenta de se reprendre et… cacha ses larmes le temps du soin. Mais c’était compliqué. De les retenir. Et d’observer les blessures. Tout en baissant les yeux. Car elle sentait une atmosphère pesante. Elle était la coupable, clairement, c’était un fait qui avait atterri entre chaque paire d’oreilles du camp… Et qui se lisait sur beaucoup de regards.

Finalement, accompagnée d’une équipe de choc (et essayant de ne pas trop diriger les opérations, elle rasait le sol, clairement), les soins finirent par se terminer. Attendant encore un peu au cas ou, elle ne bougea qu’au moment ou Neville l’attira un peu plus loin dans la forêt après lui avoir administré le meilleur remède au monde dans ce genre de cas : un énorme calin. Et des paroles réconfortantes. Pendant qu’on emmenait les restes des ours un peu plus loin dans la forêt pour éviter les charognards dans le camp et… aussi pour offrir un coin plus calme de repos à ses deux pauvres bêtes.

Après ? Henriette resta plus ou moins longtemps dans la forêt. Ça dépendrait de si elle manquerait à quelqu’un ou si un point d’une blessure venait à exploser.

La douleur est intense. L'adrénaline ne fait plus son petit effet et je ne peux retenir un cri de douleur alors que Barbara se bat contre l'ours à quelques centimètres de moi. J'agrippe mon bras blessé alors que ma tête résonne comme une pastèque. Mes doigts s'enfoncent dans mes blessures qui me paraissent aussi grandes que le Grand Canyon. Je suis probablement livide. J'ai assez de forces pour me rapprocher en rampant de celle qui m'a sauvé. Indirectement du moins.

"La vache ! C'est moche Barbie."

Je pose un regard presque désolé à ma camarade. Je suis persuadée qu'elle m'en veut de lui être rentrée dedans. Je penserais la même chose si les rôles étaient inversés. Mais la jeune rouquine est une des seules que j'arrive à supporter dans cet Institut alors je fais l'effort de paraître inquiète pour sa santé. Je me moque de ce qui se passe plus loin. J'aurais bien déchiré un morceau de tissu pour lui faire un garrot mais bon je suis plus ou moins nue. Et j'ai probablement pas toute ma tête... Je ne peux que lui conseiller d'appuyer sur la blessure en passant pour plus forte que je ne le suis réellement. La douleur est toujours fucking intense.

Je ne tente même pas de couvrir ma poitrine lorsque Neville arrive pour nous porter assistance. Je me laisse faire comme une princesse sauvée par son chevalier blanc. Ouais drôle de chevalier. Il cherche même à protéger le monstre. C'est d'un navrant mais c'est le cadet de mes soucis. Ma poitrine n'est plus exposée. C'est l'essentiel. Je tourne légèrement de l’œil et préfère laisser tout ça se décanter sans intervenir. Lorsque je reviens complètement à moi, mes blessures sont bandées et la douleur est plus diffuse. Je me demande qui a pu me soigner. Henriette ?

Je la cherche du regard mais ne la trouve pas. Mue par un profond instinct de conservation, une réelle volonté de ne pas avoir à dormir par terre dehors avec les clochards et un petit truc que je préfère passer inconsciemment sous silence, je pars à sa recherche. Je ne sais pas quoi attendre de cet éventuel tête-à-tête. Je pars un peu à l'aveuglette, aussi bien physiquement que mentalement.

Mon visage s'illumine pourtant lorsque je l'aperçois.

Une bonne chose de faite, me dis-je en voyant la maman ourse courir vers le Harker aux chevilles de titane. Mais en voulant voir la panique sur le visage de ce connard... Je le vis shooter dans la tête de l'ourson lui aussi...
Originalité zéro... Style 18/20, il était doué au foot ce con.

Bref...
Son ego fragile lui ordonna de se venger et il tira dans la terre à mes pieds. C'était devenu beaucoup trop habituel pour que mon cœur rate un battement, et surtout, c'étaient mes frais de scolarité qui payaient son salaire. Un "homme d'affaires" ne se privait jamais d'une rentrée d'argent. En comprenant cela j'avais su que ma vie n'était pas en danger avec lui, et il avait perdu l'ascendant psychologique sur moi.

Mais par réflexe (et aussi pour qu'il me prenne encore pour une coconne craintive) je criai et courus me cacher derrière un arbre.

La suite, je la vécus sans vraiment la vivre. Je vis Tabitha se teleporter et cela me fis repenser à la veille. Mon chagrin d'amour repris de plus belle quand elle se teleporta à nouveau et disparus de mon chant de vision. Tout comme elle avait choisi de ne pas apparaître dans ma vie amoureuse.
Alors je suivis les mouvement de la foule, les yeux embués, et sans vraiment choisir je finis par me retrouver à soigner mes camarades à la chaîne après la bataille.

"Tu m'paieras ça"
Ah. Barbara. Pourquoi elle bougeait avant que je finisse de désinfecter sa plaie elle aussi ?

"Si tu veux suinter du pus dans 2 jours c'est ton délire, mais je te laisserai pas devenir la patiente zéro d'une nouvelle épidémie. Pas envie de rester confinée en Lettonie."

Et puis pas envie de laisser cette sale petite peste accomplir le méfait extraordinaire de replonger le monde dans le chaos avec une" fièvre lettone" ou un truc du genre ! Ça aurait fait trop beau sur son CV et elle le méritait pas !
Ah ! Je redevenais moi-même ! Trop bien !

"Suivant-suivante !" appelais-je, alors que mes fringues étaient encore pleines de sang bordel, j'aurais aimé me changer.

La suivante fut Tabitha. Elle avait l'air d'aller bien.

Oh merde elle venait pour quoi ? Pour moi ? Je me mis à rougir, et pris la teinte rouge de mes vêtements.

Heu... Salut ?

Ah, cette Khalee… si elle n’existait pas il faudrait l’inventer. Cette fille était vraiment une ennemie-victime parfaite. La jeune femme se rebiffait juste ce qu’il fallait pour rendre leur confrontation amusante –sans jamais être dangereuse. En plus, elle trouvait toujours de l’inédit, par exemple en allant chez lui, ou en lui envoyant une tête d’ours décapité. On ne savait jamais à quoi s’attendre. (Enfin si, à quelque chose de pitoyable, évidemment, mais avec elle le pitoyable devenait infini). Si elle continuait comme ça, elle aurait peut-être un potentiel correct de némésis d’un super-héros comique populaire en recherche de quelqu’un d’aussi pitoyable que lui. Le Parrain rigola de bon cœur en la voyant se carapater derrière un arbre en hurlant. Sacré Khalee. Allez, qu’elle fuie, cette imbécile.

Orian ne poursuivit pas l’ours avec son fusil. Les débiles d’élèves super n’avaient qu’à montrer que leurs pouvoirs servaient à quelque chose. Toutefois, il surveilla de loin les agissements de la bête. Si l’un des incapables paraissait au point de se faire tuer, il était prêt à abattre l’animal. (Bon il n’aurait peut-être pas bougé pour Basilio). Même si vraiment, l’ourse déchaînée méritait bien plus de vivre que tous ces étrons. (Heureusement, il n’eut pas à faire ça).

Puisqu’il surveillait tout, il se retrouva en bonne position pour observer Pandi emboîter le pas à son homologue ursidé. Tiens, tiens, tiens… Une réunion d’animaux majestueux et puissants ? Intéressant. Orian suivit la mascotte à distance –il n’était pas fou, il connaissait les accès de fureur de Pandi, et il ne pouvait pas s’en sortir en faisant du chantage. Il vit Pandi assez loin de l’ourse et puis… OH ! l que se passait-il ? L’ourse avait été… atomisée ? OH ! Dommage mais très intéressant… Les neurones d’Orian ne mirent pas longtemps à créer connexions et suspicions. Il revint encore plus discrètement au camp, ricanant dans sa tête. Pandi, Pandi, Pandi…

De retour au camp… Aussi surprenant que cela puisse paraître, Orian ne sema pas la terreur ! Il fut même étonnamment responsable, distribuant des ordres à ses larbins pour qu’ils installent un camp de secours et semant le matériel médical de qualité qu’il avait emporté, échangeant même des informations pratiques avec Henriette. Après tout, c’était aussi son rôle de s’assurer que les chèques des étudiants ne disparaissent pas… La mort ne payait pas.

Désormais réduite à la taille d’une poupée, Adèle fut récupérée par Altéa et observa son affrontement avec l’ourse déchaînée. Elle subit chacun des mouvements de la Tsumi et fut même bringuebalée dans tout les sens quand cette dernière fut envoyée au sol quelques mètres plus loin. Mais, à vrai dire, la FDP ne lui tenait pas rigueur de tout cela. Au contraire, même, elle la remerciait intérieurement de tout ce qu’elle faisait pour la protéger. Certes, cela l’empêchait de ressentir cette douleur qu’elle aimait tant, mais Adèle s’en fichait bien, actuellement ! Certes, ça avait été agréable lorsque l’animal avait planté ses griffes dans son dos, mais maintenant… maintenant… Cela devenait plus gênant qu’autre chose ! La Magret perdait trop de sang et, si rien n’était fait, elle allait finir par tomber dans les pommes, ou pire encore…

Heureusement pour elle, la bête finit par être vaincue, et on put s’occuper de celle qui se faisait nommer Raiponce avant que sa blessure ne devienne trop grave… Ainsi, Altéa s’occupa de refermer sa blessure tandis qu’Alden s’attela à la suture de la plaie. Certes, lorsqu’elle tenta de revenir à sa taille normale, le travail d’Altéa fut réduit à néant et la blessure se remit à saigner, du fait de "l’étirement" de sa peau, mais ce n’était qu’un détail avec un pouvoir permettant de contrôler le sang… Pouvoir qu’Altéa utilisa immédiatement, permettant ainsi à son… père ? Clone de père ? Bref… Permettant à Alden de s’atteler à sa tache sans le moindre problème. Enfin… Sans le moindre problème à part une femme qui appréciait peut -être un peu trop l’absence d’anesthésie de tout cela…

« N’hésites pas à prendre ton temps, hein ! »

S’il fallait trouver une bonne nouvelle dans tout ce foutoir, c’était bien qu’Altea n’eut pas à assister au spectacle de son clone de père massacré par un ours. En fait, Alden s’en était sorti complètement indemne. (Il avait beau dire, parfois c’était cool, la télépathie). La jeune Tsumi, rassurée et remise de son propre combat avec l’ours s’occupa alors d’arrêter l’hémorragie d’Adèle. La pauvre avait une grosse estafilade dans le dos… à côté de cela, sa propre blessure à la jambe ne paraissait pas bien grave. Altea la refermera aussi. Ensuite, elle n’aurait qu’à bien désinfecter la plaie, poser un pansement propre, et ça suffirait. Rien de grave, en somme. Et maintenant elle devait…

-Basilio a un problème, annonça Alden, qui avait repéré les pensées du garcon.

Basilio? Blessé? Encore? Le cœur d’Altea manqua un battement. Lui aussi avait été attaqué par l’ours ? Elle se précipita vers la tente de son cousin, emportant avec elle Alden et Adèle (elle voulait surveiller l’évolution des plaies avant de lâcher sa camarade FDP… et avouons-le, les blessures de Basilio lui avaient un peu fait oublier tout ça, et… hrmm.. c’était rassurant d’avoir une poupée-Adèle avec soi). D’ailleurs, elle emporta surtout cette pauvre Adèle d’ailleurs. Alden ne fit pas le chemin jusqu’au bout. A une quinzaine de mètres de la tente, il fut pris à son tour par des migraines violentes, soudainement livide. Approcher Basilio lui était impossible, maintenant. Il percevait exactement la migraine télépathique de l’adolescent (pourquoi il en avait une ?)… qui entraînant en retour une migraine du même ordre chez lui… et qui risquait d’empirer encore plus celle de Basilio s’il se retrouvait à côté. Un bon cercle vicieux des familles. Arrêté par les maux de têtes, il briefa Altea et s’éloigna, partant en direction opposée… non sans se poser des questions sur la mystérieuse origine migraine de Baz. Pensées qui l’occupèrent pendant qu’il récupérait du matériel médical…

Altea arriva en trombe auprès de Basilio, son cœur se serrant en le voyant dans un état pareil. Elle vit d’abord le sang sur le visage de son cousin, et la quantité fit qu’elle crut d’abord que c’était la blessure occasionnée par l’ours qui le mettait dans cet état. Elle écarta doucement une main de l’adolescent en prononçant des paroles rassurante et examina la plaie. Entre cela et ce que gémissait le pauvre Baz, elle comprit que ce qui le faisant tant souffrir n’était pas la blessure, mais cette migraine télépathique dont elle ne comprenait pas comment elle pouvait exister.

Soit. La priorité d’Altea restait quand même d’arrêter l’écoulement du sang – le visage, ça saignait beaucoup… Elle le fit, et arriva à ce moment-là Barbara. Autant dire qu’Altea fut touchée de l’attention et de l’inquiétude de la jeune fille pour Basilio…

-Il a été griffé à la tête par l’ourse, mais ce n’est pas une blessure grave. J’ai arrêté l’hémorragie, ça va aller. Ce n’est pas ça qui le met dans cet état… je pense qu’il a eu un problème avec un pouvoir.

Lequel c’était bien la question… logiquement, ça devait être celui d’Alden mais elle ne voyait pas comment ce serait arrivé. Bref. Elle s’en fichait pour l’instant. Altea fouilla dans les poches de Basilio jusqu’à trouver une de ses fioles de sang, choisissant un pouvoir que le garçon maîtrisait bien.

-Allez, bois-ça, lui dit-elle en accompagnant ses gestes.

Heureusement, l’inoculation du pouvoir fonctionna. Ensuite, Basilio plongea dans l’inconscience, épuisé par tout cela. Altea, soulagée qu’il aille mieux, se tourna vers Barbara pour lui expliquer que c’était normal, qu’il allait mieux et elle s’inquiéta maintenant de l’état de sa cadette. Heureusement, elle avait été soignée… Altea lui proposa de rester pour veiller sur Basilio. Pour sa part, elle devait aller voir si d’autres n’avaient pas besoin en urgence de son aide. Elle s’en alla, non sans échanger un hug d’affection et de soulagement à Barbie. Altea s’en alla ensuite, toujours avec Adèle… et la remit à Alden. Ensuite, pendant que la jeune fille papillonnait dans tous les sens, soignant les uns et les autres, l’adulte s’affairait à la suture… qui prit un certain temps et demanda pas mal de concentration. (Heureusement qu’il n’était pas tombé sur la personne la plus douilette. Même si… Adèle ne l’était peut-être pas assez). Autant dire qu’ils étaient tous les deux épuisés à la fin de la journée. Altea ne manqua cependant pas de se jeter dans les bras de Neville quand elle le put –parce qu’il avait vraiment été parfait… - et pour partager sa tristesse pour l’ourse. D’ailleurs, Alden était suffisamment rassuré sur le compte du bouclé pour ne pas s’en inquiéter, même après cette phrase de la veille sur les yeux bleus d’Altea (ouais, celle-là, il ne l’avait pas oubliée).

Dès qu’elle fut débarrassée de la menace ursidée, Tabitha se téléporta une dernière fois, jusqu’à son camping-car cette fois, et… ne put que constater l’étendue des dégâts… Elle qui avait pour projet de se changer avant toute chose, il allait peut-être falloir qu’elle revoit ses plans. Non, parce que, quand son camping-car avait été complètement détruit par une ourse enragée, les priorités changeaient du tout au tout… Et c’est donc tout naturellement que, plutôt que d’enfiler de nouveaux habits, elle garda son mignon petit pyjama licorne et jeta un coup d’oeil alentour. Là, elle put réaliser à quel point l’attaque de l’ourse avait été imprévue. Éris et Barbara était dans un état plutôt déplorable, à vue d’oeil du moins, une des nouvelles FDP avait le dos lacéré, et Basilio avait l’arcade en sang… En voyant ceci, d’ailleurs, Tabitha ne put s’empêcher de se sentir coupable. C’était de sa faute, après tout, s’il se retrouvait dans cette situation. Elle se jura d’ailleurs de trouver  un moment pour aller s’excuser auprès de lui.

Pourtant, cette résolution fut oubliée en un temps record lorsque le regard de l’Oméga se posa sur Khalee. Khalee qui, de son côté, était recouverte de sang de la tête aux pieds… Et, à cette vision, la fausse fille Trueman sentit son coeur rater un battement. Qu’est-ce qu’il s’était passé ? Etait-il arrivé quelque chose à la FDP ? Et puis, d’ailleurs, pourquoi cela inquiétait-il autant Taby ? Elle qui voulait se la jouer parfaite vilaine adorant le chaos, voilà qu’une seule élève arrivait à lui faire risquer de révéler son secret… Mais c’était plus fort qu’elle, et il fallait qu’elle aille s’enquérir de l’état de Khalee. Alors, attendant qu’elle ait terminé de soulager l’épaule de Barbara, notre chère Oméga décida de s’approcher du lieu où elle était, se faisant passer pour la prochaine patiente de qui la Desmarais allait devoir s’occuper. Même si, en réalité, Tabitha n’était absolument pas blessée…

« Salut… Tu… Tu vas bien ? Avec tout ce sang, j’ai cru que… enfin… tu vois quoi… »

Toujours vêtue de son pyjama, la Truelle s’était assise aux côtés de Khalee, déposant une main qui se voulait rassurante sur son épaule. Le malaise était palpable, cela ne faisait aucun doute, mais… mais Tabitha se refusait à laisser cela l’éloigner de son objectif : savoir si Khalee allait bien.

Epuisé, envahi par l’adrénaline, Baz resta au sol. La bonne nouvelle ? Il n’y avait plus d’ours. Barbara était debout et il ressentait peu la douleur qui envahissait son visage griffé. Il y sentait cependant des pulsations dérangeantes de son propre coeur mais… « ça allait ». La mauvaise ? Il commençait à se sentir partir. Et… au final ç’aurait été une bonne nouvelle, s’il avait ce qui allait suivre.

Une migraine. Epouvantable. Lui offrant l’impression d’être une véritable bombe, résonnant dans sa tête face à sa propre dangerosité, dégageant l’adrénaline et ravivant donc les lancements sur sa peau… Perdu dans ses pensées et dans des maux surnaturels, le garçon se replia petit à petit sur lui même, sentant ses lèvres délivrer des plaintes douloureuses qui finirent par être à moitié des appels à l’aide murmurés au fur et à mesure, destinés à… Il ne savait qui. Alden ? Barbara ? Altéa ? Il voulait juste de l’aide, qu’on l’aide, qu’on l’assomme.. Qu’on...Fasse quelque chose sous cette torture. Chaque centimètres de son crane était une zone brisée et ç’en devenait inhumain… C’était une douleur qu’il n’avait jamais ressentie ou… Ou bien était-ce cette sensation de cassure qu’il avait vécu il y a de cela un an ?

Perdu dans son flot de maux, Basilio ressentit bientôt du monde. Altéa, Barbara et… Alden… Non, Alden partait et…

« Capsule… vite… le sang… problème... »

Aussi loin qu’il pouvait être, paupières close, la migraine l’empêchait de s’évanouir… Mais pas d’analyser la situation. Même si c’était vite dit. En soi, il savait juste que quelque chose clochait avec le sang qu’il avait reçu en pleine face et qui s’était mélangé au sien grâce à la plaie béante… Et… Il savait aussi qu’il ne voulait pas inquiéter les deux adolescentes. Alors Basilio retenait au maximum ses rales mais sous certains pics de douleur, c’était compliqué, venant jusqu’à lui soutirer des larmes.

Heureusement pour lui, Altéa sembla comprendre et son corps accueillit bientôt un nouveau sang en lui. Quelques instants plus tard, Basilio put enfin s’évanouir en paix sous tant d’utilisation de pouvoir et enchainement de situations épuisantes… et douloureuses. Et ce ne fut qu’une heure plus tard qu’il revint à lui. Quelque peu sonné et la tête reposant sur la cuisse de Barbara. Malgré la douleur et les tiraillement de son crane et de sa peau, l’adolescent parvint à sourire faiblement à son amie.

Daphné allait bien. Méladya aussi (même s’il l’avait quitté une seconde, mais une seconde de trop déjà pour la retrouver au final poursuivie par l’ours mais… plus de peur que de mal au final. Normal. Elle gérait. C’était Lady.). Et tout le reste des héros également. Alors tout allait bien. Simorgh et Milo observaient d’un même œil les scènes de bienveillances et d’entraide entre les vilains et… détourna le regard. Avant de le poser sur un de ses confrères… Qui allait aider les débiles ? Sérieusement ? Pour attirer son attention, le phénix poussa un piaulement léger et lorsque le bleu l’observa, un échange de regard se fit entre les deux. Et l’humain savait très bien ce que voulait faire passer le phénix à travers ceci… Mais il s’en ficha et continua à le dépasser jusqu’à se joindre aux autres. Non, pas aux autres. Aux vilains. Car il y avait une différence claire et net dans le clan des bleus et le clan de ces abrutis, qui étaient encore plus éclatés de l’intérieur, en 4 castes stupides.

L’animal était déjà bien gentil d’avoir offert un toit chaleureux pour les plus miséreux d’entre eux...Il était donc hors de question de quitter son corps mythologique pour laisser place à cet abruti de génie pour soigner les blessés. Après tout, ils étaient bien assez nombreux. Et vu les attaques offensives comme défensives qu’il avait pu observer durant l’épisode de l’ours… Ils ne méritaient que ça. De continuer à galérer tant ils avaient été pitoyables. Et égoïstes. Si on faisait l’état des lieux, aucun héro de blessé (même si une Lady un peu bousculée, certes... et il s'en voulut un peu, le montrant clairement par des maigres roucoulements à son encontre, ne la lachant pas des yeux…) face à… beaucoup de sang chez les vilains. Pourquoi ? Car les héros avaient su réagir correctement. Et s’étaient soutenus. (Et que l’ours ne s’intéressait pas à des PNJ kofkof)

Au final, avec son ouïe affinée (pas autant que Méladya, mais tout de même), Simorgh put entendre les plans concernant les restes de l’animal… Offrant un coup de dessus de bec à Daphné pour la pousser vers les bleus, une sorte de « Fait pas de conneries, tu restes là. » il rejoignit les quelques personnes qui éloignaient le cadavre. Il y avait le bouclé alcoolique qui s'était pris pour un héros en protégeant les deux soeurs rouquines et s'était même permis de juger le VERITABLE héros parmi la masse attaquée... Simorgh eut un oeil aussi mauvais à nouveau sur lui que lorsqu'il lui avait gueulé son insanité, puis il y avait aussi… La petite Tsumi qui s'était cru chez les bisounours en venant minauder chez les héros à l'arrivée des bleus… Super.

Ah ! Qu'il est bon de profiter de quelques jours de tranquillité ! Après avoir été attaqués, en moins de 24h, par six chasseurs lettons foux furieux et un ours sauvage, c'était bien mérité ! Les débuts chaotiques laissèrent place quelques jours à l'atmosphère d'une véritable colonie de vacances. Toutes les activités prévues au programme s'effectuèrent sans troubles. Pas le moindre trek ne fut interrompu. (Enfin si, il y en avait eu un, mais à cause d'un élève qui avait mangé un écureuil - drôle d'idée - sans avoir aucune compétence de survie et s'était intoxiqué. Un menu détail). Aucun des étudiants présent ne vint se plaindre à l'administration de l'Institut Trueman, pas même ces ingrats de FapFap qui venaient d'habitude pleurer dès la moindre égratignure. Il faut dire qu'Orian avait vraiment fait un bon travail. Pendant la phase de soin, après l'attaque de l'ours, il avait minutieusement noté le nom de tous les blessés. Ensuite, il était allé voir un par un les élèves désirant se plaindre ou causer des problèmes aux organisateurs. Avec toute la diplomatie dont il était capable, il était parvenu à ce que tous renoncent à cette idée saugrenue. Parfois, la virtuosité d'Orian lorsqu'il s'agissait d'obtenir quelque chose des autres rivalisait en efficacité avec les Jacques à Dit de Barbara. Un peu de chantage par ici, quelques menacés par-là, des offres généreuses de part et d'autre, et l'affaire était réglée. Seuls les FDPs étaient exclus de cette opération, ainsi que ceux dont Orian savait qu’il n’avait rien à craindre. Quant aux héros ? IL S’EN FICHAIT ROYALEMENT ! Qu’ils aillent se plaindre et montrer qu’ils étaient de petits bons à rien faiblards. Qu’ils ouvrent leur clapet. Comme ça, tout retomberait sur leur responsable, Madame Lila, finalement co-responsable de cette colonie de vacances. Orian appela évidemment sa chère tante pour lui rendre compte de tout ça. Et il ne manqua pas de faire un petit rapport mental sur les actions des uns et des autres pendant l'attaque de l'autre. (Oui, vous l'avez dans le mille, Orian s'était remis à attribuer des notes). Au passage, il critiqua à voix haute l’homologue de Mila et ses petits protégés à l’uniforme bleu. Ça, ça faisait juste partie d’une conversation normale avec sa tante, pour le plaisir.

Bref, tout allait bien dans le meilleur des mondes... D'ailleurs... Il sembla même que l'atmosphère devint festive ! Deux jours après l'attaque de l'ours, un feu d'artifice fut même tirer ! Tout le monde avait été convié à un point particulier du camp pour l'admirer. (Autant dire qu'il n'était pas conseillé de refuser, le point de départ des tirs ayant été tenu secret). De quoi ravir les esprits. C'était vraiment un beau feu d'artifice, Orian avait choisi les fusées lui-même. Il l'avait emmené depuis Paris. "Attendez... Orian Harker faire quelque chose d'aussi innocent ? Il y a forcément quelque chose derrière" pourriez-vous penser, cher-ère RPgiste, et vous auriez raison. La dernière fois qu'Orian avait tiré un feu d'artifice, c'était après l'attaque de l'école des minables en slip-collants. Merveilleux feu... Dont le trajet passait par Khalee et Harry. Bref, vous vous en doutez, il y a anguille sous-roche. Mais quoi?

Cela, les étudiants le découvrirent seulement un peu plus tard, lorsque le feu d'artifice se termina et que la zone de lancement des fusées fut sécurisée. Oh... Le point de départ, c'était la caravane de ce FapFap qui ressemblait à un clodo, Neville Leblanc ! Et il était complètement détruit... (Une rumeur commença à courir : ce serait cet idiot de Neville qui avait sabordé son propre camping-car en voulant faire un spectacle pour ses amis FDP alors qu'il était saoul... Certains adeptes des théories du complot accusaient plutôt Orian Harker mais bon, il y a toujours des mauvaises langues). Le Parrain observa en tout cas tout cela avec un air outrageusement satisfait.

C'était évidemment lui, le chef d'orchestre de tout cela. Pourquoi la caravane de Neville? Oh, avouons-le, il n'avait pas grand-chose d'autre à reprocher au bouclé que son caractère naturellement insupportable et looser. À vrai dire, il était même un peu en dette envers lui, après ce qui s'était passé dans la forêt lettone. Mais voilà, cela ne suffisait pas à compenser une autre chose. Si cet abruti de FapFap vivait seul dans ce camping car, il n'y aurait pas eu le moindre problème. Malheureusement... Il s'était mis en tête d'accueillir des pouilleux de FDP. Or les FDPs n'étaient pas là pour qu'on leur offre une vie confortable, il ne respectait pas les règles du jeu. Et surtout, parmi ces FDPs, il y avait Khalee. Khalee qui l'avait fait tombé de l'arbre et qui avait voulu attirer l'ourse sur lui. Allez, il ne pouvait tout de même pas la laisser se prélasser dans le luxe du camping-car de Neville. Elle devait payer. En plus, il y avait aussi Altea Tsumi la bisounours, et le diable sait à quel point Orian en avait marre des Tsumis.

Oh, et la même soirée, Henriette pût découvrir que son camping-car était infesté de punaises de lits... Comment était-ce possible? Quelqu'un se serait-il vengé de la jeune femme qui avait ramené les ours dans le camp? Qui sait. Ce serait légitime, après tout... (En plus de cela, elle s'était bien trop souvent opposée à Orian Harker, ce n'était pas bon pour le karma, peut-être n'était-ce que de la malchance...)

Le spectacle de cette soirée fut très plaisant pour le Parrain

Le membre 'Orian Harker' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'Colo des supers' :